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chiquenaude

chiquenaude [ ʃiknod ] n. f.
chicquenode 1530 ; p.-ê. rad. onomat. tchikk évoquant la petitesse ou un petit bruit sec
Coup donné avec un doigt que l'on a plié contre le pouce et que l'on détend brusquement. pichenette. Donner, recevoir une chiquenaude. Fig. Petite impulsion; poussée.

chiquenaude nom féminin (peut-être radical onomatopéique tchikk-, exprimant un bruit sec, avec l'influence de baguenaude) Coup appliqué avec le doigt du milieu, plié contre le pouce et détendu brusquement : Donner une chiquenaude sur la joue. Légère impulsion, petit choc qui ébranle : Il suffit d'une chiquenaude pour que le conflit éclate.chiquenaude (citations) nom féminin (peut-être radical onomatopéique tchikk-, exprimant un bruit sec, avec l'influence de baguenaude) Blaise Pascal Clermont, aujourd'hui Clermont-Ferrand, 1623-Paris 1662 Je ne puis pardonner à Descartes : il aurait bien voulu dans toute sa philosophie, se pouvoir passer de Dieu ; mais il n'a pu s'empêcher de lui faire donner une chiquenaude pour mettre le monde en mouvement ; après cela, il n'a plus que faire de Dieu. Pensées, 77 Commentaire Chaque citation des Pensées porte en référence un numéro. Celui-ci est le numéro que porte dans l'édition Brunschvicg — laquelle demeure aujourd'hui la plus généralement répandue — le fragment d'où la citation est tirée. ● chiquenaude (synonymes) nom féminin (peut-être radical onomatopéique tchikk-, exprimant un bruit sec, avec l'influence de baguenaude) Coup appliqué avec le doigt du milieu, plié contre le...
Synonymes :
- pichenette

chiquenaude
n. f. Petit coup donné par la détente brusque d'un doigt préalablement plié et raidi contre le pouce. Syn. pichenette.

⇒CHIQUENAUDE, subst. fém.
A.— Léger coup donné avec un doigt qu'on replie contre le pouce et qu'on relâche brusquement. Cf. nasarde, pichenette. Il secouait d'une chiquenaude la cendre de cigarette qui s'égarait sur les revers de son veston (G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, p. 102) :
1. M. Lepic, hostile aux effusions, ne témoigne sa joie de le revoir qu'en le taquinant. À l'aller, il lui détache une chiquenaude sur l'oreille. Au retour, il le pousse du coude, et Poil de Carotte rit de bon cœur.
RENARD, Poil de Carotte, 1894, p. 149.
P. métaph. :
2. Encore un bâtisseur, pensais-je d'élucubrations mal échafaudées, encore une histoire à dormir debout que je ruinerai d'une chiquenaude.
A. ARNOUX, Rêverie d'un policier amateur, 1945, p. 73.
B.— Au fig.
1. Faible impulsion :
3. Il [Baudelaire] demande à l'idée de suicide ce léger secours, cette chiquenaude qui lui permettra de considérer sa vie comme irrémédiable et accomplie, c'est-à-dire comme un destin éternel, ou si l'on préfère, comme un passé clos.
SARTRE, Baudelaire, 1947, p. 219.
2. Chose insignifiante. Vous savez si je suis homme à me laisser abattre par une chiquenaude (SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, p. 22). Il tourna le dos, l'air heureux et semblant se soucier de ce garçon comme d'une chiquenaude (É. ESTAUNIÉ, Un Simple, 1891, p. 141).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1530 chicquenode « léger coup donné par la détente brusque du doigt médian » (PALSGR.); 1532 chicquenaude (RABELAIS, Pantagruel, éd. Ch. Marty-Laveaux, chap. 29, p. 360). Orig. obs.; peut-être dér. avec finale d'apr. baguenaude (les gousses du baguenaudier en éclatant laissent partir leurs graines en tous sens), plutôt d'une racine onomatopéique -, exprimant un bruit sec, subit (BL.-W.5 et FEW t. 13, 2, p. 372a) que de chique3 « bille à jouer ». Compte tenu de la faible implantation du mot dans le domaine d'oc, l'intermédiaire du prov. chicanaudo ne paraît pas justifié. Fréq. abs. littér. :109.
DÉR. Chiquenauder, verbe trans. Donner des chiquenaudes. Je m'amusais à mâcher des raisins et à chiquenauder les queues à travers la chambre (BAUDELAIRE, Nouvelles hist. extraordinaires, traduit d'E. Poe, 1857, p. 450). Emploi pronom. Jean était bien poudreux : il se chiquenauda et attendit (J. DE LA VARENDE, Le Cavalier seul, 1956, p. 15). P. métaph. [Correspond à chiquenaude B 2] Ne pas prêter beaucoup d'attention. Allé au Journal. (...) Fait le « premier Paris » et chiquenaudé « les Débats ». — Lu diverses choses (BARBEY D'AUREVILLY, 2e Memorandum, 1838, p. 368). 1res attest. 1599 part. passé adj. chiquenaudé (PH. DE MARNIX, Différ. de la Relig., II, i, 21 ds HUG.); XVIe s. chiquenauder (Opuscules et pièces diverses, dans l'édit. de Brantôme, X, 116, ibid.) 1611, COTGR., repris dep. 1803 (BOISTE); de chiquenaude, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], pp. 310-311.

chiquenaude [ʃiknod] n. f.
ÉTYM. 1530, chicquenode; p.-ê. du rad. onomatopéique tšikk- exprimant la petitesse, et la finale de baguenaude (les gousses de baguenaudier qui éclatent font partir les graines en tous sens); pour P. Guiraud, le mot est rattaché à chiquer « donner un petit coup », finale -aude par double suffixation diminutive (-ine, -ole, -otte).
1 Coup donné avec un doigt que l'on a plié contre le pouce et que l'on détend ensuite brusquement. Pichenette. || Donner, recevoir une chiquenaude. || Chiquenaude au visage ( Croquignole, vx), au nez ( Nasarde, vx). || Projeter une boulette de pain d'une chiquenaude.
1 Il ne lui faisait pas plus (…) mal que (vous ne) feriez (en) baillant une chiquenaude sur une enclume de forgeron.
Rabelais, Pantagruel, II, 29.
2 (…) je vais t'épousseter le nez avec des chiquenaudes.
Hugo, Notre-Dame de Paris, X, 3.
3 La lucarne du coucou évolua hors de son cadre, comme sous la poussée d'une chiquenaude (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 5e tableau, II.
2 Fig. Légère impulsion.
4 Je ne puis pardonner à Descartes; il aurait bien voulu, dans toute sa philosophie, pouvoir se passer de Dieu; mais il n'a pu s'empêcher de lui faire donner une chiquenaude, pour mettre le monde en mouvement; après cela, il n'a plus que faire de Dieu.
Pascal, Pensées, II, 77.
5 La chiquenaude de Descartes, les choses vues à l'envers. Il n'y a pas eu une chiquenaude, il y a eu un appel produit par un vide, le vide causé par la nomination de la chose.
Claudel, Journal, avr.-mai 1930, Pl., p. 910.
DÉR. Chiquenauder.

Encyclopédie Universelle. 2012.