contenter [ kɔ̃tɑ̃te ] v. tr. <conjug. : 1>
• contemter 1314; de content
1 ♦ Rendre (qqn) content en lui donnant ce qu'il désire. ⇒ combler, satisfaire. « Je suis donc content de toi et je voudrais te contenter pareillement » (Sand). On ne saurait contenter tout le monde. ⇒ plaire (à). « est bien fou du cerveau, Qui prétend contenter tout le monde et son père » (La Fontaine). Faire des concessions pour contenter qqn. Contenter qqn qui réclame. ⇒ apaiser, calmer, exaucer. Un rien le contente. ⇒ suffire (à). Facile à contenter (⇒ accommodant, arrangeant) , difficile à contenter (⇒ exigeant) .
♢ Par ext. Satisfaire (un besoin). Contenter son envie, sa curiosité. ⇒ assouvir. « En trois années, elle avait contenté une seule de ses envies » (Zola).
2 ♦ Plus cour. SE CONTENTERv. pron. (restrictif). Se contenter de qqch. : ne rien demander de plus ni de mieux. ⇒ s'accommoder, s'arranger. Se contenter d'un repas par jour. Se contenter de ce qu'on a. Il se contente de peu. Je m'en contenterai ! « Je ne veux pas me contenter de connaissances vagues » (Fustel de Coulanges).
♢ Se contenter de faire qqch., faire seulement. ⇒ se borner. Pour répondre, elle s'est contentée de sourire. — Iron. Ne vous contentez pas de balayer autour des meubles !
⊗ CONTR. Attrister, contrarier, mécontenter.
● contenter verbe transitif (de content) Satisfaire quelqu'un, combler ses désirs, lui plaire : Cet arrangement amiable devrait contenter tout le monde. Assouvir une tendance, un instinct, les laisser s'exercer : Pour contenter ta curiosité, je vais te lire la lettre. ● contenter (citations) verbe transitif (de content) Jean de La Fontaine Château-Thierry 1621-Paris 1695 Parbleu ! dit le meunier, est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père. Fables, le Meunier, son Fils et l'Âne Marcel Proust Paris 1871-Paris 1922 Quand on travaille pour plaire aux autres on peut ne pas réussir, mais les choses qu'on a faites pour se contenter soi-même ont toujours chance d'intéresser quelqu'un. Pastiches et mélanges Gallimard ● contenter (homonymes) verbe transitif (de content) ● contenter (synonymes) verbe transitif (de content) Satisfaire quelqu'un, combler ses désirs, lui plaire
Synonymes :
- combler
Contraires :
- désappointer
- mécontenter
Assouvir une tendance, un instinct, les laisser s'exercer
Synonymes :
- apaiser
- étancher
contenter
v.
rI./r v. tr.
d1./d Rendre content, satisfaire (qqn).
d2./d Satisfaire (qqch). Contenter ses désirs.
rII./r v. Pron. être satisfait. Ils se contentent de peu.
|| Se borner à. Il s'est contenté de rire.
⇒CONTENTER, verbe trans.
A.— Emploi trans.
1. Contenter qqn. Rendre quelqu'un content en lui procurant ce qu'il désire ou ce qui lui fait plaisir. Contenter ses parents, ses maîtres, sa clientèle; être facile à contenter. Synon. combler, satisfaire, réjouir; anton. mécontenter. Ce père, il est facile à contenter! Une piqûre de rose et cela lui suffit! (CLAUDEL, L'Histoire de Tobie et de Sara, 1940, III, 2, p. 1266) :
• 1. Suis-je là où Notre-Seigneur me veut? Question que je me pose vingt fois le jour. Car le Maître que nous servons ne juge pas notre vie seulement — il la partage, il l'assume. Nous aurions beaucoup moins de peine à contenter un Dieu géomètre et moraliste.
BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, p. 1097.
— Loc. proverbiale. On ne peut contenter tout le monde et son père. Allusion littéraire à la fable de La Fontaine Le Meunier, son fils et l'âne. Ce personnage [le casuiste] habile aux compromis et prompt à contenter tout le monde et son père (J. VUILLEMIN, Essai sur la signif. de la mort, 1949, p. 235).
