Akademik

chinoiserie

chinoiserie [ ʃinwazri ] n. f.
• 1839; de chinois
1Bibelot, décor qui vient de Chine ou qui est dans le goût chinois. Une étagère garnie de chinoiseries.
2(1845) Cour. Complication inutile et extravagante. Les chinoiseries administratives.

chinoiserie nom féminin Objet de luxe et de fantaisie, venu de Chine ou exécuté en Occident dans un goût s'inspirant de la Chine ; décor, œuvre d'art, motif de ce style. Familier. Subtilité excessive aboutissant souvent à des complications tracassières (surtout pluriel) : Les chinoiseries de l'Administration.chinoiserie (synonymes) nom féminin Familier. Subtilité excessive aboutissant souvent à des complications tracassières (surtout pluriel)
Synonymes :
- tracasseries

chinoiserie
n. f.
d1./d Meuble, bibelot venant de Chine, ou de style chinois.
d2./d Fig., Fam. Complication, chicane mesquine.

CHINOISERIE, subst. fém.
Ce qui est propre aux Chinois; ce qui s'inspire de ce peuple, présente des ressemblances avec ses caractéristiques. La fin du XIXe siècle a connu le japonisme et la chinoiserie (MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, p. 42).
A.— Gén. au plur. Objet d'art, de luxe, de fantaisie, de dimensions plus ou moins importantes (bibelot, peinture, décor, meuble), venant de Chine ou, plus souvent, réalisé en Occident selon le goût chinois, fait de finesse mais aussi de surcharge, particulièrement en vogue au XVIIIe siècle. Un magasin de chinoiseries... (...) « salamandres »... (...) dragons volants... (...) bouddhas (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 203) :
1. Pourquoi les champs, les prés, les montagnes, les cieux,
Les forêts, les prairies,
Ne sont pas tout soleil, comme ces vases bleus
Pleins de chinoiseries?
BANVILLE, Les Cariatides, À Auguste Supersac, 1842, p. 174.
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. chinoiseur, subst. masc. Artiste réalisant des objets d'art dans le goût chinois, des chinoiseries (cf. E. DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, p. 138).
B.— Souvent au plur., avec une nuance péj. Ce qui rappelle certaines particularités réelles ou attribuées au peuple chinois comme la bizarrerie, le goût de la complication, la tracasserie, la ruse. Jacques s'évertuait vainement à débrouiller les chinoiseries de la procédure parlementaire, le dessein sournois des manœuvres obliques (DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 211) :
2. Le Père Garasse sent si bien qu'il est sujet à cette espèce de chinoiserie de style, qu'en tête de sa Somme théologique, voulant être grave, il avertit qu'il tâchera d'écrire nettement et sans déguisement de métaphores...
SAINTE-BEUVE, Portraits contemp., t. 3, 1846-69, p. 372.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878-1932. Étymol. et Hist. 1836 « objet dans le goût chinois » (BALZAC, L'Interdiction, p. 163); 1845 au fig. (BESCH.). Dér. de chinois; suff. -erie. Fréq. abs. littér. :54. Bbg. DARM. 1877, p. 71 (s.v. chinoiseur).

chinoiserie [ʃinwazʀi] n. f.
ÉTYM. 1839; de chinois.
1 Bibelot qui vient de Chine ou qui est dans le goût chinois. || Une étagère garnie de chinoiseries.
Objet d'art venu de Chine, apprécié en Occident.
1 Vous admirez mes chinoiseries ? Tous ces vases, que mon grand-père a rapportés du Tonkin (…) Vous en emportez deux aujourd'hui.
Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 206.
(Sing. collectif) :
2 Le goût de la chinoiserie et de la japonaiserie, ce goût nous l'avons eu des premiers.
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. III, p. 180.
Hist. des arts. Décor ou élément de décor inspiré par la Chine et l'Orient, dans le style du XVIIIe siècle occidental (baroque).
3 Les dessinateurs attitrés de la manufacture s'attachèrent (…) à copier littéralement les perses et les indiennes venues d'Orient (…) Les compositions à personnages furent souvent confiées à des artistes du dehors qui peuplèrent d'un monde artificiel des paysages d'opéra-comique. J.-B. Huet dessina de nombreuses chinoiseries d'une légèreté et d'une fantaisie charmantes.
Michèle Beaulieu, les Tissus d'art, p. 102.
2 (1845; de chinoiser). Fig. Complication inutile et extravagante. || Des chinoiseries administratives.
4 Toutes ces chinoiseries de forme, toutes ces subtilités de mandarin déliquescent me semblent bien vaines.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. III, p. 60.
5 Mais elle répondait vaillamment, riait à son tour des heures que lui-même perdait à l'École Normale, à propos de chinoiseries pédagogiques.
Zola, Paris, t. II, p. 54.

Encyclopédie Universelle. 2012.