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dégrever

dégrever [ degrəve ] v. tr. <conjug. : 5>
degraver « décharger », 1319, repris 1792; de dé- et grever
Décharger de ce qui grève; alléger, atténuer la charge fiscale de (une personne; un produit). Dégrever un contribuable. exempter, exonérer. « Le paysan veut être dégrevé, l'ouvrier veut des retraites » (Renard). Dégrever une industrie, un produit. ⊗ CONTR. Alourdir, grever.

dégrever verbe transitif (de grever) Décharger d'impôt, d'une partie d'impôt, de taxe ; exonérer : Dégrever un contribuable. Décharger une propriété des hypothèques : Dégrever un immeuble.dégrever (difficultés) verbe transitif (de grever) Conjugaison Attention à l'alternance e/è : dégrever ; je dégrève, il dégrève, mais nous dégrevons ; il dégrèvera ; qu'il dégrève mais que nous dégrevions ; dégrevé. ● dégrever (synonymes) verbe transitif (de grever) Décharger d'impôt, d'une partie d'impôt, de taxe ; exonérer
Synonymes :
- décharger
- dispenser
- exempter
- exonérer
Contraires :
- assujettir
- charger
- écraser
- grever
- imposer
- surcharger

dégrever
v. tr. Dispenser du paiement d'une partie ou de la totalité d'un impôt, d'une charge fiscale. Dégrever les petits contribuables.

⇒DÉGREVER, verbe trans.
Décharger une personne ou une chose des taxes ou impôts qui la grèvent. Synon. exonérer, exempter; anton. grever. Un autre [veut] qu'on dégrève les boissons (FLAUB., Bouvard, t. 2, 1880, p. 48) :
Le paysan veut être dégrevé, l'ouvrier veut des retraites. Or, on ne pourrait pas établir des retraites sans grever le paysan.
RENARD, Journal, 1907, p. 1125.
P. métaph. Des âmes que rien ne dégrève et que tout afflige (HUYSMANS, Cathédr., 1898, p. 351).
En partic. Dégrever un immeuble. Éteindre l'hypothèque qui grève un bien immeuble. Quatre fermes (...) dégrevées de toute hypothèque, constitueraient un revenu de huit mille trois cents francs (MAUPASS., Une Vie, 1883, p. 228).
Prononc. et Orth. :[], (je) dégrève []. Fait partie des verbes qui changent [] muet en [] ouvert devant syll. muette sauf au fut. et au cond. dégréverai(s). Ds Ac. 1835, s.v. dégréver; pour cette forme, cf. aussi ds LITTRÉ qui transcrit dé-gré-vé mais qui note que l'accent aigu ds Ac. peut être une simple faute d'impression (pourtant, cf. aussi Lar. 19e qui note également l'accent aigu). Ds Ac. 1878 et 1932 sous la forme dégrever. Étymol. et Hist. 1. a) 1319 fr.-prov. degraver « dédommager, indemniser » (Archives de Fribourg, aff. eccl., n° 2; Festschr. Morf, 273 ds GDF. Compl. et Pat. Suisse rom.) — XVIIIe s., ibid.; b) 1795 « diminuer un impôt, une taxe » (Circulaire de la Commission des Revenus Nat., 5 févr. ds BRUNOT t. 9, p. 1089, note 4); c) 1863 « éteindre les hypothèques qui grèvent une propriété » (LITTRÉ); 2. ca 1450 « décharger, délivrer » (Mistere du Viel Testament, XXX, 27071, III, 424 ds IGLF) — 1641 (RICHELIEU, VI, 751 ds HASCHKE Richelieu, p. 73); repris en 1840 (BALZAC, Z. Marcas, p. 426). Dér. de grever; préf. dé-. Lat. médiév. degravare au sens 1 a en 1300 dans le Dauphiné (DU CANGE). Fréq. abs. littér. :15.

dégrever [degʀəve] v. tr. [CONJUG. geler.]
ÉTYM. 1319, degraver « décharger »; repris 1792; de 1. dé-, et grever.
Décharger ce qui grève; alléger, atténuer la charge fiscale. || Dégrever un contribuable. Décharger, exempter, exonérer. || Dégrever les revenus modestes. || Dégrever une industrie, un produit.
1 Et le bien qu'il a fait ne tient pas seulement dans tant de lois excellentes qui ont dégrevé les pauvres de tant d'impôts sans faire courir aucun risque au budget (…)
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 587.
2 Il n'y a pas de réformes sociales à faire; elles sont impossibles. Le paysan veut être dégrevé, l'ouvrier veut des retraites. Or, on ne pourrait pas établir les retraites sans grever le paysan. Alors ?
J. Renard, Journal, 14 août 1907.
CONTR. Alourdir, frapper, grever.
DÉR. Dégrèvement.

Encyclopédie Universelle. 2012.