dételer [ det(ə)le ] v. <conjug. : 4>
1 ♦ V. tr. Détacher (une bête attelée). Le cocher dételle son cheval. Absolt Faire deux étapes sans dételer. — Par ext. Dételer une voiture, une charrue, dételer les bêtes qui la tiraient.
2 ♦ V. intr. (1845) Fig. Cesser de faire qqch. ⇒ s'arrêter, décrocher, se relâcher. Il a travaillé toute la journée sans dételer (cf. fam. Sans débander).
♢ Se ranger, adopter un mode de vie plus calme. « Le baron Hulot d'Ervy passait pour s'être rangé, pour avoir dételé, selon l'expression du premier chirurgien de Louis XV » (Balzac).
⊗ CONTR. Atteler.
● dételer verbe transitif (de atteler) Détacher des animaux attelés : Dételer des bœufs. Synonyme de désaccoupler. ● dételer (citations) verbe transitif (de atteler) Horace, en latin Quintus Horatius Flaccus Venusia, Apulie, 65-Rome ? 8 avant J.-C. Dételle (ton cheval) qui vieillit. Solve senescentem. Épîtres, I, I, 8 ● dételer (difficultés) verbe transitif (de atteler) Conjugaison Attention à l'alternance -ll-/-l- : il dételle, nous dételons ; il dételait ; il détela ; il détellera. ● dételer (synonymes) verbe transitif (de atteler)
Synonymes :
- désaccoupler
● dételer
verbe intransitif
Familier. Cesser une activité longue et fatigante ; s'arrêter, prendre sa retraite : Il a étudié sans dételer six heures de suite.
Littéraire. Se ranger, cesser d'avoir une vie dissolue.
● dételer (difficultés)
verbe intransitif
Conjugaison
Attention à l'alternance -ll-/-l- : il dételle, nous dételons ; il dételait ; il détela ; il détellera.
dételer
v.
d1./d v. tr. Détacher (un animal attelé).
d2./d v. intr. Fig., Fam. Sans dételer: sans s'interrompre.
⇒DÉTELER, verbe.
A.— Emploi trans.
1. Détacher d'une voiture, d'un instrument aratoire le ou les animaux de trait qui y sont attelés. Un cocher qui dételle ses chevaux. Un laboureur qui dételle ses bœufs (Ac. 1798-1932). Anton. atteler. Alors on détela le cheval, qui fut attaché à un arbre; et la voiture tomba sur le nez, les deux brancards à terre (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Partie camp., 1881, p. 373). Alexis dételait le cheval avec des précautions respectueuses pour le harnais de luxe qui faisait tant d'honneur à la famille (AYMÉ, Jument, 1933, p. 133).
— Absol. Enfin, nous arrivâmes. Je dételai, je les [les bœufs] fis entrer tout joints dans l'étable (PESQUIDOUX, Livre raison, 1932, p. 78).
— P. ext. Dételer une voiture, une charrue. En détacher les animaux de trait. Les voitures furent dételées; les chevaux conduits à la ferme des Aubiers (ALAIN FOURNIER, Meaulnes, 1913, p. 258).
2. P. ext., CH. DE FER. Dételer une voiture, un wagon. Le détacher de la locomotive, d'un autre wagon. Dételer une locomotive. Une machine de manœuvre amenait, tout formé, le train de Mantes (...). Elle le refoula le long du quai, sous la marquise, fut dételée (ZOLA, Bête hum., 1890, p. 10).
B.— Emploi intrans., au fig. et fam.
1. Cesser une activité (longue et fatigante) qui demande un effort suivi. Il a travaillé toute la journée sans dételer (Ac. 1932). Au cours de ces journées errantes où l'on se sent léger et comme dételé de la vie, on croit amasser des trésors (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 24).
2. [En parlant d'un homme] Renoncer aux plaisirs. Le baron Hulot d'Ervy passait pour s'être rangé, pour avoir dételé, selon l'expression du premier chirurgien de Louis XV (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 141) (v. aussi bombe2, ex. 2).
Rem. Les dict. mentionnent dételage, subst. masc. Action de dételer. Corbillard de mon sommeil, isolé, maison de berger de ma niaiserie, le véhicule vire sur le gazon de la grande route effacée (...) dételage aux environs d'une tache de gravier (RIMBAUD, Illumin., 1873, p. 286).
Prononc. et Orth. :[detle], (je) dételle []. Ds Ac. 1694 et 1718, s. v. desteler; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Conjug. Devant syll. muette, change [] muet du rad. en [] ouvert suivi de 2 l. Étymol. et Hist. 1. 1176 intrans. « se détacher (d'un fruit) » (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 6378); 2. ca 1200 « détacher l'attelage d'une monture » (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 4231 : [rouchin] destelé de kerne); 3. av. 1772 fig. « renoncer à ses occupations » (Ch. Collé ds BESCH.). Dér. de atteler; préf. dé- par substitution (cf. desateler en 1407 ds GDF.). Fréq. abs. littér. :105.
dételer [detle] v. [CONJUG. appeler.]
ÉTYM. V. 1175, desteler « se détacher » (d'un fruit); de 1. dé-, et atteler.
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A V. tr.
1 (Fin XIIe). Détacher (une bête de trait) de la voiture, de la charrue à laquelle elle était attelée. || Cocher qui dételle son cheval. || Dételer des bœufs. Absolt. || Faire deux étapes sans dételer. || Les bêtes sont fatiguées, il faut dételer.
1 Lorsque les jeunes filles furent proche du fleuve, vers l'endroit où étaient les lavoirs publics, elles dételèrent les mulets.
2 Dételer une voiture, une charrue, dételer les bêtes qui la tiraient. — (Ch. de fer). || Dételer un wagon, le détacher d'un autre wagon, de la locomotive.
B V. intr.
1 (1845). Fig. et fam. Cesser de faire quelque chose. ⇒ Arrêter (s'), relâcher (se). || Il a travaillé toute la journée sans dételer. ⇒ fam. Débander (sans).
1.1 Sans dételer, il entreprit la rédaction de la seconde carte postale (…)
R. Queneau, le Dimanche de la vie, p. 85.
2 Se ranger, adopter un mode de vie plus calme. ⇒ Renoncer.
2 (…) le baron Hulot d'Ervy passait pour s'être rangé, pour avoir dételé, selon l'expression du premier chirurgien de Louis XV (…)
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 266.
3 (…) mon oncle (…) qui a eu autant de femmes que don Juan, et qui à son âge ne dételle pas.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IX, p. 120.
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CONTR. Atteler.
DÉR. Dételage.
Encyclopédie Universelle. 2012.