1. contention [ kɔ̃tɑ̃sjɔ̃ ] n. f.
1 ♦ Vx Débat, dispute.
2 ♦ (XIVe) Littér. Tension des facultés intellectuelles appliquées à un objet. ⇒ application, attention, concentration, contrainte, effort. Contention d'esprit.
contention 2. contention [ kɔ̃tɑ̃sjɔ̃ ] n. f.
• 1771; lat. méd. contentio
1 ♦ Chir. Action de maintenir, par des moyens artificiels, des organes accidentellement déplacés. « Un excellent appareil pour la contention des fractures de la cuisse » (Duhamel).
● contention nom féminin (latin contentio, -onis, effort) Littéraire. Tension forte et prolongée des facultés intellectuelles : Contention d'esprit. ● contention (homonymes) nom féminin (latin contentio, -onis, effort) contentions forme conjuguée du verbe contenter ● contention (synonymes) nom féminin (latin contentio, -onis, effort) Littéraire. Tension forte et prolongée des facultés intellectuelles
Synonymes :
● contention
nom féminin
(latin médiéval contentio, -onis)
Procédé thérapeutique permettant d'immobiliser un membre, de comprimer des tissus ou de protéger un malade agité.
Procédé employé pour immobiliser les animaux domestiques afin d'effectuer un diagnostic, de mettre en œuvre un traitement ou de pratiquer une intervention chirurgicale.
● contention (expressions)
nom féminin
(latin médiéval contentio, -onis)
Bas de contention, bas dont l'élasticité importante comprime la jambe, suppléant ainsi à la déficience des parois veineuses.
● contention (homonymes)
nom féminin
(latin médiéval contentio, -onis)
contentions
forme conjuguée du verbe contenter
contention
n. f. CHIR Maintien en place d'une hernie, de fragments osseux après une fracture, d'un muscle, d'un tendon, d'un ligament.
⇒CONTENTION, subst. fém.
A.— Emploi gén.
1. Vieilli [En parlant d'un effort physique] Forte tension (nerveuse, musculaire); effort (pour se retenir, etc.). Cet effort des coudes et cette contention du corps ordinaires aux gens du peuple (E. et J. DE GONCOURT, Sœur Philomène, 1861, p. 145). Un effort, une contention, une contraction du gosier (GONCOURT ds Lar. Lang. fr. 1972) :
• 1. ... et ma tête est incapable de supporter la moindre contention; aussi je me laisse aller aux caprices de mon imagination languissante.
MAINE DE BIRAN, Journal, 1819, p. 223.
• 2. — Je me demande comment ça vous vient, l'inspiration?
— En général, en me retenant d'uriner.
— Il y a un rapport?
— Un rapport certain. De contention.
QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, p. 30.
— P. ext. et p. méton.
a) Débat, querelle, situation contentieuse (cf. contentieux). Esprit de contention (J. DE MAISTRE, Des Constitutions pol. et des autres institutions hum., 1810, p. 46; Les Soirées de Saint-Pétersbourg, t. 1, 1821, p. 299, 305).
Rem. Cette accept. est fréquemment attestée chez Chateaubriand (Les Natchez, 1826; Mémoires d'Outre-Tombe, 1848).
b) ,,Chaleur, véhémence dans la dispute. Ils disputèrent de part et d'autre avec beaucoup de contention. Ce sens vieillit`` (Ac. 1835, 1878).
2. Usuel, didact. Tension, effort, application en vue de comprendre, de faire quelque chose. Contention d'esprit, de l'attention; contention intellectuelle. La plus haute contention du génie philosophique (COMTE, Cours de philos. positive, t. 4, 1839-42, p. 529). Contention à chercher (PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 65). La contention de la découverte (A. ARNOUX, Carnet de route du Juif Errant, 1931, p. 139).
— PSYCHOL. Contention de (la) pensée. Capacité de la pensée à contrôler ses automatismes. Les obsessions, hallucinations, etc. sont dues à un défaut de contention de la pensée (MARCH. 1970).
B.— Spéc., MÉD.
1. CHIR. Maintien en place des fragments d'un os fracturé ou d'une articulation luxée par des moyens internes (vis, broche, etc.) ou externes (attelle, gouttière, plâtre, etc.). Appareils de contention. ,,Ensemble des mesures prises pour assurer la permanence des résultats d'un traitement d'orthopédie dento-faciale`` (Méd. Biol. t. 1 1970). Contention amovible, semi-permanente, fixe; prothèse de contention.
2. PSYCH. Immobilisation d'un individu considéré comme dangereux (camisole de force, liens, attaches, brassière, ceinture). La contention est de plus en plus remplacée par les neuroleptiques et les tranquillisants.
