coucou [ kuku ] n. m. et interj. I ♦ N. m.
1 ♦ Oiseau grimpeur (cuculiformes), de la taille d'un pigeon, au plumage gris cendré barré de noir, à longue queue et ailes pointues. La femelle du coucou pond ses œufs dans le nid des bruants, des bergeronnettes, des fauvettes. « vous allez encore entendre le coucou. C'est le plus simple et le plus monotone des chants d'oiseaux » (Duhamel). — Loc. Maigre comme un coucou, très maigre.
2 ♦ (1835) Pendule à coucou : pendule dont les heures sont marquées par l'apparition d'un oiseau, avec imitation du cri du coucou. Ellipt Des pendules « imitées des coucous suisses et qui saluaient les heures et les demi-heures par la sortie précipitée et gloussante d'un petit oiseau de bois » (Tournier).
3 ♦ (1606) Primevère sauvage, à haute tige et fleurs jaunes. — Narcisse des bois ⇒ jonquille. — Coucou bleu. ⇒ 1. pulmonaire.
4 ♦ (v. 1800) Vx Ancienne voiture publique à deux roues. Mod. Avion d'un modèle ancien. Les vieux coucous de la guerre de 14.
II ♦ Interj. (XVIIe) Cri des enfants qui jouent à cache-cache, de qqn qui annonce son arrivée inattendue. Coucou, me voilà !
● coucou nom masculin (latin cuculus, onomatopée) Gros oiseau passereau, insectivore et migrateur, connu pour son chant printanier caractéristique et ses mœurs parasites. (La femelle pond chacun de ses œufs dans un nid de passereaux d'une autre espèce, aux œufs de couleur voisine des siens ; les parents adoptifs couvent, puis nourrissent le jeune coucou, qui jette les œufs de l'espèce-hôte par-dessus bord.) Nom usuel commun à une primevère aux pétales courts et jaunes et à la jonquille. Horloge à poids dans laquelle apparaît à chaque heure ou demi-heure un oiseau mécanique imitant le chant du coucou. Familier. Avion vétuste, de petite taille. Race de poules et de pigeons dont le plumage rappelle celui du coucou. ● coucou (expressions) nom masculin (latin cuculus, onomatopée) Coucou-geai, coucou du midi de la France, parasite des nids de pies, et se nourrissant d'animaux variés. ● coucou interjection Familier. Attire gaiement l'attention de quelqu'un lorsqu'on se montre par surprise ou pour rappeler sa présence.
coucou
n. m. (et Interj.)
d1./d Oiseau de silhouette allongée, à longue queue, dont la femelle pond dans le nid d'autres oiseaux.
d2./d Nom des autres oiseaux du genre Cuculus et de l'ordre des cuculiformes.
d3./d Nom cour. des primevères sauvages, des narcisses des bois et de diverses anémones à fleurs jaunes.
d4./d Pendule de style rustique dont la sonnerie imite le cri du coucou.
d5./d Coucou!: Interj. des enfants jouant à cache-cache ou de qqn manifestant plaisamment sa présence, son arrivée. Syn. (Maurice) couc.
⇒COUCOU, subst. masc.
A.— Oiseau grimpeur de la taille d'une tourterelle, au plumage gris cendré et au ventre blanc, dont la femelle dépose ses œufs dans le nid des autres oiseaux. L'œuf du coucou, les mœurs du coucou; entendre le chant du coucou :
• 1. Le coucou, dit-on, casse un œuf dans le nid où il va pondre le sien, après avoir guetté le départ de la mère couveuse. S'il en pond deux, il en casse deux. Cet animal qui dit « cou-cou » connaît bien l'art de se cacher. Il est un plaisantin du jeu de la cachette. Mais qui l'a vu? Comme tant d'êtres du monde vivant, on connaît plus le nom que l'être. Qui distinguera entre le coucou roux et le coucou cendré?
BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, p. 122.
— Expr. pop.
♦ Maigre comme un coucou. Extrêmement maigre (cf. POURRAT, Gaspard, 1922, p. 235).
