criticisme [ kritisism ] n. m.
• 1827; de critique
♦ Philos. Doctrine fondée sur la critique de la valeur de la connaissance. Le criticisme de Kant. — Adj. CRITICISTE , 1838 .
● criticisme nom masculin (allemand Kritizismus) Système de Kant, fondé sur la critique de la connaissance.
criticisme
n. m. PHILO Doctrine de Kant qui place à la base de la réflexion philosophique une étude rigoureuse visant à déterminer les conditions et les limites de notre faculté de connaître.
|| Par ext. Philosophie qui met la théorie de la connaissance à la base de la réflexion.
⇒CRITICISME, subst. masc.
A.— PHILOS. Examen critique des fondements rationnels de la connaissance, tel qu'il est exposé dans les ouvrages de Kant (Critique de la Raison pure, Critique de la Raison pratique). Chacun de ses grands traités [de Kant] est appelé une « critique », et sa philosophie le « criticisme » (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 2, 1847, p. 76) :
• 1. Voilà tout le secret du criticisme kantien : ce qui n'a point d'existence substantielle, comme l'espace et le temps, ou d'objectivité percevable, comme la substance et la cause, ne peut être qu'une conception de l'esprit.
PROUDHON, De la Création de l'ordre dans l'humanité, 1843, p. 307.
— P. ext. ,,Toute doctrine, suivant laquelle l'esprit constitue la connaissance en vertu de formes et de catégories qui lui sont propres et qui, par conséquent, sont infaillibles dans les limites de l'expérience et sans valeur en dehors d'elle`` (LAL. 1968) :
• 2. Une synthèse mécaniste totale conduit à une sorte de « criticisme » nouveau, débarrassé de tout l'artificiel du criticisme kantien et idéaliste, à un criticisme amené à son vrai rang, et lui-même « expliqué ».
RUYER, Esquisse d'une philos. de la struct., 1930, p. 212.
B.— Domaine des sc. Critique systématique des principes reçus à propos d'un point particulier. Nous pouvons comparer et apprécier sur cet échantillon [le cerveau-objet], la partie de notre connaissance, faire une sorte de criticisme expérimental (RUYER, Conscience, 1937, p. 51).
C.— Rare, péj. Attitude critique systématique et négative à l'égard des règles et des principes communément reçus. Cette idée qu'une plume ingénieuse et délicate avait autrefois effleurée, sans l'entamer, dans un article intitulé « la Critique de la critique », et qui s'était hardiment résumée en juillet sous ce cri prophétique, bien qu'un peu étrange : Plus de criticisme impuissant (SAINTE-BEUVE, Prem. lundis, t. 3, 1869, p. 359).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. I. 1828 [d'apr. l'éd.] « ensemble des forces de désorganisation dont l'action est prépondérante aux époques critiques » (Doctrine de Saint-Simon, 157, éd. Bouglie et Halevy ds QUEM.). II. 1838 philos. (Ac. Compl. 1842). I dér. de critique1; suff. -isme. II empr. à l'all. Kritizismus (Kant, v. LALANDE). Fréq. abs. littér. :38.
criticisme [kʀitisism] n. m.
ÉTYM. 1827; du rad. de critique.
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1 Philos. Doctrine fondée sur la critique de la valeur de la connaissance. || Dans le criticisme, la connaissance humaine est considérée comme s'effectuant suivant des processus mentaux spécifiques qui l'enferment dans les limites de l'expérience. — Spécialt. Théorie épistémologique de Kant. || Le criticisme kantien.
2 Sc. Critique systématique (sur un point particulier). — Rare. Critique systématique en art, littérature, etc. (Sainte-Beuve, in T. L. F.).
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DÉR. Criticiste.
COMP. Néo-criticisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.