compromission [ kɔ̃prɔmisjɔ̃ ] n. f.
• 1262 « compromis »; de compromettre
♦ Littér.
1 ♦ (1787) Acte par lequel on transige avec sa conscience. ⇒ accommodement. Il est prêt à toutes les compromissions pour réussir.
2 ♦ (1860) Action, parole par laquelle on est compromis.
● compromission nom féminin (de compromettre) Fait d'exposer quelqu'un, de s'exposer à un préjudice moral ou d'engager sa réputation dans une affaire douteuse ; arrangement conclu par lâcheté ou intérêt : Accepter n'importe quelle compromission. ● compromission (synonymes) nom féminin (de compromettre) Fait d'exposer quelqu'un, de s'exposer à un préjudice moral ou...
Synonymes :
compromission
n. f.
d1./d Action par laquelle qqn est compromis.
d2./d Expédient, action peu honorable par laquelle on s'abaisse, on se compromet.
⇒COMPROMISSION, subst. fém.
Surtout au plur. Action de compromettre quelqu'un, de se compromettre soi-même avec quelqu'un, dans une affaire; accord résultant de cette action. Des compromissions louches avec les partis; n'accepter aucune compromission; consentir à toutes les compromissions :
• 1. Si elle [la politique] m'intéresse, c'est à la manière d'un roman de Balzac, avec ses passions, ses petitesses, ses mensonges, ses compromissions. Tout s'avilit et même les causes les plus nobles, dès qu'elle s'en mêle et les prend en main.
GIDE, Journal, 1933, p. 1175.
— Spéc., péj. Action de transiger avec sa conscience ou ses principes en acceptant certains accommodements avec d'autres personnes pour son intérêt personnel (son ambition, ses passions ou sa tranquillité). Lâches compromissions, compromissions dégradantes, compromissions de conscience. Compromissions d'idées (BERNANOS, Lettres inédites, Lettres à l'abbé Lagrange, 1906, p. 1736). Consciences pures qui ont horreur des compromis et des compromissions et préfèrent le désastre de la cité à une injustice (RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 165) :
• 2. Vous m'avez trompée en me cachant vos compromissions dans leurs misérables intrigues, votre consentement aux basses tentations du pouvoir : de ce qu'ils appellent le pouvoir, ces niais! Un de leurs ministres, un de leurs valets, vous, l'apôtre et le libérateur que j'avais mis si haut.
DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 351.
PARAD. Bassesses, complaisances, complicités, concessions, faux-fuyants, manigances, ménagements, reculades, transigeances, etc.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. I. 1262 « compromis » (Cart. de St Denis, Richel. 1. 5415, p. 332a ds GDF.) — 1544 ds HUG.; répertorié comme ancien par DG et GUÉRIN 1892. II. 1. 1787 « action de transiger avec ses principes » (FÉR. Crit. qui remarque ,,ce mot n'a pas l'air de faire fortune``); à nouv. en 1842 (J.-B. RICHARD DE RADONVILLIERS, Enrichissement de la lang. fr., Dict. des mots nouveaux, Paris, Pilout); 2. 1860 « action, parole par laquelle on se compromet » (Revue des Deux-Mondes, t. XXV, p. 483 ds LITTRÉ). I empr. au lat. médiév. compromissio, -onis « convention d'arbitrage » (1178 ds NIERM.). II dér. de compromettre d'apr. la forme du part. passé compromis; suff. -ion. Fréq. abs. littér. :79.
compromission [kɔ̃pʀɔmisjɔ̃] n. f.
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♦ Littéraire ou style soutenu. (Souvent au pluriel).
1 (1787). Action de transiger avec ses principes. ⇒ Accommodement.
2 (1860). Action, parole par laquelle on est compromis. || Être exposé à des compromissions. || Consentir à toutes les compromissions.
Encyclopédie Universelle. 2012.