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détenir

détenir [ det(ə)nir ] v. tr. <conjug. : 22>
• 1176; de tenir, d'apr. lat. detinere
1Garder, tenir en sa possession. garder, posséder; détenteur. Détenir des objets en gage. Détenir illégalement qqch., détenir un objet volé. receler.
(Abstrait) 1. avoir, posséder. Détenir un secret. Détenir le pouvoir, la majorité. « Il détenait les moyens de leur fermer la bouche » (F. Mauriac). Détenir le record du monde.
2Garder, retenir (qqn) en captivité ( détention, détenu). Détenir un délinquant en prison. Détenir des otages. séquestrer.
⊗ CONTR. Donner, laisser; délivrer, libérer. ⊗ HOM. Détins :déteins (déteindre).

détenir verbe transitif (latin detinere) Garder un objet, l'avoir en sa possession : Détenir un document. Avoir, posséder quelque chose : Détenir un record. Retenir quelqu'un dans un lieu, et, en particulier, en prison : Détenir un criminel.détenir (difficultés) verbe transitif (latin detinere) Conjugaison Comme tenir. ● détenir (homonymes) verbe transitif (latin detinere)détenir (synonymes) verbe transitif (latin detinere) Garder un objet, l'avoir en sa possession
Synonymes :
- avoir
- posséder
- receler
Retenir quelqu'un dans un lieu, et, en particulier, en prison
Synonymes :
- emprisonner
- enfermer
- incarcérer
Contraires :
- libérer
- relâcher

détenir
v. tr.
d1./d Conserver, retenir par-devers soi. Détenir des tableaux de valeur.
|| Fig. Détenir l'autorité, un titre sportif.
d2./d Retenir (qqn) en prison.

⇒DÉTENIR, verbe trans.
A.— [Le compl. désigne une chose]
1. [Le compl. désigne une chose concr.] Avoir entre les mains, à sa disposition, légalement ou illégalement quelque chose qui appartient à autrui. Détenir une clé :
1. RAOUL. — Enfin j'ai lu l'article des successions. Or, ma tante Anastasie m'a laissé cent cinquante mille francs. Vous les détenez illégalement, puisque je suis majeur et que j'ai droit à ma fortune.
BARRIÈRE, CAPENDU, Les Faux bonshommes, 1856, II, 7, p. 67.
2. [Le compl. désigne le plus souvent une chose abstr.] Avoir, posséder.
a) [Le suj. désigne un animé, un de ses attributs, une collectivité] Détenir la majorité, un don, un monopole, un record. Quels pouvoirs cet esprit ne savait-il pas détenir? (ADAM, Enf. d'Aust., 1902, p. 26).
b) [Le suj. désigne un inanimé abstr., parfois une chose concr.] Vérités contrôlées — que, seule, la religion détient (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p. 220). Ces parures détiennent un attrait de pierreries froides (COLETTE, Pays connu, 1949, p. 35).
B.— [Le compl. désigne une pers.] Retenir quelqu'un dans un lieu, en particulier en prison, pour différentes raisons officielles ou non, selon une décision légale ou arbitraire. Détenir qqn (en prison); être détenu pour dettes. J'ai connu Jacques à l'hôpital, où j'étais moi-même détenu par une longue maladie (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p. 204) :
2. N'avait-il pas [Bonaparte] fait arrêter et détenir prisonniers pendant des années les voyageurs anglais qui se trouvaient en France au moment de la rupture du traité d'Amiens?
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 2, 1848, p. 638.
Emploi pronom. réfl., rare. Saint Léobard qui se détint dans le creux d'un roc, à Marmoutiers (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 167).
Prononc. et Orth. :[] ou [] selon DG et Pt ROB. WARN. 1968 considère la var. avec [] ouvert comme relevant du lang. cour. au même titre que [], la prononc. du lang. soutenu étant []. (Je) détiens [] ou []. Cf. tenir. Pour l'hésitation entre [e] fermé et [] ouvert quand l'e protonique porte l'accent aigu, cf. BUBEN 1935, § 14. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Conjug. cf. tenir. Homon. détint et déteint (de déteindre). Étymol. et Hist. 1. 1160-74 « s'emparer de » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, I, 1435); 2. 1176 « garder, retenir (quelqu'un) » (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. M. Roques, 74); 1176-81 (quelque chose) (ID., Chevalier Lion, éd. M. Roques, 2276); 3. 1306 « retenir prisonnier » (JOINVILLE, St Louis, éd. N. de Wailly, 302); 1826 part. passé subst. (MOZIN-BIBER). Empr. au lat. class. detinere « retenir, empêcher, tenir occupé », avec adaptation sur tenir. Fréq. abs. littér. :328. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 44, b) 86; XXe s. : a) 579, b) 960.

