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baller

baller [ bale ] v. intr. <conjug. : 1>
• fin XIIe « danser »; lat. imp. ballare, gr. ballein « jeter »
1Vx Danser. « Car il [le singe] parle, on l'entend : il sait danser, baller » (La Fontaine).
2(déb. XXe; de ballant) Littér. Balancer, osciller, pendre, être ballant. ballotter.

baller verbe intransitif (bas latin ballare, danser, du grec ballein, jeter) Littéraire. Pendre et osciller : Il laissait sa tête baller en arrière.baller (homonymes) verbe intransitif (bas latin ballare, danser, du grec ballein, jeter) balai nom masculin balaie forme conjuguée du verbe balayer balaient forme conjuguée du verbe balayer balaies forme conjuguée du verbe balayer balais adjectif masculin ballet nom masculin ballant ballant adjectif ballant nom masculinballer (synonymes) verbe intransitif (bas latin ballare, danser, du grec ballein, jeter) Littéraire. Pendre et osciller
Synonymes :
- balancer
- ballotter
- dodeliner

I.
⇒BALLER1, verbe intrans.
A.— Arch. Danser, sauter :
1. La Richesse, qui décrit à un héros de roman les délices du paradis dont elle a les clefs, lui dit : « c'est là que mes amis viennent caroler, danser et baler; ... ».
FARAL, La Vie quotidienne au temps de st Louis, 1942, p. 193.
Rare, emploi trans. [Avec un obj. interne] :
2. — C'est bien, dit-il [le muletier]; mais quand elle aura ballé cette bourrée avec vous, ce sera mon tour.
G. SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853, p. 175.
RELIG. [Anc. liturg.] ,,Exécuter dans le chœur une sorte de danse grave, qui était, pour le chantre, une manière de saluer, dans certaines cathédrales. (Lar. 19e)Le grand chantre ballera au premier psaume`` (Lar. 19e).
B.— P. ext.
1. [Le suj. désigne une pers.] Être animé d'un mouvement de balancement qui semble généralement être soumis à l'action de la pesanteur. Synon. tituber, osciller, ballotter :
3. ... après avoir ballé de droite à gauche et de gauche à droite, il [l'ermite] prit le parti de s'adosser à la muraille...
F. FABRE, Mon oncle Célestin, 1881, p. 218.
4. Ce corps de gymnaste blonde noblement pourvu d'une chair qui ne balle ni ne cède, risquerait (...) de faire oublier que Christiane Delyne joue fort bien la comédie.
COLETTE, La Jumelle noire, 1938, p. 121.
Baller de (une partie du corps, un membre). Synon. (quand il s'agit de la tête) dodeliner de :
5. Le vieux monsieur la déshabilla [une cholérique] avec beaucoup d'habileté (...) ce qui était difficile car elle ballait de la tête et des bras...
GIONO, Le Hussard sur le toit, 1951, p. 78.
2. [Le suj. désigne une chose] Baller à (qqn) au bout du bras, entre les jambes, etc. Se balancer au bout du bras, entre les jambes de qqn :
6. Il courut, se jeta sur le voyageur, l'embrassa, lui prit de force la petite valise de fibre, assez chétive, assez légère, qui lui ballait au bout du bras.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres. 1939, p. 214.
Emploi factitif, rare. Balancer :
7. Les chevaux las ballent au pas
Le vieux lattis de leur carcasse;
...
VERHAEREN, Les Campagnes hallucinées, 1893, p. 92.
Région. ,,Aller de-ci de-là. (...)``(J.-M. ROUGÉ, Le Folklore de la Touraine, 1943),,Mes habits « ballent », c'est-à-dire sont trop grands`` (J.-M. ROUGÉ, Le Folklore de la Touraine, 1943). Synon. flotter :
8. Ses pieds [de Xavière] sans bas, ballaient librement en des sabots immenses...
F. FABRE, Xavière, 1890, p. 124.
3. Arg., néol. Envoyer baller qqn. L'éconduire brutalement, s'en débarrasser sans ménagement. Synon. arg. balancer qqn; l'envoyer balader, promener, paître, valser, dinguer, valdinguer :
9. — C'est kif-kif la gosse qui, quand elle se trouve à côté d'un bonhomme qui ne parle pas de l'envoyer baller, finit par chercher à lui monter sur les genoux.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 176.
Se baller de qqn, de qqc. Ne faire absolument aucun cas, ne pas se soucier du tout de quelqu'un ou de quelque chose, s'en moquer. Synon. arg. s'en balancer :
10. ... il se ballait de tout, comme aux soirs où vraiment on n'en peut plus, assis près d'un feu de bois vert, après les journées en selle de marches et de contremarches.
POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, p. 53.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[bale]. 2. Homon. : baller1. Noter la graph. arch. baler (ex. 1, trad. de l'a. fr.).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1165-1170 « danser » (B. DE SAINTE-MAURE, Rom. de Troie, 14713, éd. L. Constans dans T.-L. : tote jor joe [la danzele] e enveise E bale e tresche e tombe e saut); 1710 qualifié de « vieux » dans RICH.; 2. av. 1249 « remuer, branler, se balancer » (HUON DE CAMBRAI, Regrets N.D., 90, 3, éd. A. Langfors dans T.-L. : cil ... Qui jue es vieus [= vils] peciés et bale); 1690 considéré comme peu usité en dehors de certaines expr. (FUR. : Il est plus en usage en ces deux phrases Cet homme va les bras ballans, pour dire, en agitant les bras : &, Il est midy sonné & ballé [...] midy passé).
Du b. lat. ballare « danser » (ST AUGUSTIN, Serm., éd. Mai, 106, 2 dans TTL s.v., 1702, 58), formé, peut-être d'apr. le gr. « lancer, jeter », sur « se trémousser, danser » (EPICHARME d'apr. ATHÉNÉE, Les Deipnosophistes, 362b dans BAILLY).
STAT. — Fréq. abs. littér. :29.
BBG. — BOURGUIGNON (J.). Qq. arch. dans les Fables de La Fontaine. In : [Mél. Gamillscheg (E.)]. München, 1968, pp. 84-85. — HAAS (O.). Danser et baller. Orbis. 1964, t. 13, n° 1, pp. 598-603.
II.
⇒BALLER2, verbe instrans.
MÉTALL. [En parlant du fer, de la fonte] Se former en loupes, c'est-à-dire en une sorte de balles, constituées par des particules de fer et des scories, qui doivent ensuite être éliminées :
Dans ces conditions de marche, le fer métallique est bientôt précipité du minerai fondu qui enveloppe la scorie; on donne alors un mouvement plus rapide au rotator pour faire baller le fer.
Journ. offic., 12 mai 1873, p. 3064, col. 2 (LITTRÉ).
Prononc. Cf. baller1. Homon. : baller1. Étymol. et Hist. 1873 métall. supra ex. Dér. de balle; dés. -er; cf. angl. to ball up attesté au même sens dep. 1858 (W. TRURAN, Iron Manuf. 1341/1 dans NED Suppl.).