♦ Faire coucou. Tromper un homme avec sa femme. Synon. de cocu (cf. LARCHEY, Excentr. lang., 1865, p. 92).
— Spéc. Pendule à coucou, et elliptiquement, coucou. Pendule rustique à poids, originaire de la Forêt Noire, munie d'un dispositif faisant apparaître, à chaque heure, un petit coucou mécanique qui émet des sons imitant le chant de cet oiseau. Le tic-tac d'un coucou, le coucou à cadran peinturluré, le coucou à chaînes, un coucou de bois sculpté :
• 2. Dans les intervalles de silence, on entendait le tic tac régulier d'un coucou battant les secondes en un coin obscur de la pièce. Et juste comme le vieux allait ouvrir la bouche, l'oiseau chanta la demie de midi, ce qui détermina Lahrier à en finir.
COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, 4e tabl., I, p. 131.
B.— P. anal.
1. BOTANIQUE
a) Plante à fleurs jaunes, désignant soit la primevère officinale, soit le narcisse des bois et des prés, etc., qui ont pour trait commun de fleurir au printemps lorsque le coucou commence à chanter. Un bouquet de coucous. Faire des balles de coucous (cf. GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 308) :
• 3. À l'approche de l'équinoxe de printemps, les jeunes filles (Berry) vont cueillir des primevères, dites coucous, dont elles font de grosses boules d'un jaune éclatant qu'elles se lancent en chantant : ...
P.-L. MENON, R. LECOTTÉ, Au village de France, t. 1, 1954, p. 51.
— Rare. [P. réf. à la couleur jaune de ces plantes, en fonction d'adj. inv.] Teindre en jaune coucou un « saut du lit » (CÉLINE, Mort à créd., 1936, p. 155).
b) Bran de coucou, coucou. Gomme distillée par certains arbres fruitiers (cerisiers et guigniers surtout) (cf. COLETTE, Cl. école, 1900, p. 131).
2. TRANSP. Grand cabriolet à deux roues, pouvant contenir six à huit personnes, et qui servait à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, à transporter les Parisiens à la banlieue (peut-être p. réf. soit à la couleur jaune de ces cabriolets, soit au bruit saccadé qu'ils faisaient). Aller en coucou; les cochers, les chevaux de coucous; les coucous de banlieue :
• 4. J'ai attendu une demi-heure à la porte de Ver(sailles) et alors j'ai vu poindre dans l'avenue un malheureux coucou, qui n'a pu me transporter qu'à Sèvres.
BALZAC, Correspondance, 1829, p. 410.
3. [En parlant familièrement de diverses machines anciennes et en mauvais état]
a) Petit train départemental; petite locomotive de manœuvre utilisée dans les usines ou sur certains chantiers.
b) Machine usagée, automobile démodée, avion de modèle ancien et en mauvais état. Un vieux coucou, les coucous de 1914. Jamais je n'ai eu de l'Atlas et du grand bled autour de Marrakech une vision plus saisissante que du haut d'un pauvre coucou militaire (THARAUD, Paris-Saïgon, 1932, p. 14).
C.— Interjection
1. Cri du coucou. Chante, coucou! Cou cou! Cou cou! Là-bas! Là-bas! Chante, chante, coucou! (CLAUDEL, Poés. div., 1952, p. 867).
2. Coucou! Cri dont se servent les enfants qui jouent à la cachette pour avertir celui qui est au but qu'ils sont cachés et que la recherche peut commencer. Crier coucou!, faire coucou, jouer à coucou! :
• 5. Je faisais l'espiègle, je disparaissais... Je jouais à coucou avec Jonkind derrière les travées, ...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 296.
— P. ext. Faire coucou. Se cacher le visage avec la
main comme le font les petits enfants en manière de jeu.