3. Immobilisation d'un animal (pour le soigner, le ferrer, etc.).
Rem. On rencontre ds la docum. l'adj. contentionné, ée. Produit par une contention, une tension (d'esprit, musculaire). À la suite d'écritures nombreuses, rapides et contentionnées, [il] a eu ce que les médecins appellent la crampe d'écrivain (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1863, p. 1304).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 contention [var. contençon] « lutte » (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 4798); 1208 « dispute, débat, querelle » (d'apr. PRAROND, Hist. d'Abbeville, 72 ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 490); 2. [XIVe s. « forte tension des facultés de l'esprit » (Oresme d'apr. FEW t. 2, p. 1103b)]; 1585 contention d'esprit (DAMPMART., Merv. du monde, f° 41 v° ds GDF. Compl.); 3. 1771 méd. « tension, application » (Trév.). Empr. au lat. class. contentio « tension, effort, lutte, conflit, rivalité »; en a. fr. la forme pop. contençun (ca 1100 par contençun « en rivalisant d'ardeur » Roland, éd. J. Bédier, 855). Fréq. abs. littér. :101. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 32.
1. contention [kɔ̃tɑ̃sjɔ̃] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIIe; cf. anc. franç. contençon; lat. contentio, du supin de contendere « lutter », d'abord « tendre avec force », de cum intensif, et tendere. → Tendre.
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1 Vx. Débat, dispute. || Un esprit de contention et de chicane.
1 Ils font de la vérité un sujet de contention et de vaine philosophie.
2 D'autres guerriers avaient de vives contentions aux jeux de pailles et des osselets.
Chateaubriand, les Natchez, I, 74.
2 (XIVe). Littér. Tension des facultés intellectuelles vers un objet de pensée. ⇒ Application, attention, concentration, contrainte, effort. || Contention d'esprit. → Bander (cit. 7) son esprit. || Il s'applique à cet ouvrage avec une grande contention. ⇒ Méditation, pensée.
3 S'agit-il des affaires du monde, il n'y a point d'étude, point de contention d'esprit qu'on ne fasse pour les examiner à fond.
Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 319.
4 La chose que je suivais le plus exactement était l'histoire et la géographie, et comme cela ne demandait point de contention d'esprit, j'y fis autant de progrès que le permettait mon peu de mémoire.
Rousseau, les Confessions, VI.
5 La conversation (…) loin d'être une contention et une acrobatie, repose et l'on s'y laisse aller comme à un mouvement naturel.
Gide, Journal, 30 oct. 1927.
6 Ils ont fait un tel effort, ils ont écouté avec tant de contention la leçon, qu'après, c'est bien normal, ils se détendent, ils se déchaînent…
N. Sarraute, Vous les entendez ?, p. 34.
3 Tension importante, effort physique intense.
7 Il les répétait, mais avec un effort, une contention, une contraction du gosier (…) une crispation qui faisaient peine à voir.
Goncourt, in G. L. L. F.
♦ (Par jeu sur les sens 2 et 3.)
8 — Je me demande comment ça vous vient, l'inspiration ?
— En général en me retenant d'uriner.
— Il y a un rapport ?
— Un rapport certain. De contention.
R. Queneau, Loin de Rueil, p. 30.
— Jeu de mots avec 2. contention.
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CONTR. Détente. — Dissipation, distraction, inattention. — Paix, repos.
HOM. 2. Contention.
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2. contention [kɔ̃tɑ̃sjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1771; du lat. médical contentio, ou de contentus, p. p. de continere « contenir ».
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1 Chir. Action de maintenir dans une position adéquate (un organe accidentellement déplacé; les fragments osseux d'une fracture; une extrémité articulaire luxée). || Contention d'un viscère hernié par bandage. || Appareils de contention des os fracturés : appareils externes (bandages, plâtres) et prothèses (vis, plaques, broches). — Par ext. || Contention d'une fracture, d'une luxation.
0 Lamare avait mis au point un excellent appareil pour la contention des fractures de la cuisse (…)
G. Duhamel, la Pesée des âmes, XI, p. 258.
➪ tableau Lexique de la chirurgie.
♦ Dentisterie. || Prothèses de contention, destinées à assurer la permanence des résultats d'un traitement d'orthodontie.
2 Anciennt, psychiatrie. Immobilisation (d'un malade mental agité ou furieux) au moyen de dispositifs appropriés (camisole, ceinture, etc.). || Philippe Pinel fut l'un des premiers aliénistes à renoncer au principe de la contention des agités, entièrement abandonné depuis la découverte des neuroleptiques (« camisole chimique »). — Par ext. (contention de personnes autres que des malades mentaux). || Des instruments de contention tels que menottes, poucettes, entraves, etc.
3 Techn. Immobilisation (d'un animal que l'on ferre ou que l'on soigne). || Contention mécanique, utilisant des appareils (appareils de contention). || Contention chimique, par anesthésie.
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HOM. 1. Contention.
Encyclopédie Universelle. 2012.