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consul

consul [ kɔ̃syl ] n. m.
• v. 1370; concile 1213; mot lat.
1Antiq. rom. L'un des deux magistrats qui exerçaient l'autorité suprême, sous la République.
2Hist. Au Moyen Âge, Magistrat municipal du midi de la France. Consuls de Toulouse. capitoul. Juge choisi parmi les marchands.
3L'un des trois magistrats auxquels la Constitution de l'an VIII avait confié le gouvernement de la République française (1799 à 1804). Bonaparte, Premier consul.
4(1690) Cour. Agent chargé par un gouvernement de la défense des intérêts de ses nationaux et de diverses fonctions administratives dans un pays étranger ( vice-consul). Consul de France à Rome.

consul nom masculin (latin consul) Agent officiel d'un État en pays étranger, chargé de protéger la personne et les intérêts des ressortissants de son pays. À Rome, magistrat qui partageait avec un collègue le pouvoir suprême. Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, magistrat municipal de certaines villes du midi de la France, autonomes par rapport au seigneur. (Institués vers 1130, les consuls, dont le nombre variait, assuraient la direction et l'administration générale de la ville.) En France, sous le Consulat, chacun des trois chefs du pouvoir exécutif. ● consul (citations) nom masculin (latin consul) Anonyme Que les consuls prennent garde ! Caveant consules ! Commentaire Formule du sénat romain en période de crise. ● consul (expressions) nom masculin (latin consul) Le Premier consul, Bonaparte.

consul
n. m.
d1./d ANTIQ Chacun des deux magistrats qui, à Rome, au temps de la République, se partageaient le pouvoir exécutif.
d2./d Titre des trois magistrats suprêmes de la République française de 1799 à 1804. Le Premier consul: Bonaparte. (V. Consulat [le].)
d3./d Mod. Agent diplomatique chargé de l'administration de ses concitoyens dans un pays étranger. Le consul du Sénégal à Marseille.

⇒CONSUL, subst. masc.
A.— HIST. Chef de gouvernement.
1. HIST. ROMAINE
a) Magistrat élu par le peuple pour un an, qui exerçait, sous la République, le pouvoir suprême avec un collègue, puis perdit peu à peu ses attributions pour ne garder qu'un titre honorifique sous l'Empire. Consul romain. Créer, faire, élire des consuls (Ac. 1798-1878). Il (...) prononce ce discours :« Valérius Dioclétien, (...) Empereur éternel, Auguste, huit fois consul » (CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, t. 3, 1810, p. 10). À partir de ce moment, la plèbe eut chaque année un consul sur deux (FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, p. 397).
P. métaph. :
1. Ils [lesdits journaux] siègent en maître dans le forum, consuls, tribuns, sénateurs à la fois, lus de tous, (...) compris de quelques-uns, mais toujours puissans, et toujours imprimés.
MUSSET, Lettres de Dupuis et Cotonet, 1836, p. 597.
b) Spécialement
Consul désigné. Consul qui a été élu mais qui n'est pas encore entré en fonction. Antoine, alors consul désigné (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 282).
Consul perpétuel. Titre porté par certains empereurs d'Orient.
P. compar. :
2. ... il [M. de Humboldt] semblait convier Arago à cette renommée scientifique universelle (...) dont ils parurent quelquefois ensemble les deux consuls perpétuels...
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 10, 1851-62, p. 8.
Consul subrogé. Celui qui est élu pour remplacer un consul défunt ou démissionnaire (cf. Ac. 1878).
c) [P. anal. de pouvoir, de dignité, de nombre] Villemot, l'un des deux consuls du « Figaro » (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1858, p. 498).
2. HIST. CONTEMP.
a) Chef de gouvernement de la République française sous le régime de la Constitution de l'An VIII (1799-1804), qui partageait le pouvoir exécutif avec deux autres personnes. Consul à vie (Ac. 1835, 1878). La révolution de Brumaire accomplie, il se trouva trois consuls provisoires :« Napoléon, Sieyès et Ducos » (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, t. 1, 1823, p. 868).
P. méton., rare, au plur. Synon. de consulat. En moins d'un demi-siècle on a vu tomber la monarchie absolue (...), le directoire, les consuls, l'empire (LAMENNAIS, L'Avenir, 1831, p. 132).
b) Spéc. Premier consul. Napoléon Bonaparte à cette époque. Cours Grandval, (...) la statue en toge du premier consul domine quatre lions de granit (J. LORRAIN, Heures de Corse, 1905, p. 50).
Rare, AMEUBL. [Constr. avec valeur d'adj.] Qui est du style de cette époque. Maxime Halliez, familièrement assis sur un coin du monumental bureau « Premier Consul » (R. MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, p. 43).
Rem. On rencontre chez SAINTE-BEUVE, Volupté, t. 2, 1834 p. 74 le mot composé Consul-Empereur, subst. masc., pour désigner Napoléon Bonaparte.
3. P. ext.
a) Magistrat municipal dans certaines villes du sud de la France, du Moyen Âge à la Révolution. Synon. (dans le Nord) échevin (cf. apanagiste ex. 1).
b) Vx. Juge choisi parmi les marchands pour régler des différends d'ordre commercial. Par sentence des consuls (Ac. 1798-1932) :
3. — Quoique vous parliez bien cavalièrement à un homme qui a l'honneur d'être juge au tribunal [de commerce] de la Seine...
— Excusez, consul! ... interrompit Stidmann...
BALZAC, La Cousine Bette, 1846, p. 164.
P. méton., au plur. Juridiction, tribunal de ces juges. Avoir une affaire aux consuls (Ac. 1835, 1878).
B.— DIPLOM. Agent nommé par un gouvernement dans une ville étrangère pour s'occuper d'affaires commerciales et remplir à l'égard des ressortissants de son pays différentes fonctions (protection, surveillance, état-civil, actes notariés en particulier). Ancien consul; consuls européens; être nommé consul; consul anglais, consul général. Consul de France à Smyrne (Ac. 1798-1932). Comprenez mon existence disloquée. Consul, poëte et dévot, c'est trop à la fois (CLAUDEL, Correspondance [avec A. Gide], 1899-1926, p. 99).
En appos. Élève consul. Auxiliaire du consul. Synon. consul suppléant. Les élèves consuls sont soumis à l'examen depuis 1833 (A. VIVIEN, Ét. admin., t. 1, 1859, p. 190).
Rem. 1. On rencontre chez HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 42 le subst. fém. consule, pour désigner la Vierge. 2. Certains aut. du XIXe s. utilisent le néol. consulesse, subst. fém., diplom. Femme de consul (G. SAND, Correspondance, t. 2, 1812-76, p. 93 et BALZAC, Honorine, 1843, p. 313). Attesté ds Nouv. Lar. ill.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 hist. rom. concile « magistrat romain » (Fet des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, p. 317); ca 1268 console (BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, I, 36, 4); ca 1370 consul (ORESME, Ethiques, éd. A. D. Menut, livre 7, chap. 13, p. 393); 2. [fin XIIIe s. conseuz forme obsc.; peut-être cas régime plur. de conseil « conseiller », « magistrat municipal » (Ménestrel Reims, éd. N. de Wailly, § 216)]; 1311 consul (ISAMBERT, Recueil gén. des anc. lois fr., t. 3, p. 15), fonction en usage jusqu'à la Révolution; 3. [XIIIe s. « chef d'un groupe d'hommes de même nationalité établis dans un pays étranger » (L'Estoire de Eracles empereur, livre 34, chap. 3 ds Recueil des Historiens des Croisades, Paris, t. 2, p. 443 : Et morut Huguelin Bozacharie consules des Pisans d'Acre)]; 1690 « agent diplomatique » (FUR.); 4. 1563 « juge commercial » (Ordonnance de Charles IX ds ISAMBERT, Recueil gén. des anc. lois fr., t. 14, p. 154); 5. 1799 « chacun des trois chefs du pouvoir exécutif créé par la constitution de l'an VIII » (Loi du 19 Brumaire, an VIII, art. 2 ds Bull. des lois de la République fr., n° 323). Empr. au lat. class. consul « magistrat romain », attesté en lat. médiév. au sens de « conseiller du roi » (IXe s. ds NIERM.), « comte » (Xe s., ibid.), « chef élu d'une colonie marchande » (1182, ibid.), « magistrat élu d'une municipalité (notamment en Italie) » (1088, ibid.; v. aussi DU CANGE, s.v. § 3); la forme concile est prob. née de la confusion avec concilium (concile), v. FEW t. 2, p. 1093, note b. La dénomination notée sous 5 a été créée pour marquer le rattachement à la Rome antique. Fréq. abs. littér. :1 020. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 725, b) 2 151; XXe s. : a) 438, b) 595. Bbg. HERB. 1961, p. 66.

