Akademik

confins

confins [ kɔ̃fɛ̃ ] n. m. pl.
• fin XIIIe; confin 1308; lat. confines, rac. finis « limite »
Parties d'un territoire situées à son extrémité, à sa frontière. borne, frontière, limite. Le Tchad, aux confins du Sahara. Aux confins des terres habitées.
Fig. « quelque expérience créée aux confins de toutes les sciences » (Valéry).
⊗ CONTR. Intérieur.

confins nom masculin pluriel (latin confinium, voisinage) Parties d'un territoire situées à son extrême limite et à la frontière d'un autre : Les confins de l'Europe et de l'Asie. Littéraire. Limite, point, partie extrême : Venir des confins de la ville. Point, degré intermédiaire, limite indécise entre deux états : Aux confins du courage et de la lâcheté.confins (difficultés) nom masculin pluriel (latin confinium, voisinage) Nombre Toujours au pluriel : les confins des terres habitées. ● confins (synonymes) nom masculin pluriel (latin confinium, voisinage) Parties d'un territoire situées à son extrême limite et à...
Synonymes :
- borne
- frontière
- marches
Littéraire. Limite, point, partie extrême
Synonymes :
- extrémité
- fin fond
Point, degré intermédiaire, limite indécise entre deux états
Synonymes :
- lisière

confins
n. m. pl. Limites, extrémités d'un pays, d'une terre; parties situées à leurs frontières. Les confins du Sahara. Ville située aux confins de trois départements.
|| Fig. Plaisanterie aux confins du mauvais goût.

⇒CONFINS, subst. masc. plur.
I.— [L'image évoquée est celle d'une portion d'espace concr. ou abstr.]
A.— [Confins est gén. suivi d'un déterminant introd. par de désignant un territoire ou une portion de territoire] Parties d'un territoire formant la limite extrême où commence un territoire immédiatement voisin.
1. [Le compl. désigne un seul territoire] Parties extrêmes de. Trois partisans du candidat de l'opposition, venus des confins de l'arrondissement, arrivèrent au moment où le scrutin allait se fermer (REYBAUD, Jérôme Paturot, 1842, p. 332). Suivant l'usage, on l'envoya [l'abbé Maysonnave] sur les confins du diocèse, dans un village où personne n'assistait à la messe (MAURIAC, La Robe prétexte, 1914, p. 146) :
1. Aux extrémités de l'Asie, et sur les confins de l'Afrique, existait un peuple qui, par sa position et son courage, avait échappé aux conquêtes des Perses, d'Alexandre et des Romains.
CONDORCET, Esquisse d'un tableau hist. des progrès de l'esprit hum., 1794, p. 100.
Emploi abs., spéc. Territoires militaires situés à la frontière d'un pays :
2. ... il s'agissait de savoir s'il y avait lieu de laisser groupées sous le commandement du résident général toutes les troupes du Maroc, tant occidental qu'oriental, ou bien d'en distraire les troupes des confins pour les rattacher au 19e corps d'armée, ...
JOFFRE, Mémoires, t. 1, 1931, p. 210.
P. ext., vx. Territoires, régions. Je trouvai du plaisir, l'autre jour, à tirer une ligne imaginaire d'Actium aux Thermopyles; ces confins sont beaux (J. DE MAISTRE, Correspondance, 1786-1805, p. 84).
2. [Le compl. désigne deux territoires] Sur les confins de... et de... À la frontière de :
3. ... nous choisîmes, pour la louer, une maison de maître (...) sise dans un canton délaissé, à cinq kilomètres de la voix ferrée, sur les confins des départements de Meurthe-et-Moselle et des Vosges.
BARRÈS, Un Homme libre, 1889, p. 14.
B.— P. anal. et p. métaph.
1. [Le compl. désigne un seul lieu ou espace de temps] Parties extrêmes de. Les hauts confins de l'air (J. RICHEPIN, La Mer, 1886, p. 336). Quelques-uns des « plus jeunes » commencèrent d'applaudir sur les confins du centre (DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, p. 8) :
4. Ma langue natale, peu à peu, à la parler tous les jours dans ma famille, redevient mon langage intérieur. Un à un se réacclimatent dans mon esprit ces mots castillans qui rappellent tant de souvenirs, les plus obscurs et les plus chers, de tous les confins de ma vie...
LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, p. 365.
Emploi abs., p. méton. Bords, extrémités. Cette haute et ardue doctrine de l'élection et de ses suites, Pascal ne la laisse pas de côté, aux confins, et comme un écueil où l'on peut se briser (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 384) :
5. ... quand, à onze heures du soir, vous entrez dans un salon, vous voyez deux tas séparés : l'un blanc, rose, pomponné, fleuri, immobile : ce sont les femmes (...) l'autre noir, étriqué (...), mais remuant : ce sont les hommes qui circulent sur les confins...
TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de M. Graindorge, 1867, p. 218.
2. [Le compl. désigne deux lieux, espaces de temps ou domaines] Frontière, limite extrême, partie immédiatement intermédiaire entre. L'ame comme l'air occupe les confins de la terre et du ciel (Mme DE STAËL, Corinne, t. 1, 1807, p. 83). Ce personnage [Louis XI] placé sur les confins du Moyen Âge et des temps Modernes (CHATEAUBRIAND, Ét. hist., 1831, p. CXXVII) :
6. ... le purgatoire offre aux poëtes chrétiens un genre de merveilleux inconnu de l'antiquité. Il n'y a peut-être rien de plus favorable aux muses, que ce lieu de purification, placé sur les confins de la douleur et de la joie, où viennent se réunir les sentimens confus du bonheur et de l'infortune.
CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, 1803, p. 524.
II.— [L'image évoquée est celle d'une ligne ou d'un point]
A.— Point extrême de. Nous y voilà [au pic du Midi]; et, sans daigner regarder à nos pieds, notre vue s'égare jusqu'aux confins de l'horizon (DUSAULX, Voyage à Barège, t. 1, 1796, p. 237).
B.— Au fig. [Le compl. désigne un état, une qualité] Point extrême de, dernier degré de :
7. C'est la continuité des stades de développement qui rend intelligible le passage des confins de l'animalité à l'humanité, puis des confins de l'enfance à l'humanité adulte.
RICŒUR, Philos. de la volonté, 1949, p. 401.
Absol. Cette demi-génération qui est née entre 1753 et 1762 est (...) portée par un mouvement très vif vers les confins, les extrêmes (THIBAUDET, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours, 1936, p. 66).
C.— Aux confins de. [Le compl. indique la proximité d'un lieu, et au fig., d'un état, d'une qualité] Tout proche de. Des cheveux, aux confins de la rousseur (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 272). Les dirigeants arrêtés ce matin ont été déportés dans le Sud-tunisien, aux confins du désert (L'Humanité, 19 janv. 1952, p. 3, col. 8).
Rem. Rare, au sing. Alors c'est la chute et le confin Du fier palais qu'abritait la Nue (MORÉAS, Les Cantilènes, Mélusine, 1886 p. 231; cf. aussi E. Sue cité ds Lar. 19e).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. Ca 1308 confin [cas régime plur.] (Ystoire de Li Normant, trad. Aimé, 1, 37 ds QUEM.); 1463 confins (PH. DE COMMYNES, Mémoires, éd. Calmette, t. 1, p. 135); XVIIe s. fig. les confins de la Religion (Abadie ds Trév. 1704). Empr. au lat. class. confinium, plur. confinia (de cum et finis « limites ») « limites communes à des terres », « proximité, voisinage », également employé au fig. à propos d'inanimés. Fréq. abs. littér. :335. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 443, b) 277; XXe s. : a) 424, b) 642.