3. Coucou! Coucou le voilà! Cri poussé pour annoncer l'arrivée inopinée d'une personne ou l'apparition subite d'une chose. Coucou. C'était Josette (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 290). Il sortit sa troisième pièce, qu'il tint en l'air. — Coucou, ah! la voilà! (ZOLA, Terre, 1887, p. 229) :
• 6. Le bonhomme lâcha le bouton de la porte, dit avec rondeur : « Coucou! le voilà », fit quatre ou cinq pas dans la pièce et tendit à Laurent une lettre cachetée.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Combat contre les ombres, 1939, p. 97.
4. Populaire
a) [Pour signifier à qqn qu'il n'est pas question de lui accorder ce qu'il demande] Pour te prêter de l'argent, coucou!; pour l'aider : coucou! Pour la récupération, coucou! (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 359).
b) [Pour signifier qu'une pers. abandonne lâchement son aide ou son action] L'homme commence. Il fait le coq. Il se lance. Il se fait mousser. Là-dessus, coucou! (AUDIBERTI, Quoat, 1946, 2e tabl., p. 50).
Prononc. et Orth. :[kuku]. Ds Ac. depuis 1694. Au plur. des coucous. Étymol. et Hist. I. 1. 2e moitié XIe s. judéo-fr. cucu « oiseau grimpeur du genre pie » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, p. 38); ca 1180 cucu (M. DE FRANCE, Fables, 46, 8 ds T.-L.); 1538 couquou (EST., s.v. cuculus); d'où 1832 « horloge dont la sonnerie imite le cri du coucou » (G. SAND, Valentine, p. 327); [1829 coucou « montre » ds BRAS-DE-FER, Nouv. dict. d'arg., p. 44]; 2. a) 1557 coquu « primevère » (L'Escluse ds ROLL. Flore t. 9, p. 67); 1667 cocou (POMEY, Indiculus univers., p. 49, ibid.); 1671 coucou (POMEY); b) 1845 « narcisse des bois, des prés » (BESCH.); 3. a) [ca 1800 « petite voiture publique qui conduisait les voyageurs dans les environs de Paris » ds BRUNOT t. 10, p. 900 et FEW t. 2, p. 1455 a] 1813, 19 juin cochers de coucou (JOUY, Hermite, t. 4, p. 6); b) 1914, 24 déc. « avion » (Lectures pour tous, août 1915, p. 148 ds ESN. Poilu, p. 176); c) 1916 « petit train » (ibid., p. 177). II. 1660 « cri des enfants jouant à cache-cache » faire Coucou (OUDIN, Fr.-Esp.); 1887 « cri pour manifester sa présence » (ZOLA, loc. cit.). I du lat. class. « oiseau grimpeur du genre pie » avec infl. du cri de l'oiseau pour le développement phonét. : redoublement du [k] [type kükü], peu à peu assimilation des deux voyelles (types koku, kuku); le lat. désigne à l'époque impériale la morelle noire (Pline ds ANDRÉ Bot.); cf. brachacuculi « primevère » (1542 ds ROLL. Flore t. 9, p. 63); brayes de cocu (1544, ibid., p. 65). II, onomatopée imitant le cri de l'oiseau du même nom. Fréq. abs. littér. :248. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 179, b) 373; XXe s. : a) 558, b) 365. Bbg. DELAMAIRE (J.). Oiseaux de mon enfance. Vie Lang. 1971, p. 552. — DUCHÁ (O.). L'Interdépendance et l'interaction du contenu et de l'expr. Orbis. 1972, t. 21, n° 2, p. 475. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 89. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 26.
coucou [kuku] n. m.
ÉTYM. XIIe; onomat. → Cocu.
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1 a Oiseau grimpeur, de la taille d'un petit pigeon, au plumage gris cendré barré de noir (n. sc. : Cuculus). || Le coucou est insectivore et migrateur. || La femelle du coucou pond ses œufs dans le nid des bruants, des bergeronnettes, des fauvettes. || Le cri du coucou. || Cri sur deux notes du coucou.
1 Un misérable oiseau pensa me rendre fou
À force de crier coucou, coucou, coucou.