2. P. ext. Contenter qqc. (un besoin, un instinct, un désir, un sentiment, une passion). Assouvir, apaiser en satisfaisant. Contenter son envie, sa curiosité, ses goûts, ses caprices. Synon. étancher, rassasier. Chacun exerçait librement ses vengeances ou contentait sa rapacité (BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 4, 1821-24, p. 182). Un défilé de plats interminable pour contenter les robustes appétits (MOSELLY, Terres lorraines, 1907, p. 291) :
• 2. La personne dont s'accommodait le mieux chez M. Danquin ma timidité, et dont la conversation contentait le plus parfaitement mon appétit de savoir et mon besoin de gaîté, était Mademoiselle Philippine Gobelin, bonne ménagère et grande liseuse, ...
A. FRANCE, La Vie en fleur, 1922, p. 503.
♦ Rare. Contenter les yeux, l'oreille. Charmer, séduire. Cf. plaire à. Il [Phil] connaissait une naissante faim pour ce qui contente la main, l'oreille et les yeux (COLETTE, Le Blé en herbe, 1923, p. 162).
B.— Emploi pronom.
1. Se contenter de
a) Se contenter d'une chose. Être satisfait d'une chose, limiter ses désirs à une chose, trouver qu'une chose suffit. Se contenter de son sort, de ce qu'on a, de peu. Synon. s'accommoder de, s'arranger de, avoir assez de. La police ne peut pas se contenter d'un « on-dit » (A. DUMAS Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 134). On serait plus heureux si l'on savait se contenter du nécessaire (LAMENNAIS, Lettres inédites... à la baronne Cottu, 1836, p. 289). Ils étaient modestes en tout, ils se contentaient de peu (RAMUZ, La Grande peur dans la montagne, 1926, p. 227) :
• 3. Gilbert ne rentrait plus déjeuner à la maison. Il se contentait ordinairement de quelques croissants et d'un verre de café, bu au comptoir d'un bar.
ARLAND, L'Ordre, 1929, p. 379.
Rem. DUPRÉ 1972 signale qu'il ne faut pas dire se contenter de ce que + subj. pour se contenter que + subjonctif.
b) Se contenter de + inf. Se limiter à, ne faire que :
• 4. On venait de me confier une assiette de petits fours : elle trouva le biais pratique.
— Ne t'empiffre pas ainsi, mon garçon! Je n'en avais pas mangé un seul, me contentant de les offrir aux invités.
H. BAZIN, Vipère au poing, 1948, p. 91.
2. Absol. Se faire plaisir en comblant ses propres désirs. Les vieux se contentant avec de l'eau-de-vie, les jeunes courtisant des filles (LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, p. 210).
Prononc. et Orth. :[], (je) contente []. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1314 contemter « donner satisfaction » (Charte picarde ds R. Hist. litt. Fr., t. 8, p. 490); 1559 se contenter de qqc. (AMYOT, Alc., 74 ds LITTRÉ). Dénominatif de content; dés. -er. Fréq. abs. littér. :3 693. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 4 569, b) 5 334; XXe s. : a) 6 410, b) 5 096.
DÉR. Contentable, adj. Que l'on peut contenter. L'indépendance d'un tel jugement, de la part surtout d'un esprit délicat s'il en fut et malaisément contentable, était pour charmer ma simplicité (VERLAINE, Vingt-sept biographies de poètes et de littérateurs, Anatole France, 1896, p. 406). — 1re attest. 1896 id.; de contenter, suff. -able. — Fréq. abs. littér. : 1.
contenter [kɔ̃tɑ̃te] v. tr.
ÉTYM. 1314, contemter; de content.
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1 Donner à (qqn) du plaisir, de l'agrément, de la joie…, en satisfaisant ses besoins. ⇒ Combler, satisfaire. || Contenter ses parents, ses maîtres. || On ne saurait contenter tout le monde. ⇒ Plaire (à); → Assembler, cit. 6; prov., ci-dessous, cit. 3. || Faire des concessions, des arrangements pour contenter qqn. || Contenter qqn qui réclame. ⇒ Apaiser, calmer, exaucer. || Contenter ses créanciers. ⇒ Payer. || Un rien le contente. ⇒ Suffire (à). || Être facile à contenter (⇒ Accommodant, arrangeant), difficile à contenter (⇒ Exigeant).
