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chocolat

chocolat [ ʃɔkɔla ] n. m.
• 1634; chocolate 1598; de l'aztèque par l'esp.
1Substance alimentaire (pâte solidifiée) faite avec des fèves de cacao torréfiées et broyées, du sucre, de la vanille ou d'autres aromates. Tablette, plaque, bille, barre, carré de chocolat. Bouchée au chocolat. Chocolat au lait, aux noisettes. Chocolat noir. Chocolat blanc. Chocolat praliné. Chocolat à cuire. Gâteau, éclair, mousse, glace au chocolat. Chocolat liégeois.
(1901) Un chocolat : un bonbon au chocolat. Offrir une boîte de chocolats. Région. praline.
2Boisson faite de poudre de chocolat ou de cacao délayée. Une tasse de chocolat. Chocolat froid. Tasse, consommation de chocolat. Garçon, un thé et deux chocolats !
3Couleur chocolat, ou adj. invar. chocolat : de couleur brun-rouge foncé. Des visages, des teints chocolat.
4Loc. Fam. Être chocolat : être frustré, privé d'une chose sur laquelle on comptait.

chocolat nom masculin (espagnol chocolate, du nahuatl) Produit obtenu par le mélange de pâte de cacao et de sucre additionné ou non de beurre de cacao : Chocolat au lait, aux noisettes. Bonbon au chocolat. Boisson obtenue par la dilution, dans du lait ou de l'eau, de poudre de cacao ou de chocolat fondu sur le feu. ● chocolat (difficultés) nom masculin (espagnol chocolate, du nahuatl) Accord Invariable comme adjectif de couleur : des tissus chocolat. Voir grammaire : noms de couleur. ● chocolat (expressions) nom masculin (espagnol chocolate, du nahuatl) Chocolat blanc, mélange de beurre de cacao, de sucre et de lait. ● chocolat adjectif invariable Couleur brun-rouge foncé. ● chocolat (difficultés) adjectif invariable Accord Invariable comme adjectif de couleur : des tissus chocolat. Voir grammaire : noms de couleur. ● chocolat (expressions) adjectif invariable Familier. Être, rester chocolat, être déçu, attrapé ou dupé.

chocolat
n. m. et adj. inv.
rI./r n. m.
d1./d Substance comestible à base de cacao torréfié et de sucre. Une tablette, une barre de chocolat. Du chocolat noir, au lait.
d2./d Boisson au chocolat. Un chocolat chaud.
rII./r adj. inv.
d1./d De la couleur brun foncé du chocolat.
d2./d Fam. être chocolat: être déçu, trompé.

