débonnaire [ debɔnɛr ] adj.
• 1080; de de bonne aire « de bonne race »
♦ Vieilli ou littér. D'une bonté poussée à l'extrême, un peu faible. ⇒ clément, indulgent, paternel. Humeur, attitude débonnaire. ⇒ doux, pacifique, patient. — Cour. Un air débonnaire. ⇒ bonasse, inoffensif. — Adv. DÉBONNAIREMENT .
♢ Spécialt, vieilli Qui tolère, supporte l'infidélité d'un conjoint. Épouse, mari débonnaire. ⇒ accommodant, complaisant, tolérant.
⊗ CONTR. Cruel, dur, méchant, sévère, terrible.
● débonnaire adjectif (ancien français de bonne aire, de bonne souche) Littéraire. Qui est bon jusqu'à la faiblesse : Parents débonnaires. Une attitude débonnaire. ● débonnaire (synonymes) adjectif (ancien français de bonne aire, de bonne souche) Littéraire. Qui est bon jusqu'à la faiblesse
Synonymes :
- bonasse
- bonhomme
- brave
- coulant
débonnaire
adj. D'une bonté pouvant aller jusqu'à la faiblesse. Avoir l'air, être d'humeur débonnaire.
⇒DÉBONNAIRE, adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui se caractérise par une grande bonté, une tendance à se montrer favorable et secourable à autrui. (Quasi-)synon. bienveillant, bon, généreux; (quasi-)anton. cruel, méchant. Il avait toujours été doux, courtois, patient et débonnaire aux pauvres gens; donnant facilement audience (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 91). Devoirs envers les autres, (...) être toujours loyal, débonnaire et même fraternel, le genre humain n'étant qu'une seule famille (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 168) :
• 1. M. Jacob faisait de vains efforts pour se donner une apparence rébarbative et cacher à ses élèves sa bonté; car il était, au fond, très doux; je devrais dire plutôt : débonnaire — et ce mot implique pour moi quelque chose d'enfantin dans le propos.
GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 495.
— Subst. Louis XVI était un gros, un doux, un bon, un pacifiste, un débonnaire, un humanitaire. Un philosophe (PÉGUY, Argent, 1913, p. 1244).
B.— Par affaiblissement
1. [En parlant d'une pers., de son caractère] Qui est facile à vivre, qui se montre accommodant, conciliant dans ses rapports avec autrui. (Quasi-)synon. clément, indulgent, tolérant; (quasi-)anton. despotique, dur, intransigeant. Mon indépendance m'a permis d'être débonnaire, indulgent, facile (AMIEL, Journal, 1866, p. 158). L'œillade présage Des Dames belles, qui débonnaires me sont (MORÉAS, Pèlerin, 1891, p. 75).
2. P. ext. [En parlant d'un aspect du comportement, d'une qualité] La religion chrétienne (...) facilite l'administration des peuples, (...) rend le commandement plus débonnaire et la dépendance moins chagrine (BONALD, Essai analyt., 1800, p. 22). Les habitudes de la maison étaient patriarcales et débonnaires (FLAUB., 1re Éduc. sentim., 1845, p. 25).
3. P. anal. [En parlant d'un animal, d'une chose] Ils s'amusaient à exciter un brave chien débonnaire, qui sommeillait (ROLLAND, J.-Chr., Adolesc., 1905, p. 277). Un gâteau architectural, aussi débonnaire et familier qu'il était imposant (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 506).
C.— Péjoratif
1. [En parlant d'une pers., de son caractère] Qui se montre excessivement complaisant, par faiblesse de tempérament ou par bêtise. Vous eussiez supposé un caractère facile, niais et débonnaire à cet honnête vieillard essentiellement gobe-mouche (BALZAC, Splend. et mis. 1844, p. 135).
— Emploi subst. L'empereur Louis était un faible. (...) Louis « le Pieux » fut encore surnommé par ironie le Débonnaire (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 40).
