Akademik

dévotion

dévotion [ devosjɔ̃ ] n. f.
• 1160; lat. ecclés. devotio dévot
1Attachement sincère et fervent à la religion et à ses pratiques. ferveur, piété. Être plein de dévotion. État de dévotion mystique ( unitif) . Lieu de dévotion ( pèlerinage) . Objets de dévotion (chapelet, croix, image pieuse, médaille, scapulaire).péj. bondieuserie. Loc. Être en dévotion, en prière.
Fig. Respect fervent, passionné. Il l'écoutait avec dévotion.
Péj. Être confit en dévotion. Fausse dévotion : dévotion simulée. ⇒ bigoterie, momerie, tartuferie.
2Une, des dévotions. Pratiques de dévotion. ⇒ culte, exercice (spirituel), prière. Faire ses dévotions : remplir ses devoirs religieux, se confesser, communier, prier.
3Culte particulier que l'on rend (à un saint, un lieu saint). La dévotion à la Sainte Vierge.
Fig. Attachement, dévouement. adoration, vénération. « J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille, Une dévotion à nulle autre pareille » (Molière). Avoir une grande dévotion pour Racine, pour Rimbaud. Il lui parle avec une dévotion comique. Loc. Être à la dévotion de qqn, lui être tout dévoué.
⊗ CONTR. Impiété. Indifférence.

dévotion nom féminin (latin ecclésiastique devotio, -onis, dévouement) Piété, attachement à la religion ou aux pratiques religieuses. Péjoratif. Zèle ostentatoire ou hypocrite pour la religion. Littéraire. Attachement quasi religieux à quelque chose ou quelqu'un ; vénération : Avoir une grande dévotion pour sa mère.dévotion (citations) nom féminin (latin ecclésiastique devotio, -onis, dévouement) Charles de Gaulle Lille 1890-Colombey-les-Deux-Églises 1970 La plus grande dévotion ne saurait empêcher que les affaires soient les affaires. Mémoires de guerre, l'Unité Plon Marcel Jouhandeau Guéret 1888-Rueil-Malmaison 1979 Le sacrilège, la seule manière que les impies ont encore d'être dévots. Algèbre des valeurs morales Gallimard Jean de La Bruyère Paris 1645-Versailles 1696 C'est trop contre un mari d'être coquette et dévote : une femme devrait opter. Les Caractères, Des femmes François, duc de La Rochefoucauld Paris 1613-Paris 1680 La plupart des amis dégoûtent de l'amitié, et la plupart des dévots dégoûtent de la dévotion. Maximes Abd al-Rahman Djami Khardjird, près de Djam, Khorasan, 1414-Harat 1492 La justice sans religion vaut mieux pour l'ordre de l'univers que la tyrannie d'un prince dévot. Baharistan dévotion (expressions) nom féminin (latin ecclésiastique devotio, -onis, dévouement) Être à la dévotion de quelqu'un, avoir quelqu'un à sa dévotion, lui être entièrement dévoué, être à son entière disposition, l'avoir à son entière disposition. Fête de dévotion, jeûne de dévotion, fête, jeûne qui ne sont pas d'obligation et que l'on observe par piété personnelle. Livres de dévotion, livres de piété. ● dévotion (synonymes) nom féminin (latin ecclésiastique devotio, -onis, dévouement) Piété, attachement à la religion ou aux pratiques religieuses.
Synonymes :
- mysticisme
- piété
Zèle ostentatoire ou hypocrite pour la religion.
Synonymes :
- bigoterie
Littéraire. Attachement quasi religieux à quelque chose ou quelqu'un ; vénération
Synonymes :
- vénération

dévotion
n. f.
d1./d Vive piété, attachement aux pratiques religieuses. Dévotion sincère, affectée.
d2./d (Plur.) Pratique religieuse. Faire ses dévotions.
d3./d Culte rendu à un saint. La dévotion à la Vierge.
Fig. Elle a pour la musique une véritable dévotion.
|| être à la dévotion de qqn, lui être entièrement dévoué.

