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cheviller

cheviller [ ʃ(ə)vije ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1155; de cheville
1Joindre, assembler (des pièces) avec des chevilles. Cheviller une porte, une table. P. p. adj. Une armoire chevillée. Loc. Avoir l'âme chevillée au corps, une grande résistance vitale.
2Rare Remplir (ses vers) de mots inutiles ( cheville, III).

cheviller verbe transitif Mettre en place une ou des chevilles. Faire subir à la soie l'opération du chevillage. ● chevillier ou cheviller nom masculin Extrémité du manche des instruments de musique à cordes, où sont fixées les chevilles.

cheviller
v. tr. Joindre, assembler avec des chevilles.
Loc. fig. Avoir l'âme chevillée au corps: être indestructible, avoir la vie dure.

⇒CHEVILLER, verbe trans.
A.— Assembler (quelque chose) avec des chevilles; p. ext., boucher des trous avec des chevilles. On chevillait, et, l'armature assujettie, on enlevait les appuis (PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, p. 135).
P. métaph. :
C'est qu'il faut que la queue du diable lui soit soudée, chevillée et vissée à l'échine d'une façon bien triomphante pour qu'elle résiste à l'innombrable multitude de gens qui la tirent perpétuellement!
HUGO, Lucrèce Borgia, 1833, I, 2, 1, p. 54.
Spéc., MAR. Cheviller en cuivre. Mettre des chevilles en cuivre. ... brick « la Catherine », de trois cents tonneaux, doublé et chevillé en cuivre (SUE, Atar Gull, 1831, p. 2); (cf. également BALZAC, Modeste Mignon, 1844, p. 109).
B.— Au fig.
1. Unir de façon indissoluble. Elle avait la méchanceté chevillée dans le corps (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 184). Le métier (...) lui avait chevillé au corps (...) le respect du prêtre (QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, p. 206).
2. VERSIF., péj., fam. Cheviller des vers et absol. cheviller. Mettre des mots de remplissage qui ne sont utiles que pour la rime ou la mesure. De dépit, il brisa ses alexandrins, chevilla des rimes à la césure, et, de sa tragédie, fit un opéra (JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 3, 1813, p. 55).
Prononc. et Orth. :[()vije] (je) cheville [()vij]. Pour [] muet cf. cheville. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Mil. XIIe s. « garnir de chevilles » (Charroi de Nîmes, éd. D. Mc. Millan, 968); fig. 1690 avoir l'âme chevillée au corps « avoir la vie dure » (FUR.); 2. av. 1628 fig. versif. (MALHERBE, Commentaire sur Des Portes, Œuvres, éd. Lalanne, IV, 385). Dér. de cheville; dés. -er. Fréq. abs. littér. :5.

cheviller [ʃ(ə)vije] v. tr.
ÉTYM. 1155; de cheville.
1 Joindre, assembler (des pièces) avec des chevilles. || Cheviller une porte, une table.
2 Fig., rare. Remplir de mots inutiles. || Cheviller des vers. Absolt. || Un poète qui cheville.
——————
chevillé, ée p. p. adj.
|| Ouvrage de menuiserie entièrement chevillé.
1 (…) une fois qu'on avait franchi la porte massive, chevillée de longs clous à tête quadrangulaire, on tombait au milieu d'une troupe de gens d'épée qui se croisaient dans la cour, s'interpellant, se querellant et jouant entre eux.
Dumas, les Trois Mousquetaires, t. I, p. 36.
Loc. fig. Avoir l'âme chevillée au corps : avoir la vie dure.
2 Ces vieux chevaux de labour, ils ont l'âme chevillée au corps !
Zola, la Terre, II, p. 128.
DÉR. Chevillage.

Encyclopédie Universelle. 2012.