Akademik

BÂLE
BÂLE

BÂLE

Métropole rhénane, Bâle (allemand: Basel) est la principale porte d’entrée de la Suisse. C’est aussi, comme Genève, une ville-État dont l’agglomération étouffe, dans un minuscule canton de 34 kilomètres carrés, le plus petit de la Confédération helvétique. Le site, au coude du Rhin, est une zone de contact. À l’orée des plaines alsacienne et badoise, Bâle est encadrée, au sud, par le rebord calcaire du Jura tabulaire et, au nord, par les contreforts du massif cristallin de la Forêt-Noire. La ville est née sur une terrasse fluviale de rive gauche, là où le confluent du Birsig et du Rhin découpe l’éperon du Münsterberg.

La vieille ville du Grand-Bâle (Altstadt) descend au bord du fleuve vers le port et les ponts de la ville basse. Au XIIIe siècle, l’agglomération franchit le Rhin, le Petit-Bâle s’installe sur le vaste cône de déjections de la Wiese, descendue de la Forêt-Noire. La physionomie urbaine actuelle est déjà dessinée entre le XIIe et le XIIIe siècle, à l’intérieur de la grande enceinte du Ring, achevée en 1398 et qui ne sera démolie qu’en 1860. Bâle est le siège d’un évêché et une ville de marchands. Elle profite de sa position de carrefour, au croisement des routes de Bourgogne et du Rhin et des voies vers le lac de Constance et le Gothard, et devient une des premières places continentales de trafic et d’artisanat. Après 1356, où eut lieu le tremblement de terre qui détruisit presque complètement la ville, les bourgeois prennent la direction des affaires de la cité et rachètent les droits souverains de l’évêque jusqu’alors souverain temporel.

Le 13 juillet 1501, la ville entre dans la Confédération helvétique. Cette adhésion est un tournant décisif, qui inaugure un âge d’or économique et intellectuel. Foyer d’humanisme, autour d’Érasme et de ses disciples, centre d’imprimerie exportant ses productions dans toute l’Europe, Bâle adhère à la Réforme en 1529. Elle réorganise son Université en 1532, et ses activités sont vivifiées par l’afflux de l’élite des réfugiés huguenots et, au XVIIe siècle, des réfugiés allemands chassés par la guerre de Trente Ans et attirés par la neutralité de Bâle dans le conflit. La cité tombe, peu à peu, sous l’hégémonie de l’oligarchie des patriciens. La Révolution française suscite la réaction des libéraux, autour de Pierre Ochs, l’un des pères de la République helvétique. Dans les années qui suivent la Restauration, la tension s’accroît entre les habitants de la campagne, privés de l’égalité des droits politiques, et les citadins du patriciat et des corporations. En 1833, un conflit armé tourne à la défaite de la cité. Les terres de l’arrière-pays font sécession, pour former le demi-canton de Bâle-Campagne (469 km2), distinct de Bâle-Ville. Cet échec politique est compensé par le brillant essor industriel et commercial de la révolution économique, amorcée au milieu du XIXe siècle, mais il pèse toujours très lourdement sur les problèmes actuels de l’aménagement urbain. C’est la Réforme qui jette les bases de la prospérité bâloise. Les réfugiés français et italiens introduisent le travail de la soie, le tissage du satin, la passementerie. Il s’y ajoute, après la révocation de l’Édit de Nantes, le coton et les indiennes, qui rayonnent sur la haute Alsace. Dès juin 1844, Bâle est le premier point du territoire suisse desservi par un chemin de fer, venu de France, et cette fonction ferroviaire se développe puissamment. Les capitaux locaux contribuent à l’équipement de la Confédération, avec le réseau du Centralbahn. Aujourd’hui, la cité est l’organisme urbain le plus industrialisé de la Suisse. Le textile, en fort déclin, est réduit à la rubannerie et à la filature des déchets de soie (schappe). La construction des machines textiles et électriques, la mécanique, les arts graphiques sont éclipsés par le secteur chimique (40 p. 100 des salariés). Cette branche s’affirme, vers 1850, par la conjonction de plusieurs facteurs favorables, tels la demande en colorants artificiels des industriels du Mittelland, la proximité de matières premières (salines de Schweizerhalle et, surtout, houille de la Ruhr, base des couleurs à l’aniline), la législation française sur les brevets d’inventions, qui provoque l’exode de fabricants lyonnais. La chimie suisse est massivement concentrée à Bâle, servie par une solide organisation de recherche et une expansion à l’étranger, assurée par des filiales et un réseau d’exportation très efficace; elle livre des colorants, des médicaments, des insecticides. Le tertiaire reflète l’orientation ancienne de place d’échanges et de finance. Bâle est à l’origine de deux des plus puissantes banques suisses.

