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connu

connu, ue [ kɔny ] adj.
XIIIe; de connaître
I(Choses)
1Qui existe en tant qu'objet de pensée, n'est pas inconnu. 1. découvert, présenté, révélé. Cette nouvelle déjà connue (publiée) a reçu confirmation. Le monde connu. Subst. Le connu et l'inconnu.
2Que la majorité connaît, sait. répandu. Chose, idée très connue. notoire, proverbial; commun. C'est bien connu. évident.
II(Personnes) Qui a une grande réputation. célèbre. Un homme connu dans les milieux littéraires. Être connu comme..., en tant que... Loc. Être connu comme le loup blanc. Loc. adv. Ni vu ni connu : sans que cela ne se sache, sans qu'on le remarque. ⊗ CONTR. Inconnu, obscur.

connu Participe passé de connaître. ● connu nom masculin Ce que l'on connaît, ce dont on a fait l'expérience.

connu, ue
adj. et n. m.
d1./d (Choses) Dont on a connaissance. Le monde connu des Anciens.
n. m. Le connu.
d2./d (Personnes) Célèbre.
|| Loc. Connu comme le loup blanc: très connu.

⇒CONNU, UE, part. passé, adj. et subst. masc.
I.— Part. passé de connaître.
II.— Adjectif
A.— [En parlant de choses]
1. Littér. ou dans un cont. philos. [D'un point de vue abstr. et gén., avec l'idée de limites de la connaissance] Un phénomène connu; les choses connues; reculer les limites du monde connu (cf. connaissable).
Emploi subst. masc. avec valeur de neutre. L'ensemble des choses connues. Aller, passer, progresser du connu à l'inconnu; juger le connu par l'inconnu; ramener, rapporter, réduire le connu à l'inconnu. Le point d'appui de l'esprit, c'est le connu, c'est-à-dire une vérité ou un principe dont l'esprit a conscience (C. BERNARD, Introd. à l'ét. de la méd. expérimentale, 1865, p. 73) :
1. La tentation, il faut en convenir, est forte d'expliquer l'inconnu par le connu et de recomposer par l'imagination les grandes démarches évolutives du passé au moyen des phénomènes où nous assistons journellement.
L. CUÉNOT, J. ROSTAND, Introd. à la génét., 1936, p. 62.
2. [D'un point de vue concr.] Synon. de découvert, exploré; anton. ignoré. Les premières glaciations connues; le plus ancien texte connu sur un sujet. Il y a plus de soixante-dix espèces connues de palmiers, mais un grand nombre ne le sont pas (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 69).
P. ext. [En parlant d'une nouvelle, d'un document] Dont on a communication ou connaissance ou sur (la) lequel (le) on est renseigné, informé. Des faits connus; le dernier domicile connu d'une personne; un programme connu à l'avance (cf. également officiel). M. de Courtenay, un prince qui se croit des droits au trône, vit en concubinage connu avec la Nine (J. PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, p. 71). Un camp connu et repéré, dans un centre important de prisonniers (AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 373) :
2. Ses seules dépenses connues étaient le pain bénit, la toilette de sa femme, celle de sa fille, et le paiement de leurs chaises à l'église; ...
BALZAC, Eugénie Grandet, 1834, p. 18.
Synon. emphatique de savoir, être au courant de qqc. C'est (une) chose connue de tout le monde que + ind. C'est chose connue de toute la chrétienté que ceux de ce Saint-Jean-là [Saint-Jean-Des-Ollières] n'avaient pas jadis une réputation édifiante. On les surnommait les piqueurs (POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 231).
3. [Avec valeur appréciative, nuancée dans la lang. parlée par le ton]
a) Bien connu, familier.
Expr. fig. Être en pays, en terrain connu. Être familier de quelque chose par habitude ou par compétence particulière. La vaste retraite de Matisse, je fais mieux que m'y diriger, elle m'est un pays connu (COLETTE, Paysages et portraits, 1954, p. 160).
Rem. Pays connu désigne quelque chose; pays de connaissance peut désigner quelque chose ou quelqu'un.
b) Apprécié, notoire, réputé. Un ouvrage connu. De belles œuvres trop connues ont lassé le public (Arts et litt. dans la société contemp., 1936, p. 8015). Les appellations « Bourgogne, Bordeaux ou Champagne » sont connues et réputées (G. BRUNERIE, Les Industr. alim., 1949, p. 75).
Avec une nuance péj. Un air, un répertoire connu; une boutade connue. Synon. rebattu (cf. également archiconnu). Toute la presse ruminant des idées connues et tournant diablement à la radoterie (BARBEY D'AUREVILLY, 2e Memorandum, 1838, p. 292). Faire une plaisanterie connue à outrance (ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 389).
Fam. C'est bien connu! Ça c'est connu! p. ell., (VX), connu! :
3. [Une revendeuse] — ... Elle [une comtesse] doit donc trois cents francs à sa cordonnière (...) Elle [la cordonnière] veut y aller, me demande de la soutenir, nous y allons. — Madame n'y est pas. — Connu! — Nous l'attendrons, dit la mère Mahuchet, dussé-je rester là jusqu'à minuit.
BALZAC, Les Comédiens sans le savoir, 1846, p. 323.
c) Commun, courant, répandu. Un cas, un exemple bien (très) connu; utiliser un procédé connu. Le jeu des épingles au seizième siècle. Ce jeu était fort connu et pratiqué au seizième siècle (H.-R. D'ALLEMAGNE, Récréations et passe-temps, 1904, p. 96). Les sédatifs du système nerveux dont le plus connu est le gardénal (QUILLET, Méd. 1965, p. 337).
Emploi subst. masc. Le connu. Synon. de le commun, le quotidien, le banal. On veut sortir à tout prix du connu et du commun (SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 4, 1863-69, p. 91) :
4. La subtile oreille d'Annie, son œil vif et mordoré n'eussent-ils pas pesé, blâmé ce qui dans mon récit décèlerait la soif uniquement de ressasser le connu, d'orner à neuf l'aboli?
COLETTE, Chambre d'hôtel, 1940, p. 152.
B.— [En parlant d'une ou de pers.]
1. Qui a des relations. On est jolie, on a épousé un homme connu, reçu partout. Dame! on aime aussi à se montrer un peu à son bras (A. DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, p. 16).
Rem. Cf. également écouté, estimé, influent, respecté.
2. P. ext. Dont la réputation est étendue. Un acteur, un avocat, un écrivain, un peintre connu; une personne connue comme, dans, en tant que, par, pour (synon. célèbre; anton. méconnu, oublié); une personne connue dans le monde; un homme connu par son sang froid, par son talent. Mme Cottard, femme connue comme étant d'esprit pratique et de bon conseil (PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 1076) :
5. L'arrestation d'un gangster connu occupera plusieurs colonnes à la une tandis que l'interpellation d'un ancien ministre sur l'alcoolisme ou le cancer sera reléguée en troisième ou en cinquième page.
G. et H. COSTON, L'A.B.C. du journ., 1952, p. 105.
C.— Expr. fam. [En parlant d'une pers. ou d'une action] Ni vu, ni connu. Sans que personne s'aperçoive de quoi que ce soit. Le Fondouk avait cet avantage, qu'on y entrait ni vu ni connu (MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, p. 1449).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Fréq. abs. littér. :13 061. Fréq. rel. littér. XIXe s. : a) 20 182, b) 14 257; XXe s. : a) 19 444, b) 18 991. Bbg. GOTTSCH. Redens. 1930, pp. 22, 33, 183, 356. — GOUG. Mots. t. 2. 1966, p. 111.

Encyclopédie Universelle. 2012.