consul [kɔ̃syl] n. m.
ÉTYM. V. 1265; écrit concile, 1213, au sens A, 1; mot lat., probablt déverbal de consulere. → Consulter.
A Hist.
1 (V. 1370). Antiq. rom. Nom donné aux deux magistrats qui exerçaient l'autorité suprême, sous la République romaine. || Sous l'Empire romain les consuls n'avaient que des attributions honorifiques. || Consuls, tribuns et sénateurs.Consul désigné, élu mais pas encore en fonction.
1 Rome, ayant chassé les rois, établit des consuls annuels (…)
Montesquieu, Grandeur et décadence des Romains, I.
2 (…) ayant la toge, le laticlave, les brodequins d'un consul et des licteurs autour de sa personne.
Flaubert, Trois contes, « Hérodias », II.
Que les consuls prennent garde… (formule que le sénat romain adressait aux consuls quand un grave danger menaçait la République).
2 (1311; conseuz, fin XIIIe). a (Au moyen âge). Magistrat municipal du Midi de la France. || Consuls de Toulouse. Capitoul.
b (1563). Juge choisi parmi les marchands et connaissant de certaines affaires commerciales. || Juges-consuls.
3 (1799). Nom des trois magistrats auxquels la Constitution de l'an VIII avait confié le gouvernement de la République française (1799 à 1804). Consulat. || Le premier, le second consul. || Bonaparte, Premier consul.
3 Là, consul jeune et fier, amaigri par des veilles
Que des rêves d'empire emplissaient de merveilles,
Pâle sous ses longs cheveux noirs.
Hugo, les Orientales, XL, I.
4 Ce siècle avait deux ans. Rome remplaçait Sparte,
Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte,
Et du premier consul déjà, par maint endroit,
Le front de l'empereur brisait le masque étroit.
Hugo, les Feuilles d'automne, I.
B (1690). Agent diplomatique chargé par un gouvernement de la défense des intérêts de ses nationaux et de diverses fonctions administratives dans un pays étranger ( Vice-consul). || Les consuls s'établissent dans les principaux centres, et particulièrement dans les ports. || Consul général. || Consul de première, de deuxième classe, consul suppléant. || Consul de France. || Consul anglais. || Ordonnance autorisant un consul à exercer ses fonctions. Exequatur.
5 Jacques et Rubiadzan devaient loger chez le consul, monsieur Stahl, monsieur Oliveiro Stahl, un consul qui représentait toutes les nations européennes, asiatiques, africaines et océaniennes et la plupart des américaines (…)
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 186.
COMP. Proconsul, vice-consul.

Encyclopédie Universelle. 2012.