Les problèmes de circulation et d’espace sont épineux. Bâle reçoit les deux tiers des importations suisses, par fer et par le port fluvial, aboutissement de la navigation rhénane. La vie culturelle est intense autour des musées et de l’université. L’agglomération manque de place. Elle déborde en installations industrielles sur l’Alsace, où est établi l’aéroport de Blotzheim, et sur le Bade, et elle puise dans la région frontalière une main-d’œuvre quotidienne de «pendulaires». La congestion démographique est extrême, avec 196 600 habitants, selon les estimations de 1992, dans le demi-canton urbain dont la population a d’ailleurs diminué depuis 1980. Bâle-Ville déverse ses usines et ses zones résidentielles vers Bâle-Campagne, qui devient une grande banlieue avec une série de centres satellites, de 12 000 à 20 000 habitants (Allschwill, Pratteln, Binningen, Muttenz, Birsfelden, Reinach, Liestal, Münchenstein). Bâle-Campagne (233 200 hab. selon les estimations de 1992) avait enregistré, entre 1970 et 1980, un accroissement démographique de 8 p. 100.

3. balle [ bal ] n. f. VAR. bale
• 1549; gaul. °balu
Agric. Enveloppe des graines de céréales. glume, glumelle. Balle d'avoine.

balle ou bale nom féminin (peut-être gaulois balu) Enveloppe du grain des céréales, constituée par les glumes et les glumelles, que l'on détache au cours du battage et du vannage. ● balle ou bale (homonymes) nom féminin (peut-être gaulois balu) bal nom masculin balle nom féminin

Bâle
(en all. Basel) v. de Suisse, sur le Rhin; 175 420 hab.; ch.-l. du demi-cant. de Bâle-Ville. Port fluvial, ville d'affaires. Industr. (notam. chim. et pharm.).
Cath. goth. Musée des Bx-A. Université.
Le concile de Bâle (1431-1449) affirma la supériorité du concile sur le pape.
Anc. colonie romaine (Basilea) devenue évêché au VIIe s., Bâle fit partie du Saint Empire (XIe s.). En 1501, elle entra dans la Confédération helvétique. L'introduction de la Réforme eut pour conséquence la fuite de l'évêque en 1528. Le long conflit entre la bourgeoisie urbaine et les ruraux aboutit à la partition du canton en Bâle-Campagne et Bâle-Ville (1833).

