déferrer [ defere ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Dégarnir (qqch.) du fer qui y avait été appliqué. Déferrer une caisse, une porte, enlever les ferrures. — (Êtres vivants) Déferrer un cheval, lui retirer le fer ou les fers qu'il a aux sabots. Vieilli Déferrer un prisonnier, le délivrer de ses chaînes. ⊗ CONTR. Ferrer. ⊗ HOM. Déférer.
● déferrer verbe transitif Ôter le fer fixé à quelque chose : Déferrer une roue. Ôter le fer du sabot d'un animal, les fers qui tiennent quelqu'un enchaîné. Synonyme de déposer. ● déferrer (homonymes) verbe transitif déférer verbe déferrant déférent adjectif déferre défaire verbe déferrent défaire verbe déferres défaire verbe ● déferrer (synonymes) verbe transitif
Synonymes :
- déposer
déferrer
v. tr.
d1./d ôter une ferrure.
d2./d ôter le fer du pied d'un cheval.
|| v. Pron. Le cheval s'est déferré, a perdu un fer.
⇒DÉFERRER, verbe trans.
Ôter les ferrements appliqués sur quelque chose (pour l'assembler ou la décorer) sur un animal (pour protéger ses sabots) ou sur une personne (pour limiter ses mouvements). Anton. ferrer, mettre aux fers. Déferrer une porte, une roue (Ac. 1835-1932). Déferrer un cheval des quatre pieds (Ac. 1798-1878). On joue à « déferrer l'âne » (MENON, LECOTTÉ, Vill. Fr., 1, 1954, p. 27) :
• 1. J'ai vu le banc de pierre où le condamné était ferré et scellé pendant la messe, déferré seulement pour l'élévation, pour qu'on le mît à genoux.
MICHELET, Journal, 1844, p. 561.
♦ Emploi pronom. à sens passif. Sa monture se déferrait du pied droit (MUSSET, Le Temps, 1831, p. 84).
— P. métaph., fam. Décontenancer quelqu'un. Synon. déconcerter, démonter. Si on l'interrompait, il [Barrès] avait la réponse prompte et ne se laissait pas déferrer (THARAUD, Mes années chez Barrès, 1928, p. 141) :
• 2. ... la jeunesse nous intimide parce que nous lui prêtons du secret. C'est la force de son silence. Nous le meublons de notre poche. Elle n'est pas longue à s'en rendre compte et à jouer de cette arme. Son silence devient systématique. Elle s'exerce à déferrer.
COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, p. 189.
Rem. On rencontre ds la docum. chez COCTEAU, Foyer artistes, 1947, p. 214 : un équipage déferré par la crainte et la manœuvre des voiles. Il semble que dans cet emploi il y ait une réminiscence du syntagme vieilli déferrer un navire (cf. LITTRÉ).
Prononc. et Orth. :[
] ou [-
] par harmonisation vocalique; (je) déferre [
]. [
] ouvert à l'inf. ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, NOD. 1844, FÉL. 1851, LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968 et Lar. Lang. fr.; [e] fermé ds LAND. 1834, GATTEL 1841, PASSY 1914 et Pt ROB. Homon. déférer si l'on admet la prononc. avec [e] fermé. Étymol. et Hist. 1. Ca 1130 « enlever un ou plusieurs fers à une bête de somme » destriers desferrez (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 2257), en partic. 1289 « libérer un prisonnier » (JACQUEMARD GIELÉE, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel. 1717); 2. ca 1200 [ms. fin XIIIe s.] lances defferrees ([RICHART DE SEMILLI], Tournoiement des Dames, 36 ds Romania t. 28, p. 237); XIVe s. [ms.] « ôter le fer qui garnit » (G. DE COINCY, Mir. Vierge, éd. F. König 1 Mir. 10, 1324, var. ms. f. Arsenal 3527); 3. 1580 « perdre contenance » (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, I, XXVI, p. 204); 1680 trans. « déconcerter quelqu'un » (SOREL, Polyandre, III, 443 ds DUB.-LAG.). Dér. de ferrer; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :4.
] ou [-] par harmonisation vocalique; (je) déferre []. [] ouvert à l'inf. ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 1 1787, NOD. 1844, FÉL. 1851, LITTRÉ, DG, BARBEAU-RODHE 1930, WARN. 1968 et Lar. Lang. fr.; [e] fermé ds LAND. 1834, GATTEL 1841, PASSY 1914 et Pt ROB. Homon. déférer si l'on admet la prononc. avec [e] fermé. Étymol. et Hist. 1. Ca 1130 « enlever un ou plusieurs fers à une bête de somme » destriers desferrez (Couronnement Louis, éd. E. Langlois, 2257), en partic. 1289 « libérer un prisonnier » (JACQUEMARD GIELÉE, Renart le Nouvel, éd. H. Roussel. 1717); 2. ca 1200 [ms. fin XIIIe s.] lances defferrees ([RICHART DE SEMILLI], Tournoiement des Dames, 36 ds Romania t. 28, p. 237); XIVe s. [ms.] « ôter le fer qui garnit » (G. DE COINCY, Mir. Vierge, éd. F. König 1 Mir. 10, 1324, var. ms. f. Arsenal 3527); 3. 1580 « perdre contenance » (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, I, XXVI, p. 204); 1680 trans. « déconcerter quelqu'un » (SOREL, Polyandre, III, 443 ds DUB.-LAG.). Dér. de ferrer; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :4.
déferrer [defeʀe] v. tr.
ÉTYM. V. 1130, desferrer; de 1. dé-, et ferrer.
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1 Techn. Dégarnir (une chose) du fer, des éléments métalliques qui y avaient été appliqués. || Déferrer une caisse, une porte, en enlever les ferrures. — Spécialt. || Déferrer une voie (de chemin de fer) : enlever les rails. — (1289). || Déferrer un prisonnier, lui retirer les fers qu'il a aux mains et aux pieds. ⇒ Déchaîner, désenchaîner. — Déferrer un cheval, lui retirer les fers qu'il a aux sabots.
2 (1640). Fig. Vx. || Déferrer (qqn). ⇒ Déconcerter.
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se déferrer v. pron.
♦ || Ce cheval s'est déferré, a perdu le fer de l'un de ses sabots, les fers de ses sabots.
♦ (D'après ferrer). || Poisson qui se déferre, qui réussit à se dégager de l'hameçon. — Par métaphore. || Le juge « se débattait, tentait de se déferrer. Mais l'hameçon le tenait ferme » (Maurice Zermatten, le Sang des morts, p. 250).
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déferré, ée p. p. adj.
♦ || Jument déferrée.
0 (…) ces troupes blindées allemandes qui faisaient retraite vers Dijon. Mais le défilé qui dura trois jours et trois nuits révéla de degré en degré l'inexorable délabrement d'une armée vaincue (…). Cependant les fossés se remplissaient d'armes, de mines, de munitions, de sacs de ravitaillement; des autos en panne restaient sur place, et on voyait des chevaux déferrés divaguer à travers champs.
M. Tournier, le Roi des Aulnes, p. 83.
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DÉR. Déferrage ou déferrement, déferrure.
HOM. Déférer.
Encyclopédie Universelle. 2012.