2 Et très loin, perceptible pourtant comme si l'oiseau nous suivait de son vol, tinte l'appel sonore du coucou.
M. Genevoix, Forêt voisine, III, p. 29.
3 (…) vous allez encore entendre le coucou. C'est le plus simple et le plus monotone des chants d'oiseaux. Il a pourtant frappé tous les musiciens qui n'ont pas fini de nous en expliquer le sens, à leur façon.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, p. 323.
♦ ☑ Loc. Être maigre comme un coucou, très maigre.
b Zool. Oiseau de l'ordre des cuculiformes (incluant le coucou au sens a). || Coucou terrestre, coucou coureur, oiseau des régions désertiques d'Amérique du Nord (n. sc. Geococcyx californiana), qui court très rapidement.
➪ tableau Noms d'oiseaux.
2 (1832). Par anal. || Pendule à coucou, coucou : pendule dont la sonnerie est remplacée par l'imitation du cri du coucou, et par la sortie d'un petit oiseau de bois pour chaque signal d'heure.
3.1 (…) dans un coin un vieux coucou qui semble respirer bruyamment chaque seconde de l'heure (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. I, p. 209.
3.2 (…) il n'y avait que le coucou, un coucou énorme, enluminé de fleurs rouges, qui parut gai et propre, avec son tic-tac sonore (…)
Zola, l'Œuvre, p. 17.
4 (…) on entendait le tic tac régulier d'un coucou battant les secondes (…)
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 4e tableau, I, p. 131.
♦ L'oiseau d'une pendule à coucou (→ Coucouer, cit.).
3 a (1845). Narcisse des bois, ou jonquille (Narcissus pseudo narcissus), de la famille des amaryllidacées.
b Primevère sauvage; primevère officinale (Primula officinalis), de la famille des primulacées. || Un bouquet de coucous.
4.1 Je crus m'isoler en entrant dans le bois. Il y avait des promeneurs qui cueillaient des coucous, des campeurs, des pique-niques.
Geneviève Dormann, la Fanfaronne, p. 105.
c Bran de coucou, coucou : gomme distillée par certains arbres fruitiers, en particulier les cerisiers.
5 Ainsi les pittoresques coucous qui stationnaient sur la place de la Concorde en encombrant le Cours-la-Reine, les coucous si florissants pendant un siècle (…)
Balzac, Un début dans la vie, Pl., t. I, p. 600.
♦ Fam. et vieilli. Vieille locomotive servant à la manœuvre dans les gares. — Automobile en mauvais état. ⇒ Tacot.
♦ (1914). Mod. Avion d'un modèle ancien (souvent dans l'expr. : un vieux coucou). || Les coucous de la guerre de 14.
6 Ces virtuoses faisaient exécuter à cet appareil élévateur (l'ascenseur) tous les tours dont il ne se serait pas cru capable. Il était vieux, à bout de souffle, mais entre les mains de ces spécialistes il ressuscitait, comme un antique coucou de l'air sous l'impulsion, jadis, de l'acrobate Doret.
P. Guth, le Naïf locataire, p. 233.
♦ Mar. ⇒ Chronomètre.
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II Interj. (1660). || Coucou !, terme qu'utilisent les enfants quand ils jouent à cache-cache. || Faire coucou.
♦ (1887). || Coucou, le voilà (me voilà) !, cri utilisé pour annoncer l'arrivée inattendue de quelqu'un.
7 Le bonhomme lâcha le bouton de la porte, dit avec rondeur : « Coucou ! le voilà », fit quatre ou cinq pas dans la pièce et tendit à Laurent une lettre cachetée.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, Le combat contre les ombres, in T. L. F.
♦ Rare (évoquant non plus l'apparition, mais la disparition). || « Pour te prêter de l'argent, coucou !; pour l'aider : coucou ! Pour la récupération, coucou ! » (H. Bazin, la Tête contre les murs, p. 359, in T. L. F.).
➪ tableau Principales interjections.
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DÉR. Coucouer ou coucouler.
HOM. Formes du v. coucouer.
Encyclopédie Universelle. 2012.