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crampe

crampe [ krɑ̃p ] n. f.
cramp adj. XIIIe; cranpe déb. XIIe; frq. °kramp;cf. all. Krampf crampon
Contraction douloureuse, involontaire et passagère d'un muscle ou d'un groupe de muscles. Nageur qui a une crampe au mollet.
Crampe d'estomac : douleur gastrique due à une contracture des muscles de la paroi de l'estomac.

crampe nom féminin (francique krampa, du néerlandais cramp) Contraction involontaire, brutale, intense et douloureuse d'un muscle du squelette. Familier. Personne ou chose importune, ennuyeuse. ● crampe nom féminin (de crampon) Anneau dans lequel passent les lanières reliant les fontes à la selle. Pièce ou dispositif à serrage rapide, servant à bloquer deux parties d'un moule de fonderie ou d'une boîte à noyau.

crampe
n. f.
d1./d Contraction involontaire, douloureuse et passagère, d'un muscle ou d'un groupe musculaire. Avoir une crampe dans le bras.
d2./d Crampe d'estomac: douleur vive qui semble avoir son siège dans la paroi de ce viscère.

I.
⇒CRAMPE1, subst. fém.
A.— 1. Forte contraction involontaire, spasmodique, douloureuse et paralysante de certains muscles ou groupes de muscles, généralement de courte durée et souvent due à un trouble fonctionnel (fatigue, trouble métabolique, vasculaire, etc.). Crampe musculaire; avoir une crampe au bras, au mollet; être pris de crampes; les membres noués, tordus de crampes. Il avait (...) des crampes, des spasmes et des élancements dans les flancs (A. FRANCE, Chemise, 1909, p. 171). Elle ne pouvait répondre. Une crampe lui serrait le gosier, l'étranglait (MARTIN DU GARD, Thib., Été 1914, 1936, p. 175) :
1. On regardait se former des crampes, des boules de muscles crispés, sous la peau mince et sans graisse. Il suffisait de fléchir l'avant-bras, la jambe, pour que surgît au mollet, au jarret, au biceps, la crampe, la torture de cette espèce de nœud de muscle qu'amène le surmenage.
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 362.
Crampe fonctionnelle ou professionnelle. « Trouble tonique occasionné par un acte musculaire ou un geste bien déterminé et toujours identique, observé fréquemment dans les professions où se produit une répétition des mêmes gestes » (Méd. Biol. t. 1, 1970). Synon. spasme fonctionnel, professionnel, de fatigue.
Crampe des écrivains. « Crampe douloureuse de la main susceptible de se produire chez un individu au cours de l'activité graphique » (Méd. Biol. t. 1, 1970). La crampe des écrivains paresseux (RENARD, Journal, 1903, p. 800).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi anal. de crampe pris au sens de tension intellectuelle ou psychol. Des sortes de crampes psychiques qui simulent la persévérance (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 409).
2. P. ext. Toute douleur de type spasmodique. Crampe abdominale, gastrique, intestinale. Elle commençait à souffrir de crampes d'estomac et d'intestins (DU BOS, Journal, 1923, p. 328).
B.— Au fig.
1. Fam. Personne ou chose importune, ennuyeuse. La sale crampe, non pas de jouer son rôle, mais justement le rôle qui dégoûte! (BERNANOS, Soleil Satan, 1926, p. 105) :
2. Ah! ça pouvait devenir drôle quand même un curé pareil... ah! la chienlit! ah! quel bouzin! quelle sale engelure!... quel sale chiot!... quelle crampe!...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 672.
2. Loc. arg. (avec le sens de « raideur »). Tirer sa crampe.
a) « S'enfuir, s'évader » (ESN. 1966).
b) Accomplir l'acte sexuel. Ce qui manque, dit-il, c'est un bobinard. — Tu pourrais tirer ta crampe à six heures du matin? demanda Charlot avec indignation (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 46).
Rem. 1. On rencontre, dans la lang. arg., les dér. suiv. : a) Crampage, subst. masc.; crampette, subst. fém. Copulation. b) Cramper, verbe intrans. ) S'arquer en arrière, la nuque aux talons. ) Accomplir l'acte sexuel. ) Emploi pronom. Se cramponner; s'évader. 2. On rencontre chez CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 137, le subst. fém. crampée. Érection. Je voyais plus que des bites, des culs, des bateaux, des voiles... Le linge sur les cordes à flotter ça me foutait des crampées terribles... Ça gonfle... Ça provoque... tous les pantalons des voisines.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Av. 1105 judéo-fr. cranpe (Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, n° 268); mil. XIIIe s. crampe « contraction musculaire » (HUON LE ROI, Abecés, 315 ds T.-L.). B. Début XIIIe s. adj. mains cranpes (Miracle de Sardenai, éd. G. Raynaud ds Romania, t. 11, 536, 327); ca 1223 goute crampe (H. D'ANDELI, Bataille des vins, éd. A. Héron, 25, 56). C. 1690 « crampon » (FUR). A, du subst. a. b. frq. krampa, que l'on peut déduire du m. néerl. crampe, néerl. cramp, m. b. all. krampe et de l'all. Krampf « crampe » (VERDAM; FALK-TORP). B, de l'adj. a. b. frq. kramp que l'on peut déduire de l'a. h. all. kramph « recourbé » et de l'a. nord. krappr « étroit, grêle » (GRAFF t. 4, col. 597; DE VRIES Anord.). C, réfection de crampon. Fréq. abs. littér. :139.
II.
⇒CRAMPE2, subst. fém.
A.— FOND., au plur. Dispositif permettant de serrer ensemble deux parties d'un moule (d'apr. BADER-TH. 1962).
B.— MAR. Crampe à chambrière. Pièce de fer en forme d'équerre servant à maintenir un mât sur ses tins pendant qu'on le travaille (d'apr. BONN.-PARIS 1859).
C.— Région. (Canada). Anneau d'une fermeture à cadenas. Le coffre était fermé, mais le cadenas ouvert, pendait à la crampe de cuivre (Frère MARIE-VICTORIN, Récits Laurentiens, Montréal, éd. Lidec, Inc., 1942 [1919], p. 102).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. crampe1. Bbg. BOULAN 1934, p. 138. — GOTTSCH. Redens 1930, p. 171. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 105.

