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demeurant

demeurant (au) [ od(ə)mɶrɑ̃ ] loc. adv.
• v. 1464; de au et demeurer au p. prés.
Littér., didact. Pour ce qui reste (à dire); en ce qui concerne le reste; tout bien considéré (cf. Au fond, au reste, en somme, par ailleurs). Au demeurant, je ne suis pas concerné (cf. Après tout). Panurge, « malfaisant, pipeur, buveur, batteur de pavés, [...] au demeurant le meilleur fils du monde » (Rabelais). « Au demeurant rien de moins apprêté, de plus spontané » (A. Gide).

demeurant (au)
loc. adv. D'ailleurs, au reste.

⇒DEMEURANT, ANTE, part. prés., adj. et subst. masc.
I.— Part. prés. de demeurer.
II.— Adj., DR. Qui demeure, qui réside dans un lieu. Au lieu où ladite dame est demeurante (Ac.).
III.— Subst. masc.
A.— Ce qui reste. Je me console avec le demeurant de mon courrier, celui qui me vient des inconnus (COLETTE, Fanal, 1949, p. 131) :
1. Cette femme avait, chaque mois, une migraine affreuse, et, tout le demeurant du temps, une susceptibilité nerveuse qui la mettait hors d'elle-même...
E. DE GONCOURT, La Fille Élisa, 1877, p. 130.
Loc. adv. Au demeurant. Au reste, tout bien pesé.
1. [Introduit une oppos. ou une restriction] Il est un peu vif, mais, au demeurant, bon garçon (Ac.). J'ai suivi les conseils de ce gros bêta de notaire, au demeurant le meilleur des hommes (ROMAINS, Knock, 1923, II, 5, p. 13). Il était un théoricien de la violence. Au demeurant, sensible, sentimental, timide et malheureux (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 30).
2. [Implique une conclusion] Ils se sont battus en duel, puis embrassés, en pleurant, sur le terrain. Ils sont, au demeurant, les meilleurs amis du monde (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Homme-fille, 1883, p. 613). Au demeurant, il était enchanté de la vie, ses affaires marchaient (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 191) :
2. Elle gardait le bagou parisien, un esprit de surface et d'emprunt, une gale de drôlerie attrapée en se frottant aux hommes. Au demeurant, l'air grande dame, quand elle voulait.
ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p. 132.
B.— Les demeurants (un autre âge). ,,Ceux qui survivent à une génération, qui en représentent encore les sentiments et les idées`` (Ac. 1878-1932). Il [le maréchal de Noailles] est un des rares demeurants du dernier règne [de Louis XIV] (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 10, 1863-69, p. 214).
Prononc. et Orth. :[d()], fém. [-]. Ds Ac. dep. 1694. Fréq. abs. littér. :605. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 747, b) 484; XXe s. : a) 777, b) 1 208. Bbg. LEW. 1960, p. 131.

demeurant, ante [d(ə)mœʀɑ̃, ɑ̃t] adj. et n. m.
ÉTYM. XIIe, demorant; de demeurer.
1 Adj. Dr. Qui demeure, qui réside à tel endroit.
2 N. m. Vieilli. Ce qui demeure, ce qui reste. Reste.
0 Une fleur de tant de mérite
Aurait terni le demeurant.
Malherbe, Sonnet à Rabelais.
(Personnes). || Les demeurants d'une autre génération : les survivants.

Encyclopédie Universelle. 2012.