confins [kɔ̃fɛ̃] n. m. pl.
ÉTYM. 1463; confin, 1308; lat. confines, de con-(cum), et finis « limite ».
1 Parties (d'un territoire) situées à l'extrémité, à la frontière. Borne, frontière, limite. || Les confins d'une forêt, d'un désert. || Les confins du département, de l'arrondissement.Aux confins… || Le Tchad, aux confins du Sahara. || Aux confins de la Bretagne et de la Normandie, dans la zone limitrophe de ces deux régions.Sur les confins de…
1 Les chiens du lieu, n'ayant en tête
Qu'un intérêt de gueule, à cris, à coups de dents,
Vous accompagnent ces passants
Jusqu'aux confins du territoire.
La Fontaine, Fables, X, 14.
2 Ma petite ville est assise sur les confins de deux pays presque contraires, et cependant elle est l'ouvrage de l'un et de l'autre.
Ch. Maurras, Anthinéa, p. 209.
REM. Le mot implique un simple repérage local; un ex. comme « ces confins sont beaux » (Joseph de Maistre, in T. L. F.) ne correspond pas à un emploi normal.
Par ext. Bout, extrémité, espace éloigné. || Aller jusqu'aux confins des terres habitées, de la terre. || Venu des confins de l'horizon.
2 (XVIIe). Fig. et littér. || Les confins de la science.
3 (…) vous semblez surveiller quelque expérience créée aux confins de toutes les sciences !
Valéry, M. Teste, p. 27.
Passage intermédiaire, transition (entre deux états, deux situations). Les confins de la vie, de la mort. Les confins de la douleur et de la joie.|| « Des cheveux aux confins de la rousseur » (Aragon), presque roux.
CONTR. Centre, milieu. — Intérieur.
DÉR. Confiner.

Encyclopédie Universelle. 2012.