coucheur, euse [ kuʃɶr, øz ] n. ♦ Loc. MAUVAIS COUCHEUR : personne de caractère difficile. ⇒ hargneux, querelleur. « Les mauvais coucheurs comme mon aïeul » (Yourcenar).
● coucheur, coucheuse nom Ouvrier spécialisé dans la conduite de la presse coucheuse. ● coucheur, coucheuse (expressions) nom Mauvais coucheur, Homme d'un caractère difficile, jamais satisfait.
coucheur, euse
n. Fig., Fam. Mauvais coucheur: personne difficile à vivre, chicanière.
⇒COUCHEUR, EUSE, adj. et subst.
A.— (Personne) qui est couchée, qui se couche.
1. Subst., rare. Personne qui se couche ou est couchée pour dormir :
• 1. Voulez-vous venir passer la soirée avec ma femme jusqu'à mon retour? Je n'aime pas la laisser seule dès que vient l'été. Les halliers sont pleins de coucheurs à la belle étoile et ici on laisse toujours les portes ouvertes...
GIONO, Angelo, 1958, p. 240.
a) Spéc., vx. Personne qui partage sa couche avec une autre. C'est une mauvaise, une désagréable coucheuse (Ac.) :
• 2. Ce terme de « mauvais coucheur » reprenait alors pour nous toute l'énergie de son sens originel, puisque nous nous étendions par rangées de douze pour dormir, côte à côte sur le même vaste bat-flanc.
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 57.
— Loc. fig. Mauvais coucheur. Personne peu sociable, querelleuse, qui a un caractère désagréablement agressif. Ce sacré père Crainquebille était un vrai porc-épic... : il devenait incongru, mauvais coucheur mal embouché, fort en gueule (A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 54) :
• 3. Le comte de La Bourdonnaye, jadis mon ami, est bien le plus mauvais coucheur qui fut oncques : il vous lâche des ruades, sitôt que vous approchez de lui; il attaque les orateurs à la Chambre, comme ses voisins à la campagne; ...
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 575.
Rem. Le fém. est rare. Je suis une mauvaise coucheuse (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1165).
b) Arg. Coucheur de raccroc, coucheur. Client d'une prostituée pour un coucher (cf. coucher2 A 2 b). L'hôtel avait logé surtout des filles, plus ou moins en carte, et leurs messieurs. En outre, des coucheurs de raccroc! (RICHEPIN, Aimé, 1893, p. 204).
2. Adj. Qui s'adonne aux plaisirs amoureux. Quant aux femmes, elles étaient en majorité bien coquines, coucheuses en diable semblait-il, et probablement partouzardes (QUENEAU, Loin Rueil, 1944, p. 153).
Rem. La docum. ne fournit aucune attest. du masc. dans cet emploi.
B.— TECHNOL. Personne ou mécanisme qui couche quelque chose.
1. Subst. masc., PAPET. [Dans la fabrication du papier à la main] Ouvrier qui étend la feuille de papier encore humide sur le feutre.
Rem. Mét. 1955 et ROB. Suppl. 1970 enregistrent un emploi plus récent du mot dans le même domaine (dans la fabrication du papier couché à la machine). ,,Ouvrier conduisant la machine qui dépose sur le papier une couche de matières minérales.``
2. Subst. fém. Ouvrière qui fixe et rabat la bride dans la broderie d'Alençon.
3. Subst. ou adj., PAPET. Feutre coucheur, p. ell. coucheur. Feutre qui reçoit la feuille de papier après sa sortie de la presse humide et l'achemine vers les cylindres de la presse coucheuse (cf. Civilisation écr., 1939, p. 607). Presse coucheuse, p. ell. coucheuse. Presse constituée de cylindres qui compriment la feuille de papier encore humide afin d'en extraire l'eau (cf. Civilisation écr., 1939, p. 607).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-ø:z]. Ds Ac. depuis 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1534 coucheur (DES PÉR., Contes, XLIII ds LITTRÉ); 1823 fig. mauvais coucheur (LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 283 : M. de Suffren, tres dur, tres bizarre, extrêmement égoïste, mauvais coucheur, mauvais camarade, n'était aimé de personne); 2. 1723 coucheur (SAVARY DES BRUSLONS, Dict. de com. d'apr. FEW t. 2, p. 905 b); 1752 « ouvrier de papeterie » (Trév.); 3. 1863 subst. fém. « ouvrière de broderie » (LITTRÉ). Dér. de coucher1 « passer la nuit avec quelqu'un », « étendre une couche » et « mettre en position horizontale »; suff. -eur2, -euse. Fréq. abs. littér. :27.
coucheur, euse [kuʃœʀ, øz] n.
ÉTYM. V. 1534; de 1. coucher.
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1 Rare. Personne qui est couchée pour dormir.
2 Vx. Personne qui couche à côté d'une autre personne. || Les coucheurs d'un dortoir. — Loc. || Mauvais coucheur, qui empêche de dormir ses compagnons (compagnes) de lit.
0.1 Ce terme de « mauvais coucheur » dont les hommes libres, dans la vie civile, font un usage si détourné de sa source et si léger, reprenait alors pour nous toute l'énergie de son sens originel, puisque nous nous étendions par rangées de douze pour dormir, côte à côte sur le même vaste bat-flanc.
Francis Ambrière, les Grandes Vacances : 1939-1945, p. 38.
♦ ☑ (1823). Fig. et mod. Mauvais coucheur : personne de caractère difficile. ⇒ Hargneux, querelleur, (fam.) râleur. — Adj. || Elle est un peu mauvaise coucheuse.
1 Le Comte de La Bourdonnaye, jadis mon ami, est bien le plus mauvais coucheur qui fut oncques : il vous lâche des ruades, sitôt que vous approchez de lui (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. V, p. 171.
2 Mais vous ne pourriez pas avoir des ennuis avec un particulier, mauvais coucheur, qui vous accuserait de lui avoir fait manquer la vente en dépréciant sa marchandise ?
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, V, p. 38.
3 (…) les mauvais coucheurs comme mon aïeul Bieswal qui refusa au XVIIe siècle qu'on mît ses armoiries dans D'Hozier, parce que cet enregistrement lui semblait un subterfuge de plus du roi de France pour extorquer quelques pièces d'or à ses sujets.
M. Yourcenar, Archives du Nord, p. 26.
3 Adj. Vx. Qui s'adonne aux plaisirs amoureux. ⇒ Baiseur.
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II Techn. (Personne qui couche qqch.).
1 N. m. (1752). Ouvrier qui, dans la fabrication du papier à la main, était chargé de renverser sur des feutres la forme (contenant la feuille de papier) que lui tendait le puiseur.
4 L'ouvrier puiseur (…) passe le tamis, recouvert d'une pellicule de pâte encore très molle et très humide au coucheur, qui retourne l'embryon de feuille sur un feutre et le recouvre d'un autre feutre.
F. Meyer et L.-J. Olmer, Le Papier et les Dérivés de la cellulose, p. 54.
♦ Mod. Se dit aussi, dans la fabrication du papier à la machine, de l'ouvrier conduisant une machine à coucher (utilisée pour la fabrication du papier couché). — REM. Le fém. coucheuse est virtuel.
2 N. f. (1863). || Une coucheuse : ouvrière qui, dans la confection du point d'Alençon, fixe et rabat la bride.
Encyclopédie Universelle. 2012.