⇒CHOCOLAT, subst. masc.
A.— Aliment composé essentiellement de cacao et de sucre. On est convenu d'appeler chocolat le mélange qui résulte de l'amande du cacao grillée avec le sucre et la cannelle (BRILLAT-SAVARIN, Physiol. du goût, 1825, p. 114).
1. a) Au sing. Pâte solidifiée composée de ce produit auquel sont incorporés parfois des aromates ou divers autres éléments. Un morceau (une tablette) de chocolat; du chocolat praliné (cf. BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 408); du chocolat purgatif (H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 53) :
1. Nous possédions les plus précieuses monnaies d'échange, chocolat et cigarettes. Contre ces richesses nous obtînmes des produits plus substantiels et qui nous faisaient défaut : ...
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 316.
Emploi à valeur adj., en PÂTISS. Au chocolat. Crème, éclair, soufflé au chocolat.
b) Au sing. ou au plur. Bonbon au chocolat. Je lui ai envoyé ce sonnet au lieu de fleurs ou chocolats (VALÉRY, Correspondance [avec Gide], 1918, p. 461). Une demi-livre de chocolats mélangés (GUÉHENNO, Journal d'une « Révolution », 1937, p. 92).
2. P. méton. Boisson préparée avec du chocolat en morceaux ou en poudre, dissout ou cuit dans de l'eau ou du lait. Une tasse de chocolat; prendre du (son) chocolat :
2. Dès sept heures du matin, elle m'apportait elle-même une tasse de chocolat. Je n'en ai jamais bu de pareil. Un chocolat à s'en faire mourir, moelleux, velouté, parfumé, grisant. Je ne pouvais ôter ma bouche des bords délicieux de sa tasse.
MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 1, Ce cochon de Morin, 1882, p. 853.
B.— Invar. Couleur chocolat, et, p. ell. chocolat. Couleur brun rouge foncé. Un gilet chocolat (SUE, Atar Gull, 1831, p. 5) :
3. ... le teint de ces jeunes personnes, vêtues à l'orientale, variait du bistre à l'olivâtre, et arrivait, chez la dernière, au chocolat le plus foncé.
NERVAL, Voyage en Orient, t. 1, 1851, p. 160.
Arg. Boîte à chocolat. Cercueil couvert d'une toile brune (cf. ESN. 1966). Nous allons à la Charité. (...). Nous assistons à la visite et nous voyons mettre dans la boîte à chocolat un paquet noué aux deux bouts, qui est une morte (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1860, p. 856).
C.— Emploi adj. invar., pop. [Être] chocolat. Être attrapé, dupé, déçu. « Elle vient se faire régler une petite note, voilà tout. Et elle a peur de repartir chocolat » (P. BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, p. 159).
Emploi subst. Faire le chocolat. Faire le naïf, le crédule (cf. Temps, 1886 ds G. FUSTIER, Suppl. au dict. de la lang. verte d'A. Delvau, 1889, p. 522).
Rem. On rencontre ds la docum. a) L'adj. chocolateux, euse, péj. Ces éclairs vomitivement chocolateux (COLETTE, Claudine s'en va, 1903, p. 68). b) Le subst. fém. chocolatine. Bonbon au chocolat (cf. E. BRUMPT, Précis de parasitologie, 1910, p. 72).
Prononc. et Orth. :[] ou [-]. a) Timbre de l'initiale. [] ouvert ds la majorité des dict. BARBEAU-RODHE 1930 note [o] fermé quand on prononce [] post. à la finale. b) Timbre de la finale. [a] ant. ds DG, DUB., Pt ROB., Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr.; cf. aussi ds GRAMMONT Prononc. 1958, p. 138. [a] ou [] post. ds PASSY 1914 et ds WARN. 1968. [] post. quand l'initiale se prononce [o] fermé ds BARBEAU-RODHE 1930. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 61 note que pour la finale -at on peut prononcer un [] bref très légèrement post. dans chocolat et chocolats; cf. aussi KAMM. 1964, p. 92, ROUSS.-LACL. 1927, p. 138 et MART. Comment prononce 1913, p. 18 : ,,Le mot chocolat, au moins à Paris [se prononce avec [] post.]. C'est peut-être à cause de son étymologie espagnole chocolate, mot qui a l'accent sur l'a; mais cet a est destiné à s'ouvrir [= devenir ant.] comme dans les autres mots en -at, et on n'est nullement obligé de le fermer [= de le prononcer post.].`` BUBEN 1935, § 9 propose une autre explication : ,,Trois mots en -at ont subi l'influence des mots en -ât (dans lesquels on prononce [] post.) et se prononcent avec les deux timbres ([a] ou []) : chocolat, climat, grabat.`` FÉR. Crit. t. 1 1787 rappelle : ,,Trév. (en 1704) met chocolate. Richelet les met tous deux chocolat ou chocolate.`` On rencontre encore la var. chocolate ds Ac. 1694 à côté de la forme moderne. Puis de Ac. 1718-1932 uniquement chocolat. Étymol. et Hist. 1598 chocolate « breuvage fait avec des amandes de cacao » (Hist. nat. et mor. des Indes tant or. qu'occ. comp. en cast. par J. de Acosta et trad. en fr. par Rob. Regnault Cauxois, fol. 172b [à propos du Pérou] ds KÖNIG, p. 66); 1640 chocolate (J. DE LAET, L'Hist. du Nouv. Monde ou Descr. des Indes Occ., p. 127 [à propos du Mexique], ibid.) — 1740 (Trév.); 1659 chocolat « substance alimentaire composée essentiellement de cacao et de sucre » (Lettres patentes données à Toulouse, citées ds un texte de 1666 ds FÉLIBIEN, Hist. de la ville de Paris, 1725, t. 5, p. 204 d'apr. ARV., p. 178). Empr. à l'esp. chocolate « id. », attesté dep. ca 1580 (sous la forme chocollatl, Fr. Hernandez d'apr. COR. et FRIED.; cf. chocolate en 1590, ACOSTA, Hist. Nat. y Mor. de las Indias, original de la trad. citée supra, ds FRIED.), lui-même empr. à un mot nahuatl dont la formation est difficilement analysable, à l'exception du suff. -atl « eau » (v. FEW t. 20, pp. 63-64; COR.; R. Loewe ds Z. vergl. Sprachforsch., t. 61, pp. 94-95; KÖNIG, pp. 66-68; FRIED.). Fréq. abs. littér. :701. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 602, b) 635; XXe s. : a) 1 017, b) 1 514.
DÉR. 1. Chocolaté, ée, adj. Qui contient du chocolat, qui est parfumé au chocolat. Bouillie, farine, poudre chocolatée. []. 1re attest. 1771 (Trév., t. 2, p. 148b); de chocolat, suff. . Fréq. abs. littér. : 2. 2. Chocolaterie, subst. fém. a) Rare. Fabrication du chocolat. Une usine de chocolaterie (G. BRUNERIE, Les Industr. alim., 1949, p. 36). b) P. méton., usuel. Fabrique de chocolat. L'insubordination ouvrière pouvait mettre en péril les affaires de la chocolaterie (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 42). []. PASSY 1914 transcrit [--] avec [] post.; à ce sujet cf. chocolat. 1re attest. 1867 (Lar. 19e); de chocolat, suff. -erie. Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. — ARV. 1963, p. 178. — BAUDEZ (J.). Le Cirque et son lang. Vie Lang. 1962, p. 246. — ESCARPIT (R.). Du Nahuatl au fr. Vie Lang. 1953, p. 250. — GOUG. Mots. t. 1. 1962, p. 29, 32. — GUIRAUD (P.). Le Champ morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, n° 1, p. 101; Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, n° 1, p. 69. — L'Intermédiaire des linguistes curieux. Vie Lang. 1955, p. 37. — POHL (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Arch. St. n. Spr. 1969, t. 205, n° 5, p. 362. — QUEM. /e s. t. 3, 1972. — SPITZER (L.). Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 220.

