décarcasser (se) [ dekarkase ] v. pron. <conjug. : 1>
• 1821; de dé- et carcasse
♦ Fam. Se donner beaucoup de peine pour parvenir à un résultat. ⇒ se démener (cf. Se donner du mal; fam. se casser le cul). « Je peux bien me décarcasser à faire de l'ironie, elle n'a même pas l'air d'entendre » (Colette).
● décarcasser verbe transitif Briser, ôter la carcasse d'un animal, l'armature d'un objet : Décarcasser un abat-jour.
décarcasser (se)
v. Pron. Fam. Se donner beaucoup de peine.
⇒DÉCARCASSER, verbe trans.
A.— Emploi trans. Dégager la carcasse d'un animal, d'un objet, en enlevant ce qui la recouvre. Décarcasser un poulet (Lar. encyclop.). Des vieilles (...) décarcassant de vieux parapluies (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 179).
— P. ext., pop. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Malmener, battre, tuer. Je m'en vais te décarcasser, camarade! (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 126).
B.— Emploi pronom., fam. Se donner beaucoup de mal pour réussir dans une entreprise, se démener :
• Ah! on voit bien que c'est pas toi qui te démènes! qui t'échines ici! qui te décarcasses en dix huit! pour faire face aux obligations! Ah! c'est joli l'insouciance...
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 566.
Rem. On rencontre ds la docum. le néol. décarcassement, subst. masc. Fait de dégager la carcasse [d'un objet]. Un décarcassement complet du siège à guérir (BOURGET, Monique, 1902, p. 27).
Prononc. :[], (je me) décarcasse []. Étymol. et Hist. 1821 pronom. « se donner du mal » (J.C.L.P. DESGRANGES, Pt dict. du peuple à l'usage des 4/5 de la France, Paris, p. 33); 1879 « enlever la carcasse à quelque chose ou quelqu'un » (THEURIET, Mais. deux barbeaux, p. 121). Dér. de carcasse; préf. dé-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :33. Bbg. AC. FR. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, n° 5, p. 100. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 104, 398.
décarcasser [dekaʀkase] v.
ÉTYM. 1821, v. pron.; 1878, v. tr.; de 1. dé-, carcasse, et suff. verbal.
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II V. pron. Fam. || Se décarcasser : se donner beaucoup de peine pour parvenir à un résultat. ⇒ Démener (se). || Il se décarcasse sans grand résultat. || Se décarcasser à qqch., à faire qqch.
1 Je peux bien me décarcasser à faire de l'ironie, elle n'a même pas l'air d'entendre.
Colette, Julie de Carneilhan, p. 188.
♦ (Avec un compl. interne). || Se décarcasser le croupion. → Se casser le cul.
2 Il recevait des millions et il se décarcassait le croupion pour faire faire à sa société une économie de cent sous.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, X, I, p. 294.
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décarcassé, ée p. p. et adj.
1 (Du sens I). Dont il ne reste plus que la carcasse. || Volaille décarcassée. — Par ext. || Des meubles décarcassés.
3 Sur la route qui longe la piste, il y a trois avions finis. L'un enfoui aux trois quarts dans un fouillis de feuilles de bananiers poussiéreuses, le nez en terre et la queue en l'air; l'autre, décarcassé au bord même de la route, le fuselage en dentelle et le troisième, hypocritement intact, mort sans blessures apparentes.
Geneviève Dormann, le Bateau du courrier, p. 62.
2 (Personnes). Qui semble être désossé, grand et dégingandé. || Un grand diable tout décarcassé.
Encyclopédie Universelle. 2012.