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déposséder

déposséder [ depɔsede ] v. tr. <conjug. : 6>
• 1461 ; de dé- et posséder
Priver (qqn) de la possession (d'une chose). dépouiller, dessaisir, frustrer, priver; spolier. Déposséder qqn de ses biens, de sa charge. Il a été injustement dépossédé de sa place ( évincer, supplanter) . P. p. adj. Roi dépossédé. déchu. ⊗ CONTR. Donner, rendre.

déposséder verbe transitif Enlever à quelqu'un la possession de quelque chose ; l'en priver, l'en dépouiller : On l'a dépossédé de sa place.déposséder (difficultés) verbe transitif Conjugaison Attention à l'accent, tantôt grave, tantôt aigu : il les dépossède, nous les dépossédons ; il les dépossédait. ● déposséder (synonymes) verbe transitif Enlever à quelqu'un la possession de quelque chose ; l'en priver, l'en...
Synonymes :
- dépouiller
- dessaisir
- exproprier
- frustrer
- léser
- priver
- spolier

déposséder
v. tr. Priver (qqn) de ce qu'il possédait. Déposséder qqn de ses biens. Syn. dépouiller.

⇒DÉPOSSÉDER, verbe trans.
A.— Priver un(e) (groupe de) personne(s) de la possession d'un bien matériel ou d'une valeur sociale qui lui appartient de droit.
Déposséder qqn de qqc. (Quasi-) synon. dessaisir. Ma répugnance à déposséder de son commandement l'un des chefs les plus estimés de l'armée (JOFFRE, Mém., t. 1, 1931, p. 371) :
1. Il semblait exclu de cette pièce, dépossédé de sa plume, de ses livres, privé de ses gestes, exilé sur son divan, où, d'ailleurs, il paraissait heureux.
CHARDONNE, Femmes, 1961, p. 23.
Emploi pronom. réfl. Après l'avoir [son vieux père] amené (...) à se déposséder, on a payé ses bienfaits de la plus noire ingratitude (SANDEAU, Mlle de la Seiglière, 1848, p. 126).
Spéc., DR. Restituer à l'acquéreur ou au donataire dépossédé les frais et loyaux coûts de son contrat (Code civil, 1804, art. 2188, p. 399).
P. ext. [À propos d'une situation soc. importante] Évincer, chasser. Prince, roi dépossédé. L'angoisse agonisante de Roland, ou la détresse d'un Lear dépossédé, nous émeut dans sa rareté (GIDE, Journal, 1940, p. 60) :
2. Déchu de sa royauté spirituelle, Dingley connut quelque chose de la mélancolie que promènent dans Londres, sous des redingotes indécentes, les monarques dépossédés de l'Orient; ...
THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, p. 148.
P. anal. Le fer (...) a remplacé la pierre partout où la pierre avait autrefois dépossédé le bois, pour les charpentes et les voûtes (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 389).
B.— Dépouiller de la possession d'un bien humain ou moral ou d'une valeur spirituelle. Le sang de Madeleine et non plus le mien circulait dans mon cœur entièrement dépossédé par l'amour (FROMENTIN, Dominique, 1863, p. 238).
1. Domaine relig. Jésus, s'offrant, commençant à nous déposséder de nous-mêmes, nous devons nous perdre (...) Nous devons être (et par lui) tout changés en lui, consommés et abîmés en lui (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 377).
2. Domaine psychique. [À propos des facultés mentales d'une pers.] Je serais devenu fou (...) Cela m'a dépossédé. — O les épouvantables spectres! (HUGO, Dern. jour condamné, 1829, p. 66). Quand nous sommes très-malades, vous savez quelle détresse c'est que l'âme dépossédée qui se débat dans une confusion sans limites! (CLAUDEL, Tête d'Or, 1890, 2e part., p. 69).
Rem. On rencontre ds la docum. a) L'emploi adj. du part. passé dépossédé, ée au sens de « pauvre, dépourvu ». Elle se sentait sans force, anéantie, pauvre, dépossédée (NOAILLES, Nouv. espér., 1903, p. 293). b) La var. dépossessionné, ée. Aussi les antichambres sont-elles pleines de princes allemands dépossessionnés (MORAND, New York, 1930, p. 219). c) Un emploi subst. de dépossédé, ée au sens de « personne dépossédée ». L'inconstance du cœur est (...) le propre de l'homme; mais il se la réserve, et, quand une femme lui dispute la palme sur ce terrain, il crie comme un dépossédé (FEUILLET, Camors, 1867, p. 200).
Prononc. et Orth. :[], (je) dépossède []. Enq. :/deposed/ (il) dépossède. Conjug. Devant syll. muette change [e] fermé en [] ouvert sauf au fut. et au cond. : je déposséderai(s). Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1461 déposséder [d'une charge] (Anciennes Lois Générales par Isambert, X d'apr. BARTZSCH, p. 47); 2. 1930 dépossessionné (MORAND, loc. cit.). 1 dér. de posséder; préf. dé-; 2 dér. de possession; préf. dé-; suff. . Fréq. abs. littér. : 254. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 303, b) 182; XXe s. : a) 345, b) 514.

déposséder [depɔsede] v. tr.
ÉTYM. 1461; de 1. dé-, et posséder.
1 Priver (qqn) de la possession (d'une chose). Dépouiller, désapproprier, dessaisir, enlever, frustrer, ôter, priver, spolier. || Déposséder qqn de ses biens, de sa charge. || Déposséder un propriétaire d'un bien immeuble pour cause d'utilité publique. Exproprier. || Déposséder qqn de sa place ( Évincer, supplanter).Au p. p. || Personne dépossédée de ses biens.Sans compl. en de. || Il s'est fait déposséder. || Il a été dépossédé.P. p. adj. || Un propriétaire dépossédé.
1 La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable (…) Toutes ces misères-là mêmes prouvent sa grandeur; ce sont misères de grand seigneur, misères d'un roi dépossédé.
Pascal, Pensées, VI, 397-398.
2 Le gouvernement a sous la main un moyen expéditif et sûr de déposséder, quand il voudra, les détenteurs de capitaux.
Proudhon, in P. Larousse.
2 Fig. et littér. || Déposséder qqn d'un bien moral, de sa liberté. || Être dépossédé de toute espérance. Démuni, privé.Au p. p. || « L'âme dépossédée » (Claudel, in T. L. F.).
3 C'est en vain que l'on me ferait les plus riches promesses : possesseur de l'univers entier, il me manquerait l'espérance du seul bien désirable : je suis dépossédé de ce qui dure. Je triomphe et je désespère. Je me possède; je vous possède; et je n'ai rien.
André Suarès, Trois hommes, Ibsen, IX, p. 187.
Pron. (Rare, surtout relig.). || Se déposséder (soi-même).
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dépossédé, ée p. p. adj.
Voir à l'article (cit. 1 et supra).
CONTR. Attribuer, donner.
DÉR. Dépossession.

Encyclopédie Universelle. 2012.