crampe [kʀɑ̃p] n. f.
ÉTYM. Déb. XIIe, cranpe; cramp, adj., XIIIe; du francique kramp, krampa; cf. all. krampf « courbé ». → Crampon.
1 Contraction douloureuse, involontaire et passagère d'un muscle ou d'un groupe de muscles. || Avoir une crampe au mollet. || Être pris, saisi d'une crampe en nageant.
1 Une crampe lui serrait le gosier, l'étranglait.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 243.
2 (…) il se noie tout de même, mais ses amis disent qu'il a eu la crampe (…)
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, VI, p. 61.
Crampe d'estomac : douleur gastrique due à la contracture des muscles de la paroi de l'estomac.
3 Le bâillement peut se répéter assez fréquemment pour être considéré comme une maladie; on a rapporté l'exemple (…) d'une personne qui, pendant plusieurs jours et sans relâche, éprouvait ce tourment comme signe précurseur d'une crampe d'estomac.
P. Gentil, in F. E. Guérin-Méneville, Dict. pittoresque d'hist. naturelle, I, 1834.
Crampes fonctionnelles ou professionnelles : abolition des mouvements nécessaires à l'accomplissement de mouvements professionnels. (On dit aussi spasmes fonctionnels). || La crampe d'écrivain (vx), de l'écrivain, des écrivains, la crampe des musiciens.
4 (…) à la suite de nombreuses écritures rapides, il (Sainte-Beuve) a été attaqué de ce que les médecins appellent la crampe d'écrivain, qui lui a à peu près paralysé les muscles du bras droit (…)
Ed. et J. de Goncourt, Journal, t. II, p. 109.
Par ext. Douleur se manifestant par des contractions.
2 Fig. Personne ennuyeuse et insistante (→ Pot de colle). || Quelle crampe, ce type !
3 (1747, crampe d'amour). Fam. (érotique). Érection. || « Dépêche-toi, la môme, j'ai ma crampe » (T. Duvert, Paysage de fantaisie, p. 203).
Loc. Tirer sa crampe : parvenir à l'orgasme, à l'éjaculation (en parlant d'un homme). Crampée, crampette. || « Sa crampe tirée, le Fernand (…) » (Cavanna, les Ritals, p. 29).
DÉR. (Du sens 3) Crampée, crampette.

Encyclopédie Universelle. 2012.