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cravacher

cravacher [ kravaʃe ] v. <conjug. : 1>
• 1834; de cravache
1 V. tr. Frapper à coups de cravache. Cravacher un cheval. Absolt Forcer son cheval à aller vite. Il a fini la course en cravachant.
2 V. intr. Fig. et fam. Travailler d'arrache-pied pour atteindre le but qu'on s'est proposé. Cravacher dur. Il va falloir cravacher pour respecter les délais.

cravacher verbe transitif Frapper un cheval avec une cravache, en général pour le faire accélérer. Frapper quelqu'un d'un coup de cravache ou de quelque chose d'analogue. ● cravacher verbe intransitif Familier. Faire un maximum d'efforts pour arriver au résultat : Cravacher avant l'examen.

cravacher
v.
d1./d v. tr. Frapper avec une cravache. Cravacher son cheval.
d2./d v. intr. Fig., Fam. Travailler beaucoup, dans un but précis.

⇒CRAVACHER, verbe trans.
A.— Frapper à coup de cravache. Cravacher un cheval; cravacher qqn. À toute volée, de toutes ses forces, elle lui cravacha la figure, d'une oreille à l'autre (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 119). Ils crurent d'abord le cheval emporté; mais ils virent qu'elle [Julia] lui cravachait les flancs pour hâter encore son allure (FEUILLET, J. de Trécœur, 1872, p. 205) :
Il n'a pas signalé [le commissaire Becker] (...) que, lorsqu'il a voulu s'opposer au massacre des indigènes, il a été cravaché par un lieutenant de spahis.
P. VIDAL-NAQUET, Les Crimes de l'Armée Française, Paris, Maspéro, 1975, p. 98.
P. métaph. [P. allus. aux zébrures faites par les coups de cravache] Le tonnerre ne cessait de retentir et la foudre de cravacher le crépuscule (GIONO, Bonheur fou, 1957, p. 247).
B.— Fig., emploi abs., fam. Faire un maximum d'effort, physique ou intellectuel, pour arriver à un résultat souhaité. Cravacher dur. Il a fallu qu'on cravache [= pédale] dur pour le remettre à la raison (La Pédale, 21 sept. 1927, p. 9, col. 3). Michel, qui avait dû cravacher dur au dernier moment [serait] ingénieur des P.T.T. (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 203).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi pronom. de même sens. Il [Arthur] se cravachait avec cette absence de mesure qu'il mettait en tout et que ses patrons attribuèrent à la bonne volonté (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 236).
Prononc. et Orth. :[], (je) cravache []. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1834 trans. (SAND, Jacques, p. 279); 1927 intrans. (Homme dans la roue ds Pédale, 21 sept., p. 9). Dér. de cravache; dés. -er. Fréq. abs. littér. :31.

cravacher [kʀavaʃe] v.
ÉTYM. 1834; de cravache.
1 V. tr. Frapper à coups de cravache. || Cravacher sa monture.Absolt. || Il a fini la course en cravachant.
Sujet n. de chose :
1 Quand il allait se coucher, l'arrachant des passants du pantalon, Armand faisait claquer sa ceinture de cuir. Elle cravachait une victime invisible, une forme de chair transparente. L'air saignait.
Jean Genet, Journal du voleur, p. 143.
2 V. intr. Fig., fam. Travailler d'arrache-pied pour atteindre le but qu'on s'est proposé. → Donner un coup de cravache. || Il a cravaché dur pour préparer son examen.
2 J'avais passé deux ans à savourer mon malheur, chaste et inconsolable. À vingt-cinq ans, je m'étais réveillé et pendant quelques mois j'avais cravaché ferme.
Cecil Saint-Laurent, la Mutante, p. 272.
DÉR. Cravachant.

Encyclopédie Universelle. 2012.