détenir [detniʀ] v. tr. [CONJUG. tenir. → Venir.]
ÉTYM. 1176; v. pron. « se retenir de », v. 1138; du lat. detinere (de de-, et tenere. → Tenir), d'après tenir.
1 Garder, tenir en sa possession, entre ses mains ( Garder, posséder, retenir, tenir). || Détenir des objets en gage. || Détenir illégalement qqch.; détenir un objet volé ( Receler). || La personne qui détient qqch. Détenteur.
1 Même à l'état sédentaire, il (l'Arabe) ne se croit tranquille possesseur que de ce qu'il détient (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, I, p. 13.
(Abstrait). Avoir, disposer (de), posséder. || Détenir la preuve de qqch. || Détenir un secret. || Détenir le pouvoir. || Détenir le moyen de… || Détenir un grade, une position éminente dans une hiérarchie ( Occuper). || Détenir le record du monde.
2 Il était (…) agaçant comme un renseigné qui tire vanité des secrets qu'il détient (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, p. 127.
3 (…) mon père lui assura qu'il avait barre sur les Vignotte et qu'il détenait les moyens de leur fermer la bouche.
F. Mauriac, la Pharisienne, IX, p. 130.
4 D'ailleurs, peu importe. Ce qu'il y a de grave, c'est que cette femme détient — sans le savoir, soit, mais détient — la preuve formelle de votre culpabilité (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. II, V, p. 50.
2 Garder, retenir (qqn) en captivité ( Détention). || Détenir qqn en prison après l'avoir arrêté, emprisonné, enfermé. || On l'a détenu arbitrairement, injustement, pendant un mois. || Détenir illégalement qqn après l'avoir enlevé. Séquestrer. || « Être détenu prisonnier » (Académie). || Détenir un coupable, un délinquant, un criminel.
5 Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu'elle a prescrites.
Déclaration des droits de l'homme, art. 7.
Figuré :
6 Tant que nous sommes détenus dans cette demeure mortelle, nous vivons assujettis aux changements, parce que (…) c'est la loi du pays que nous habitons (…)
Bossuet, Oraison funèbre d'Henriette-Anne d'Angleterre.
——————
détenu, ue p. p. adj.
ÉTYM. (1529, in D. D. L.).
Qui est maintenu en captivité. || Coupable, criminel détenu en prison. || Inculpé arbitrairement détenu (→ Arrêter, cit. 36).
7 (…) ce qui plut bien plus encore que toutes ces fêtes éclatantes, ce fut une rémission entière pour tous les coupables détenus dans les prisons (…)
Voltaire, Hist. de l'empire de Russie…, II, XV.
N. || Un détenu, une détenue. Prisonnier; bagnard, forçat. || Le régime des détenus. || Détenu politique; détenu de droit commun. || Prison de jeunes détenus.
CONTR. Abandonner, donner, laisser, livrer; perdre. — Délivrer, libérer, relâcher.
DÉR. et COMP. Codétenu.

Encyclopédie Universelle. 2012.