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CAMARGUE

CAMARGUE

Située dans le delta du Rhône, limitée à l’est par le Grand Rhône, à l’ouest par le Petit Rhône et le canal de Peccais à Sylveréal, la Camargue couvre une centaine de milliers d’hectares. C’est une plaine d’accumulation alluviale, formée par les dépôts du Rhône, en constant remaniement, mal drainée et marécageuse, parsemée d’étangs dont le plus grand, l’étang de Vaccarès, fait partie du parc régional de Camargue, créé en 1972; celui-ci comprend aussi l’étang de Malagroy, l’étang dit «Impérial», le bois des Rièges, l’ensemble couvrant 82 000 hectares. Là sont conservés les aspects naturels de la Camargue: végétation halophile (saladelle, salicorne); présence d’oiseaux aquatiques, dont certains viennent pour nidifier; troupeaux de taureaux et de chevaux sauvages. La Camargue est plate: l’altitude varie de 4,50 m au point le plus haut à 1,60 m au-dessous du niveau de la mer au fond de l’étang de Vaccarès. Les bourrelets limoneux et sableux laissés par le Rhône au cours de ses divagations portent des habitations et des champs. Le Rhône a été canalisé, des digues ont été construites devant la mer, ce qui stabilise la formation du delta. Cependant, le mauvais entretien de ces digues a abouti, à l’automne de 1994, à des inondations catastrophiques de la Camargue. Dans la partie nord où se trouvent les terres dessalées sont cultivés la vigne, les arbres fruitiers et surtout le riz; les essais de riziculture ont commencé au XVI^e siècle, mais la riziculture ne s’est véritablement développée qu’après la Seconde Guerre mondiale; jusqu’en 1946, les rizières ne dépassaient guère un millier d’hectares, produisant de 15 000 à 20 000 quintaux par an; l’aide de l’État a porté la superficie à 32 000 hectares en 1960; on a assisté ensuite à un effondrement (5 000 ha en 1981), suivi par une lente reprise (17 000 ha en 1988). Des variétés ont été sélectionnées et traitées pour répondre aux goûts des consommateurs: riz Delta à grains longs, étuvé, précuit. La tendance est cependant à l’association du riz et du blé dur et à la réduction des coûts par la concentration en grandes unités (60 p. 100 du riz est produit dans des exploitations mécanisées de plus de 200 ha). L’irrigation est d’autant plus nécessaire à la culture que les précipitations sont inférieures à 500 millimètres par an. L’élevage de bovins et de chevaux se poursuit sous la direction d’une cinquantaine d’éleveurs manadiers et d’autant de gardians. L’élevage de moutons mérinos d’Arles a beaucoup régressé; la transhumance subsiste en direction des Alpes mais les déplacements se font en camions. La population est faible: moins de 10 000 personnes vivent en Camargue, réparties dans les trois communes des Saintes-Maries-de-la-Mer, d’Arles et de Port-Saint-Louis-du-Rhône.

L’industrie est représentée par les salines et les unités de production de la soude et de ses dérivés de Salin-de-Giraud, très importantes; le tourisme est en développement constant. À proximité s’est développé le complexe industriel de Fos, qui touche Port-Saint-Louis-du-Rhône et dont l’influence s’étend aussi à Arles (52 058 hab. en 1994), qui, avec 759 kilomètres carrés, est la commune la plus étendue de France. Centre de tourisme avec ses ruines gallo-romaines, Arles est aussi une ville industrielle avec des usines d’étuvage du riz, des industries chimiques, métallurgiques et papetières. Les Saintes-Maries-de-la-Mer (2 232 hab. en 1994) sont un lieu de pèlerinage des gitans et une ville touristique.

(la) rég. marécageuse de France, en Provence, entre le Grand et le Petit Rhône; 740 km². élevage de taureaux et de chevaux. Rizières; marais salants. Vigne. Le tourisme endommage cette terre, menacée par les crues du Rhône.