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cloporte

cloporte [ klɔpɔrt ] n. m.
XIIIe; o. i.
Petit animal arthropode (isopodes) qui vit près des habitations sous les pierres, dans les lieux humides et sombres. « fourmillant de cloportes et d'insectes dégoûtants » (Gautier). Fig. Vivre comme un cloporte, confiné chez soi.
Péj. Individu répugnant, servile.

cloporte nom masculin (peut-être de clore et porte) Crustacé isopode terrestre, à respiration aérienne, très commun dans les sols, les souches d'arbres, les lieux humides, sous les pierres, etc. (Dans les steppes de l'Asie centrale, les cloportes jouent un rôle fertilisant en remaniant sans cesse la terre.) ● cloporte nom Populaire. Concierge.

cloporte
n. m. Crustacé isopode terrestre vivant dans les lieux humides et sombres.

⇒CLOPORTE, subst. masc.
A.— ZOOL. Petit crustacé isopode, de la famille des Aptères, vivant dans les lieux humides et obscurs. Cloporte de mer; teint de cloporte :
1. Des cloportes, des mille-pieds, couraient, rampaient ça et là, cherchant un refuge sous les lambris.
MICHELET, L'Insecte, 1857, p. 6.
SYNT. Les cloportes cheminent, grimpent, se traînent.
Rem. Certaines espèces (Porcellio officinalis), à cause des sels de nitre qu'elle contiennent, servaient autrefois à la préparation de remèdes toniques et diurétiques. Bouillon, huile, poudre, sirop de cloporte.
Proverbe et loc. Cloportes en foule sur les murs le mauvais temps est sûr (CHASS. 1970). Vie de cloporte. Vie confinée chez soi (cf. E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1860, p. 840). Chaleur de cloporte (SARTRE, Huis clos, 1944, 5, p. 128).
B.— P. métaph.
1. [En parlant d'animés]
a) Pop. [P. réf. à l'obscurité de sa loge ou par jeu de mots sur sa fonction « clore la porte »] Concierge, portier (cf. LITTRÉ, LARCH. 1880, FRANCE 1907).
b) Péj. [Par symb. les insectes représentant les remords] :
2. ... vous voyez cette vieille cloporte, là-bas, qui trottine de ses petites pattes noires, en rasant les murs, c'est un beau spécimen de cette faune noire et plate qui grouille dans les lézardes.
SARTRE, Les Mouches, 1943, I, 1, p. 16.
Rem. Le fém. se rencontre.
[P. réf. au comportement du cloporte ou au sentiment de répugnance qu'il inspire] Les manières visqueuses et rampantes des cloportes ecclésiastiques (MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 325) :
3. VANCOUVER, (entrant par le fond et voyant Dardenbœuf embrasser la main de sa fille). — Ciel! ... ma fille. (S'avançant sur Dardenbœuf, furieux.) Monsieur! ... c'est une lâcheté! ... c'est un vol... c'est... Vos armes? vos armes? ...
DARDENBŒUF. — Plaît-il? ...
VANCOUVER, (étreignant sa fille). — Mon Isménie! ... ma fleur! ... Un cloporte s'est promené sur ma fleur!
E. LABICHE, Mon Isménie, 1853, 9, p. 296.
2. [En parlant d'inanimés] Taches sombres :
4. Les mégots de cigarettes crachés au hasard des lèvres lépraient bizarrement les murs d'une invasion d'énormes cloportes immobiles...
COURTELINE, Les Linottes, 1912, p. 13.
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. cloportisme, subst. masc. (enregistré ds GUÉRIN 1892). Toute l'école naturaliste, telle qu'elle vivote encore, reflète les appétences d'un affreux temps. Avec elle, nous en sommes venus à un art si rampant et si plat que je l'appellerais volontiers le cloportisme (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1895, p. 8).
Prononc. et Orth. :[]. BARBEAU-RODHE 1930 transcrit [klo-] avec [o] fermé. PASSY 1914 admet [o] ou [] ouvert à l'initiale. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XIIIe s. cloporte (Vie des Pères, ms. B.N. fr 1039, fol. 182d d'apr. A. Thomas ds Romania, t. 38, p. 372). Orig. incertaine, prob. composé de clore et de porte, à cause de l'habitude qu'a cet animal de s'enrouler sur lui-même quand on le touche (A. Thomas ds Romania, t. 56, pp. 161-177; L. Sainéan ds Z. rom. Philol., t. 31, pp. 258-259; EWFS2; FEW t. 2, pp. 750-751; BL.-W.5). Une altération à partir d'un type croteporque, proprement « porc de grotte », que l'on peut déduire du prov. porquet de crota « cloporte » (S. Bugge ds Romania, t. 4, p. 353) avec, d'apr. H. Polge ds Romania, t. 93, pp. 565-567, réfection d'apr. clore et porte, se heurte au fait que seule la forme cloporte est enregistrée dès le Moy. Âge. Fréq. abs. littér. :107. Bbg. BUGGE (S.). Étymol. rom. Romania. 1875, t. 4, p. 353. — DARM. 1877, p. 166. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 84. — HAUST — (J.). Les Noms du cloporte en Belgique romane. B. de la Commission royale de topon. et de dial. 1938, t. 12, pp. 359-366. — SAIN. Sources t. 1, 1972 [1925], pp. 252-253; t. 2 1972 [1925], p. 340. — POLGE (H.). La Véritable étymol. du fr. cloporte. Romania. 1974, t. 95, n° 4, pp. 565-567.

cloporte [klɔpɔʀt] n. m.
ÉTYM. 1538; choplote, XIIIe; origine incertaine.
1 Animal crustacé malacostracé (Isopodes) qui vit sous les pierres, dans les lieux sombres et humides. || Le cloporte se nourrit de débris organiques. || Cloporte des murs. || Cloporte de mer ( Ligie). || Cloporte roulé en boule sous une pierre.
1 (…) plus fourmillant de cloportes et d'insectes dégoûtants qu'une pierre posée sur le terrain humide d'une cave.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, VI, p. 109.
2 (…) vos théologiens et vos philosophes raisonnent comme des cloportes de Versailles ou des Tuileries qui croiraient que l'humidité des caves est faite pour eux et que le reste du château n'est point habitable.
France, la Rôtisserie de la reine Pédauque, Œ., t. VIII, p. 106.
tableau Classification des crustacés.
2 Par compar.Vivre comme un cloporte, confiné chez soi.
3 Si nous avions reçu beaucoup d'amis, si nous ne nous étions pas terrés comme des cloportes sous une pierre (…)
Edmond Jaloux, Fumées dans la campagne, XVIII, p. 147.
3 Fig. Pop. Concierge.

Encyclopédie Universelle. 2012.