cochenille [ kɔʃnij ] n. f.
• 1578; cossenille 1567; esp. cochinilla « cloporte »
♦ Insecte hémiptère (coccidés) dont on tirait une teinture rouge écarlate (⇒ carmin).
● cochenille nom féminin (espagnol cochinilla) Insecte homoptère caractérisé par son extrême dimorphisme sexuel. Autre nom de la grenadille.
cochenille
n. f. Nom de nombreux insectes homoptères de très petite taille, dont seul le mâle est ailé, parasites de divers végétaux. La cochenille du nopal fournit un colorant carmin.
⇒COCHENILLE, subst. fém.
A.— Petit insecte vivant sur certains arbres (notamment le nopal, cactée du Mexique) et qui fournit un principe colorant, le carmin. Laque, teinture de cochenille :
• D'autres [insectes] éclatent par des teintures admirables. Les rouges sombres de la cochenille du nopal ont fourni la pourpre des rois. Par un mélange, on obtient encore de la cochenille la couleur gaie par excellence, souriante, le carmin avec les teintes et nuances innombrables de la rose.
MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 183.
SYNT. Cochenille blanche, noire, grise, argentée, jaspée, rosette, fine, sylvestre; cochenille des serres.
B.— P. méton. Principe colorant tiré de cet insecte. Il [Morel] n'a plus d'espérance que dans ce même Pharaon [...] qui doit revenir des Indes avec un chargement de cochenille et d'indigo (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, Drame, 1848, II, 2, p. 159).
— [Emploi en appos., avec valeur d'adj.] Rouge cochenille (A. DE LAPPARENT, Cours de minér., 1899, p. 602).
Prononc. et Orth. :[]. [] mouillé à la finale ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, GATTEL 1841, NOD. 1844, FÉL. 1851 et LITTRÉ; mais [j] ds LAND. 1834 et DG. Admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1567 cossenille « principe colorant fourni par un insecte qui vit sur le nopal » (Tarif de Rouen ds ARV., p. 179); 1578 cochenille (VIGENÈRE, Tabl. de Philostrate, 632, éd. de 1611 d'apr. Delboulle ds R. Hist. litt. Fr., t. 6, p. 459). Empr. à l'esp. cochinilla « id. » (attesté dep. 1555, Laguna d'apr. AL.) et « insecte américain dont on extrait ce principe colorant » (dep. XVIe s., ibid.; v. aussi FRIED.), prob. transposition de cochinilla « cloporte » (1611 d'apr. AL.) à cause d'une certaine ressemblance entre cet animal et la cochenille femelle, lui-même dimin. de cochino (cochon; FEW t. 2, p. 1256; EWFS2; DAUZAT 1973; BL.-W.5; DEI) bien que l'antériorité du sens « insecte » ne soit pas prouvée. Les autres étymol. proposées (lat. coccinus « écarlate » par l'intermédiaire de l'ital. cocciniglia, REW3, n° 2008) ou gr. « coquille » par l'intermédiaire de l'esp. (COR.) sont moins vraisemblables. Fréq. abs. littér. :20. Bbg. ARV. 1963, p. 179. — MILLEPIERRES (F.). Les Insectes. Vie Lang. 1969, p. 446. — SPITZER (L.). Z. fr. Spr. Lit. 1917, t. 44, p. 217.
cochenille [kɔʃnij] n. f.
ÉTYM. 1578; cossenille, 1567; esp. cochinilla « cloporte », de cochino « cochon », appliqué au XVIe (au Mexique) à la cochenille.
❖
1 Insecte hémiptère (Homoptères; Coccidés) dont une espèce (cochenille du nopal) fournit une teinture rouge écarlate. || Cochenille du nopal, de l'oponce. || Cochenille sylvestris. || Cochenille de Pologne.
➪ tableau Classification des insectes.
2 La teinture elle-même. || Teindre en cochenille.
0 (…) ce rouge ne se tire pas seulement de matières animales ou végétales comme la cochenille, le santal rouge, le bois de Fernambouc, mais aussi de minéraux comme le cinabre, le minium de minéraux de plomb, de soufre et de mercure calcinés au feu de réverbère.
Ed. et J. de Goncourt, la Femme au XVIIIe siècle, II, p. 141.
3 N. f. pl. || Cochenilles. Vx. Une des trois divisions formant avec les aleurodes et les pucerons ou aphidiens le sous-ordre des insectes hémiptères phytophtires. — Au sing. || Une cochenille.
❖
DÉR. Cocheniller.
Encyclopédie Universelle. 2012.