chocolat [ʃɔkɔla] n. m.
ÉTYM. 1634, in D. D. L.; chocolate, 1598; esp. chocolate, chocollatl, lui-même empr. au nahuatl, langue indienne du Mexique.
1 Substance alimentaire (pâte solidifiée) faite d'amandes de cacao grillées, broyées, avec du sucre, de la vanille ou d'autres aromates. Cacao.Abrév. fam. (1894, in D. D. L.) : choco. || Du choco. || Fabrication du chocolat : triage des amandes de cacao, grillage, décorticage, broyage, mélange avec le sucre, réduction de la pâte en boudins dans une boudineuse, dépôt dans des moules, refroidissement, extraction, pliage dans du papier d'étain… || Une tablette, une bille (régional) de chocolat. Plaque; barre, 2. bille, tablette. || Chocolat au lait, aux noisettes. || Chocolat fondant, praliné. || Du chocolat suisse. || Chocolat blanc. || Petit pain au chocolat. || Chocolat en poudre, granulé, pour la cuisson. || Acheter du chocolat chez l'épicier.Entremets, mousse, soufflé, bavaroise, gâteau, éclair, bûche, petit four, glace au chocolat. Ellipt. || Une glace chocolat.En chocolat. || Œufs de Pâques, lapins en chocolat. || Cigarettes en chocolat.
(1901, in D. D. L.). [Un, des chocolats]. Bonbon au chocolat. Bouchée, croquette, crotte, truffe. || Offrir des chocolats. || Acheter des chocolats dans une confiserie.
Boisson faite de poudre de chocolat ou de cacao délayée dans du lait ou de l'eau. || Une tasse de chocolat. || Chocolat viennois : chocolat liquide chaud, avec de la crème Chantilly. || Servir le chocolat dans une chocolatière (→ Bassin, cit. 2). || Faire mousser le chocolat. Moussoir. || Aimer le chocolat mousseux, onctueux, crémeux, velouté, vanillé, parfumé.Tasse, consommation de chocolat. || Un chocolat fumant. || Commander un thé et un chocolat. || Un grand chocolat et deux croissants.Chocolat glacé. || Chocolat liégeois.
1 Je pris avant-hier du chocolat pour digérer mon dîner, afin de bien souper; et j'en ai pris hier pour me nourrir et pour jeûner jusqu'au soir : voilà de quoi je le trouve plaisant; c'est qu'il agit selon l'intention.
Mme de Sévigné, in Pierre Larousse.
2 Les dames espagnoles du nouveau monde aiment le chocolat jusqu'à la fureur, au point que, non contentes d'en prendre plusieurs fois par jour, elles s'en font quelquefois apporter à l'église (…) et le révérend père Escobar, dont la métaphysique fut aussi subtile que sa morale était accommodante, déclara formellement que le chocolat à l'eau ne rompait pas le jeûne (…)
A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût, t. I, p. 142.
3 Des pyramides de chocolat de la compagnie coloniale (…) garnissaient les planches de l'étalage.
Goncourt, Germinie Lacerteux, VII, in Littré.
4 La grosse araignée (…) quittait le plafond au bout d'un fil, droit au-dessus de la veilleuse à huile où tiédissait, toute la nuit, un bol de chocolat. Elle (…) empoignait de ses huit pattes le bord de la tasse, se penchait tête première et buvait jusqu'à satiété. Puis elle remontait, lourde de chocolat crémeux, avec les haltes, les méditations qu'impose un ventre trop chargé.
Colette, la Maison de Claudine, Ma mère et les bêtes, p. 68.
2 Couleur chocolat, ou, ellipt., chocolat (appos. ou adj. invar.) : de couleur brun rouge plus ou moins foncé. || Des visages, des teints chocolat.
tableau Désignations de couleurs.
3 Adj. invar.(1886, faire le chocolat « faire le naïf », probablt des clowns Footit et Chocolat, ce dernier grimé en nègre, de manière naïvement raciste). Fam. Être chocolat : être frustré, privé d'une chose sur laquelle on comptait. || Ils sont chocolat. || « Elle a peur de repartir chocolat » (Paul Bourget, in T. L. F.).
DÉR. Chocolaté, chocolaterie, chocolatier.

Encyclopédie Universelle. 2012.