— En partic. Qui se montre excessivement tolérant à l'égard des infidélités du conjoint. Mari débonnaire. Scipion déjà vieux, avait dans sa maison commerce avec une esclave, (...) la connivence d'une épouse débonnaire cachait seule sa honte domestique (MICHELET, Hist. romaine, t. 2, 1831, p. 77) :
• 2. Son culte [de Mme Prune] est vraiment touchant pour la mémoire de cet époux débonnaire [M. Sucre] qui ne suffisait peut-être pas à la fougue de sa nature, mais que paraient tant de qualités discrètes, et qui possédait comme pas un le tact de s'éclipser à propos.
LOTI, La Troisième jeunesse de Madame Prune, 1905, p. 73.
2. P. ext. [En parlant d'un aspect du comportement, d'une qualité] Une bonne femme, « die gute fraü » [sic] dont ils agréent la passion avec une complaisance débonnaire (QUINET, Allem. et Ital., 1836, p. 91). Cf. aussi amicalité ex. 1.
3. [En parlant d'une chose abstr.] La politique et la religion, ces deux sciences débonnaires et si prodigieusement faciles (...) que le premier galfâtre venu peut y exceller (BLOY, Femme pauvre, 1897, p. 10). Ces religions débonnaires, souriantes à tous vents, toujours en arrangements avec la tranquillité de vie et prêtes au contrat d'indulgence réciproque (MOUNIER, Traité caract., 1946, p. 744).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. :/deboner/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1100 de bon aire « de bonne souche, noble » (Roland, éd. J. Bédier, 2252); ca 1170 deboneres « id. » (CHR. DE TROYES, Erec et Enide, éd. M. Roques, 378); ca 1176 [Amors] dolz et debonaire « bon, bienveillant » (CHR. DE TROYES, Cligès, éd. M. Roques, 660); 1596, éd. 1643, péj. [propos attribué à Henri III : ceste parole impliquoit sous soy je ne sçay quoy du sot] (E. PASQUIER, Les Recherches de la France, livre V, 3, p. 426 ds GDF. Compl.). Dér. de de1, bon(ne)1 et aire au sens de « origine, souche » (v. aire étymol. II 2). Fréq. abs. littér. : 196. Bbg. COHN (G.). Arch. St. n. Spr. 1899, t. 103, n° 3, p. 214. — LEW. 1960, p. 155. — THOMAS (A.). Nouv. Essais 1904, p. 236.
débonnaire [debɔnɛʀ] adj.
ÉTYM. 1080, Chanson de Roland; de l'expression de bonne aire « de bonne race ».
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1 Vx. De noble nature, digne de sa race. ⇒ Généreux.
2 Vieilli ou littér. (Personnes). D'une bonté poussée à l'extrême, un peu faible. || Un prince débonnaire. ⇒ Bienveillant, bon, clément, indulgent, paternel. || La directrice est assez débonnaire.
♦ N. || Un, une débonnaire. || Louis le Débonnaire.
1 Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre !
Bible (Second), Évangile selon saint Matthieu, V, 5.
2 (…) il vous devait suffire
Que votre premier roi fût débonnaire et doux (…)
La Fontaine, Fables, III, 4.
3 Je hais de tout mon cœur les esprits colériques,
Et porte grand amour aux hommes pacifiques;
Je ne suis point battant, de peur d'être battu,
Et l'humeur débonnaire est ma grande vertu.
Molière, Sganarelle, 17.
4 (…) d'ordinaire débonnaire, il (Samson) avait des colères terribles (…)
Daniel-Rops, le Peuple de la Bible, II, III, p. 153.
♦ Il a un air très débonnaire, mais il ne faut pas s'y fier. || Humeur débonnaire. ⇒ Doux, patient.
♦ Spécialt. Vieilli. Qui tolère, supporte l'infidélité d'un conjoint. || Une épouse débonnaire. || Mari débonnaire. ⇒ Accommodant, complaisant, facile, tolérant.
5 (Il faut) N'imiter pas ces gens un peu trop débonnaires
(qui) De leurs femmes toujours vont citant les galants (…)
Molière, l'École des femmes, IV, 8.
♦ (Choses abstraites). || Une politique, une religion débonnaire.
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CONTR. Autoritaire, bourru, cruel, despotique, dur, impitoyable, intransigeant, jaloux, méchant, querelleur, redoutable, sévère, susceptible, terrible, tyrannique.
DÉR. Débonnairement, débonnaireté.
Encyclopédie Universelle. 2012.