baller [bale] v. intr.
ÉTYM. Fin XIIe, « danser »; « remuer », av. 1249; du bas lat. ballare « danser »; grec ballein « jeter ». → Bal.
1 Vx, littér. (archaïsme). Danser.
1 Car il (le singe) parle, on l'entend : il sait danser, baller (…)
La Fontaine, Fables, IX, 3.
2 À cette époque, mon père tenait table ouverte. On ballait pendant trois jours : les maîtres, dans la grande salle, au raclement d'un violon; les vassaux, dans la Cour Verte, au nasillement d'une musette.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, I, 2.
Fam., vx. || Envoyer baller (qqn) : rejeter brutalement, rabrouer sans ménagement. Balader, paître, promener (envoyer).
2 (Déb. XXe, de ballant). Littér. Balancer, osciller, pendre, être ballant. Ballant.
3 (Il) portait sur son cœur, soulevé de terre, un enfant presque endormi de giration, qui laissait baller sa tête et pendre ses bras (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 210.
4 Des étuves suffocantes où les quartiers de bidoche ballent dans la vapeur, nous passons aux chambres froides (…)
G. Duhamel, Scènes de la vie future, VIII.
5 L'ombre des feuillages ballait dans la clarté.
G. Duhamel, le Temps de la recherche, V.
6 Exprès, il laissait sa tête baller en arrière aux cahots de la course.
Cocteau, les Enfants terribles, II.
7 Mathieu pousse la tête du bout du pied : elle balle lourdement sur le cou aux vertèbres fracassées.
Jean-Yves Soucy, Un dieu chasseur, p. 12.
DÉR. Bal, ballant.

Encyclopédie Universelle. 2012.