⇒BALLE4, BALE, BÂLE, subst. fém.
AGRIC., BOT. Pellicule qui enveloppe les grains des Graminées (blé, avoine, maïs, etc.) utilisée notamment pour l'alimentation animale.
Rem. Dans le lang. cour., se dit surtout à propos de l'avoine dont les balles sont préférées à la plume pour les matelas et oreillers des lits d'enfants :
1. ... Sa paille [du blé] était courte, mais son grain était bien nourri. Il a aussi des harmonies négatives avec l'eau par les balles de son épi. Ces balles sont ce que les botanistes appellent calices dans les autres fleurs...
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 54.
2. ... le jeune nourrisson
S'endormit dans la paille et la balle et le son,
Ses deux genoux pliés sous son ventre charnel.
PÉGUY, Ève, 1913, p. 815.
P. ext., région. Menue paille :
3. ... il [le chaulier] la remplit d'eau [une cavité], et la recouvre d'un peu de cette menue paille, de cette balle de blé si légère.
J. DE LA VARENDE, La Normandie en fleurs, 1950, p. 121.
P. métaph. :
4. C'était un navire symbole, qui flottait toujours, mais vers des rives dénudées, des révoltes sans lendemain, mutilées, avortées (...) transportant sa cargaison qui ne nourrirait jamais personne, non pas le blé d'une moisson, mais seulement un « son », une « balle », sans principes vitaux...
P. VIALAR, La Mort est un commencement, Risques et périls, 1948, p. 115.
Prononc. et Orth. Cf. balle1. Ac. 1798 et 1932 enregistrent uniquement balle. Cf. aussi DG, Pt Lar. 1968 et Lar. Lang. fr. Ac. 1835 consacre à bâle une vedette de renvoi à balle en signalant que ,,les botanistes écrivent plus ordinairement bâle``. Ac. 1878, s.v. balle, renvoie à bale. On trouve les formes bâle et bale à côté de balle dans LITTRÉ; la forme bale seule à côté de balle dans ROB. et Pt ROB. Homon. et homogr. : balle1, balle2, balle3. Étymol. et Hist. Ca 1220 agric. « enveloppe des grains de céréales » (PEAN GATINEAU, St Martin, éd. W. Söderhjelm, 9851 dans T.-L. : De la balle fesoient coites Et le grain a lor pors donoient), attest. isolée; 1549 bale (EST.). Orig. incertaine. L'existence d'une part, de la forme de l'Ouest bel, bele (Maine et Loire, ALF point 1452 d'apr. Gamillscheg dans Z. rom. Philol., t. 43, p. 563) dont le vocalisme peut représenter un -a- accentué libre, d'autre part des formes bavo, bago, attestées dans le Massif Central et dont le consonantisme représente un traitement local du -l- intervocalique (différent du traitement du -ll-) devenu -v- et -g- (Dauzat dans Fr. mod. t. 21, p. 110), supposent un prototype bela et non balla. Gamillscheg (loc. cit., p. 564 et EWFS2) et Dauzat (loc. cit. et DAUZAT 1968) attribuent à ce prototype une orig. celt. : bala serait une forme collective d'un gaul. balu qui remonterait à la racine i.-e. bh(e)l- « gonfler, bouffer », élargie en bh(e)legh- « enfler » qui apparaît dans le gaul. bulga « sac de cuir », le britannique bolc'h « cosse de lin », le kymr. bùl « gousse », v. aussi IEW, p. 120, 125 et 126. Dans cette hyp., la forme en -a- (bale) serait issue des dial. du Sud-Ouest où a- suivi de -l- demeure, d'autre part l'a. fr. baler « vanner » (au fig. ca 1160, B. DE STE MAURE, Ducs Normandie, II, 9200, Michel dans GDF. : Dites lui bien, c'en est la summe. Que ja ne serom mais si home, C'est mais tot escos e balé, N'il a nos sire n'avoé), est à rattacher au mot étudié et différent de l'a. fr. baler (baller). L'hyp. d'un subst. verbal de l'a. fr. baler « vanner », considéré comme même mot que l'a. fr. baler, baller « danser » (FEW t. 1, p. 219b et BL.-W.5), fait difficulté du point de vue phonét., parce que ne pouvant rendre compte des formes dial. énumérées plus haut.
STAT. — Balle 1, 2, 3, 4. Fréq. abs. littér. :2 313. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 873. b) 4 334; XXe s. : a) 3 519, b) 3 799.
BBG. — DAUZAT (A.). Balle. Fr. mod. 1953, t. 21, p. 110. — NYSTEN 1824. — STIMM (H.). Zu gallo-romanisch balaier. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1958, p. 797.

3. balle ou bale [bal] n. f.
ÉTYM. 1549; attestation isolée, v. 1220; gaul. balu, cf. anc. franç. baler « vanner ».
Enveloppe des graines de céréales. Glume, glumelle. || On détache les balles de l'épi par le battage. || Les balles sont un riche aliment pour les animaux. || La balle d'avoine est employée pour faire des paillasses.
REM. Le mot, par suite des nombreuses homonymies, est rare en emploi isolé (les syntagmes, comme balle d'avoine, sont plus usuels).
HOM. Bal, 1., 2., 4. balle.

Encyclopédie Universelle. 2012.