1 On est presque également difficile à contenter quand on a beaucoup d'amour, et quand on n'en a plus guère.
La Rochefoucauld, Maximes, 385.
2 Rien ne la contentait, rien n'était comme il faut :
On se levait trop tard, on se couchait trop tôt (…)
La Fontaine, Fables, VII, 2.
3 Parbleu, dit le meunier, est bien fou du cerveau
Qui prétend contenter tout le monde et son père.
La Fontaine, Fables, III, 1.
4 Je suis donc content de toi et je voudrais te contenter pareillement pour ma part.
G. Sand, François le Champi, XII, p. 99.
♦ Spécialt. Satisfaire les désirs sexuels de (qqn).
4.1 Et il aimait à la passion le visage des femmes, dans l'instant qu'il les contentait.
Montherlant, le Démon du bien, p. 139.
2 (Compl. n. de chose). || Contenter son envie, sa curiosité, ses désirs… ⇒ Assouvir. || Mot qui contente l'oreille. ⇒ Plaire (à).
5 Perfides, contentez votre soif sanguinaire.
Racine, Iphigénie, V, 4.
6 En trois années, elle avait contenté une seule de ses envies, elle s'était acheté une pendule; encore cette pendule (…)
Zola, l'Assommoir, t. I, IV, p. 137.
7 (…) chacune (des filles) recèle quelque chose qui n'est pas dans une autre et qui empêchera que nous puissions contenter avec ses pareilles le désir qu'elle a fait naître en nous (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IV, p. 138.
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se contenter v. pron.
1 Satisfaire son envie, ses désirs.
8 Il n'est rien tel en ce monde que de se contenter.
Molière, Dom Juan, I, 2.
♦ (1559). || Se contenter de : être satisfait de (qqch.), ne rien demander de plus ni de mieux. ⇒ Accommoder (s'), arranger (s'), faire (avec); assez (avoir). || Se contenter d'un repas par jour. || Se contenter de l'ordinaire (cit. 15). || Se contenter de ce qu'on a. || Se contenter de peu (→ aussi le prov. Faute de grives on mange des merles). || Il faudra bien t'en contenter.
9 (…) il se contentait de dix écus de gage, et il y avait toute économie à le prendre.
G. Sand, François le Champi, IV, p. 52.
10 (…) je ne veux pas me contenter de connaissances vagues, car il n'y a rien de plus faux que les demi-vérités.
Fustel de Coulanges, Leçons à l'impératrice…, p. 51.
11 (…) ah ! que la vie serait belle et notre misère supportable, si nous nous contentions des maux réels sans prêter l'oreille aux fantômes et aux monstres de notre esprit.
Gide, la Symphonie pastorale, p. 64.
12 Mais il est mauvais de s'arrêter, difficile de se contenter d'une seule manière de voir (…)
Camus, le Mythe de Sisyphe, p. 90 (→ Contradiction, cit. 12).
2 Se contenter de faire qqch. : ne faire que. ⇒ Borner (se). || Je me contenterai de vous dire que… || Pour réponse, elle s'est contentée de sourire. — Ne vous contentez pas de balayer autour des meubles !
13 L'homme est très fort quand il se contente d'être ce qu'il est; il est très faible quand il veut s'élever au-dessus de l'humanité.
Rousseau, Émile, II.
14 Elle ne s'est pas contentée de faire ruiner notre défunt maître.
G. Sand, François le Champi, XVIII, p. 129.
15 (…) si l'on se contente de raisonner, la valeur de ces arguments n'est pas contestable (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 218.
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CONTR. Affliger, attrister, chagriner, contrarier, fâcher, mécontenter. — Sacrifier. — (Du pron.) Plaindre (se plaindre de).
DÉR. Contentement.
COMP. Mécontenter.
Encyclopédie Universelle. 2012.