culée [ kyle ] n. f.
• 1355; de cul
♦ Massif de maçonnerie destiné à contenir la poussée d'un arc, d'une arche, d'une voûte. La culée d'un arc-boutant. ⇒ contrefort. — Spécialt Butée d'un pont.
● culée nom féminin (de cul) Appui d'extrémité d'un pont. (Les culées comportent généralement un mur de front et des murs latéraux, dits en aile ou en retour suivant leur implantation.) Partie d'un cuir de bovin ou de cheval la plus voisine de la queue. Souche d'arbre après l'abattage. ● culée (expressions) nom féminin (de cul) Culée d'arc-boutant, pile, massif de maçonnerie qui reçoit la poussée transmise par un ou plusieurs arcs-boutants. ● culée (homonymes) nom féminin (de cul) culer verbe
culée
n. f. ARCHI Ouvrage d'appui à l'extrémité d'un pont, d'une voûte. Culée d'arc-boutant.
I.
⇒CULÉE1, subst. fém.
A.— ARCHIT. Culée (d'arc-boutant). Pilier destiné à soutenir la voûte d'un édifice, la poussée d'un arc-boutant. Les voûtes des Romains exigeaient des culées aussi bien que les voûtes des maîtres du moyen âge (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 78).
B.— TRAV. PUBL. Massif de maçonnerie établi contre les rives pour soutenir la poussée de la voûte d'un pont à ses deux extrémités. Synon. butée. Les culées [des ponts] en sont fondées sur le roc; et l'on a eu soin d'en mettre les piles à l'abri des masses assez fortes pour soutenir le poids des eaux (DUSAULX, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 122). Installé contre la première culée, au-dessous des énormes cintres de fonte, il prenait des croquis, peignait des études (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 253) :
• J'aime à y [au pont de Brooklyn] accéder à pied, à la tombée de la nuit, après en avoir suivi les butées, le long de Lower Madison Street, en bas de ces culées immenses, de ces maçonneries aveugles pareilles aux aqueducs de la campagne romaine.
MORAND, New York, 1930, p. 65.
♦ Culée perdue. Culée enfouie dans un remblai. Ouvrages sous remblai à culées perdues (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 140).
Prononc. et Orth. :[kyle]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Cf. culée2.
II.
⇒CULÉE2, subst. fém.
TECHNOLOGIE
A.— PEAUSS. Partie inférieure d'une peau tannée provenant de la région entourant la queue de l'animal. La partie la plus épaisse et la plus ferme est le « croupon » (...), sa partie arrière est appelée culée (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 20).
B.— P. anal., SYLVIC. Souche d'arbre après l'abattage.
♦ Culée blanche. Souche coupée au-dessus du col. Culée noire. Souche coupée au-dessous du sol. Abattre à « culée noire », c'est-à-dire arracher l'arbre plutôt que de le scier (COCHET, Bois, 1963, p. 131).
Rem. 1. Le sens de « souche » est signalé comme région. par DIOT, Pat. briard, 1930. 2. Les sens techn. ci-dessus, attestés ds la docum., ne figurent ni ds les dict. de l'Ac., ni ds les dict. gén. du XXe s. les plus récents. 3. En parlant d'un bateau, certains dict. dont Ac. 1932, attestent encore comme vx le sens en mar. de « action de culer ».
Prononc. :[kyle]. Étymol. et Hist. 1. 1355 archit. (Reg. du chap. de St Jean de Jérusalem, A.N. M.M. 28, f° 8 r° ds GDF. Compl.); 1499 la cullee d'un pont (Reg. de l'Hôtel de ville, II, 1778, ibid.); 2. 1694 mar. donner des culées « donner des coups de sa quille contre le fond » (CORNEILLE). Dér. de cul; suff. -ée. Fréq. abs. littér. :15. Bbg. Archit. 1972, p. 94, 178. — ROMMEL 1954, p. 161.
culée [kyle] n. f.
ÉTYM. 1355; de cul.
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I Archit. Massif de maçonnerie destiné à contenir la poussée d'un arc, d'une arche, d'une voûte, de câbles (pont suspendu, etc.). || La culée d'un arc-boutant. ⇒ Contrefort. || Les culées épaulent, contre-butent un élément de construction.
1 (…) le gîte et la culée d'atterrissage des maîtres cables sous-marins (…)
Saint-John Perse, Exil, V.
♦ (1499). Butée (d'un pont).
2 J'aime à y accéder à pied, à la tombée de la nuit, après en avoir suivi les butées, le long de Lower Madison Street, en bas de ces culées immenses, de ces maçonneries aveugles pareilles aux aqueducs de la campagne romaine.
Paul Morand, New York, p. 65.
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II (1694). Mar. Action de culer. Chemin fait en arrière. ⇒ Acculée.
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III
1 Techn. Partie d'une peau tannée, prise sur l'arrière-train d'un animal.
2 Souche d'arbre (après abattage). || Bois de culée, provenant d'une souche.
3 Les mains en avant, devant l'âtre qui fut celui de Bertine et où brûle encore ce noueux bois de culée qui appartient à l'abatteur et que Jobeau, ahanant a dû passer des heures à fendre, je n'ai plus qu'à écouter Marthe.
Hervé Bazin, Cri de la chouette, p. 153 (1972).
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HOM. P. p. de culer.
Encyclopédie Universelle. 2012.