malversation [ malvɛrsasjɔ̃ ] n. f.
• 1387; de l'a. fr. malverser, du lat. male versari « se comporter mal »
♦ Didact. ou littér. Faute grave, consistant souvent en détournement de fonds, en gains occultes, commise dans l'exercice d'une charge, d'un mandat. Commettre des malversations. Fonctionnaire coupable de malversations. ⇒ concussion, corruption, détournement, exaction, prévarication, trafic (d'influence).
● malversation nom féminin (ancien français malverser, de mal et verser, du latin versari, se comporter mal) Action de détourner, de dissimuler tout ou partie des fonds ou des actifs dont on a la garde. ● malversation (synonymes) nom féminin (ancien français malverser, de mal et verser, du latin versari, se comporter mal) Action de détourner, de dissimuler tout ou partie des fonds...
Synonymes :
- détournement
- exaction
- péculat
- prévarication
malversation
n. f. Malhonnêteté grave commise dans l'exercice d'une charge.
— Spécial. Détournement de fonds publics.
⇒MALVERSATION, subst. fém.
Souvent au plur. Détournement d'argent, de fonds, commis par un employé dans l'exercice de sa charge, de ses fonctions. Affreuses, indignes malversations; couvrir les malversations de qqn; renvoyer qqn pour cause de malversations; être coupable de malversations. Il fut renvoyé le 20 septembre. On le soupçonnait violemment de malversations : on lui demanda ses comptes, il refusa de les rendre (MARAT, Pamphlets, Nouv. dénonc. Necker, 1790, p. 172). Il ne craignit point d'attaquer les malversations des collecteurs et receveurs, et bien plus encore les dispensateurs des finances du roi (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 298).
— P. ext. Faute, erreur; mauvaise action. Nous avons coutume de dire que quand l'ingestion d'un repas empiète sur la digestion du précédent, il y a malversation (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 242). Étant donné l'intelligence du suffrage universel, si nous ne nous livrions pas à des malversations électorales, nous serions des dupes, des foutues bêtes (GONCOURT, Journal, 1881, p. 137).
Prononc. et Orth. :[]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1387 (Convention imposée au connétable de Bretagne ds FROISSART, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 12, p. 382, note); 1534, 16 oct.-1535, 27 mars (doc. ds E. COYECQUE, L'Hôtel-Dieu de Paris au Moy.-Âge, t. 1, p. 350). Dér. de malverser; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. :35.
malversation [malvɛʀsɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1387; de malverser.
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1 Faute grave, généralement inspirée par la cupidité, commise dans l'exercice d'une charge, d'un emploi ou d'un mandat. || Fonctionnaire corrompu, coupable de malversations. ⇒ Concussion, corruption, déprédation (cit. 3), détournement, exaction, infidélité, prévarication, trafic (d'influence), tripotage. || Commettre des malversations en percevant de l'argent de façon illicite. || Malversation d'un caissier, d'un dépositaire, d'un fonctionnaire (⇒ Forfaiture). || Les malversations et les tripatouillages d'un magouilleur. ⇒ Magouille.
1 Aristide fut atteint de concussion et de malversation au gouvernement de la chose publique.
J. Amyot, Aristide, 65.
2 (…) l'avocat célèbre qui avait écrit en faveur des jeunes gens coaccusés (le chevalier de la Barre et ses compagnons) est le seul qui soit pleinement instruit des malversations horribles qui furent commises dans Abbeville (…) il compte dévoiler tous ces mystères d'iniquité (…)
Voltaire, Correspondance, 4263, 27 déc. 1775.
2 Vx. Désordre de conduite, acte d'infidélité.
Encyclopédie Universelle. 2012.