⇒DÉVOTION, subst. fém.
A.— RELIGION
1. Dévouement et zèle déployé, sous une forme liturgique ou par des pratiques régulières privées en l'honneur de Dieu ou des saints. Leur [aux Sulpiciens] dévotion principale est le culte de la Sainte-Trinité (BILLY, Introïbo, 1939, p. 39) :
1. La dévotion au Sacré-Cœur, disait-il [le P. Grou], « nouvelle quant à sa dénomination (est) aussi ancienne que l'Église quant à son principal objet; (du reste) mieux connue et mieux pratiquée des premiers fidèles qu'elle ne l'a jamais été depuis... »
BREMOND, Hist. littér. du sentiment relig. en France, t. 3, 1921, p. 658.
2. P. méton. Pratiques religieuses inspirées par la dévotion. Faire ses dévotions, être en dévotion. Synon. ferveur, piété; anton. impiété, indifférence. Après avoir fait toutes leurs dévotions au tombeau du prophète, ils repartirent (Ac. 1932). La dévotion à la Vierge a pénétré profondément dans les âmes (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 223). Certes, il n'avait manqué à aucune de ses dévotions quotidiennes (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p. 1513).
Loc. Fête, jeûne de dévotion (Ac. 1798-1878). Observé par dévotion et non sous le signe d'une observance imposée par l'Église. L'offrande est à dévotion (Ac. 1798-1878). Affaire de dévotion non obligatoire. Livre de dévotion. Recueil de prières et de pratiques susceptibles d'inspirer la dévotion. Les petits livres de dévotion furent jetés dans le tiroir et le veston neuf lancé sur le lit d'une main impatiente. Pourquoi fallait-il que tout allât si mal, un matin comme celui-là! À l'église, le sermon du pasteur sur les communions indignes l'avait horrifié (GREEN, Moïra, 1950, p. 125). Objets de dévotion (croix, chapelet, médailles). Objets, généralement bénits, susceptibles d'aider ou de stimuler la dévotion. Tableau de dévotion. Illustrant un thème religieux inspirant la dévotion. Chevalier de dévotion. Membre d'un ordre de chevalerie militaire et religieuse. Mon père fut reçu chevalier de dévotion par bref du 14 août 1840 (VILLIERS DE L'I.-A., Corresp., 1877, p. 226). Tomber dans la dévotion; confit en dévotion.
Loc. arg. Faire ses dévotions à toutes les chapelles. Boire à tous les cabarets (cf. Lar. 19e).
3. Péjoratif
a) Dévotion intempestive ou superficielle. Se jeter dans la dévotion (Ac.) :
2. ... vous les voyez trotter régulièrement à la messe, aux offices, aux vêpres même : cette fausse dévotion commence par de jolis livres de prière reliés avec luxe; elles s'efforcent à remplir les devoirs imposés par la religion, ...
BALZAC, Physiologie du mariage, 1926, p. 104.
b) Affectation ostensible et hypocrite de la dévotion. Fausse dévotion (p. oppos. à vraie dévotion) (Ac.). Synon. bigoterie, pharisaïsme, tartuferie.
Rem. On rencontre ds la docum. le dimin. à sens péj. dévotionnette, subst. fém. La passion des dévotionnettes, la prière sans liturgie (...), le manque de nourriture substantielle, (...), c'est des pères de la Compagnie de Jésus que nous les tenons (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 201).
B.— P. ext. [En parlant d'une pers. ou d'une valeur qui suscite admiration et respect] Dévouement zélé et scrupuleux :
3. J'hésite à reconnaître ici Rimbaud, Baudelaire ou Mallarmé. (Ou plutôt, si j'y reconnais certaine part de leur œuvre, j'y vois mal le souci qu'ils avouent, leur dévotion au langage, leur respect religieux du mot.)
PAULHAN, Les Fleurs de Tarbes, 1941, p. 67.
Être à la dévotion de. Être à la disposition, au service de. Il était à l'entière dévotion du maire (ZOLA, Terre, 1887, p. 163).
Péj. Dévouement allant jusqu'à la servilité. Aussi voyait-on chez lui ce défilé de cinématographes que les journaux à sa dévotion proclamaient « une réunion très select » (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 54).
Prononc. et Orth. :[] ou []. [] ouvert ds DG et Lar. Lang. fr. mais [o] fermé ds PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB. et WARN. 1968; cf. aussi ds FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 76 : ,,On prononce [o] dans la terminaison : -otion : dévotion, émotion, lotion, motion, notion, potion.`` Étymol. et Hist. 1130-40 devotion « zèle religieux » (WACE, La Conception Notre Dame, éd. W.-R. Ashford, 163); XIVe s. [en notre beauté et] en notre devotion (Ordonn. des rois de France, t. I, p. 329). Empr. au b. lat. eccl. devotio « dévotion » [« dévouement, attachement » en lat. class.] dér. du rad. du supin devotum de devorere, v. dévot. Fréq. abs. littér. :1 236. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 614, b) 1 857; XXe s. : a) 1 258, b) 2 127. Bbg. TINSLEY (K.). Sister Lucy, the french expressions for spirituality and devotion Washington, 1953. — TRACC. 1907, p. 135.

dévotion [devosjɔ̃] n. f.
ÉTYM. V. 1130; lat. ecclés. devotio, de devotum, supin de devovere. → Dévot.
1 Attachement sincère et fervent à la religion et à ses pratiques. Ferveur, mysticisme, piété, religion, zèle. || La vraie dévotion. || Être plein, rempli de dévotion. || Être dans la dévotion, dans une grande dévotion. || La ferveur de sa dévotion. || État de haute dévotion mystique. Unitif (vie unitive). || La dévotion nous dévoue à Dieu. → Piété, cit. 2. || Lieu de dévotion. Pèlerinage. || Visiter les églises par dévotion. || Solide dévotion (→ Chrétien, cit. 8). || « La dévotion cause une ophtalmie (cit. 3) morale ». || « La dévotion est un opium (cit. 5) pour l'âme ».Pratiques de dévotion. Adoration, culte, exercice (spirituel), prière. || La dévotion dans l'hindouisme. Bhakti. || Objets de dévotion. Chapelet, croix, image (pieuse), médaille, scapulaire. || Livre de dévotion, de prières.Tableau de dévotion, représentant un sujet religieux.
1 Ils ont une demi-piété, des sentiments imparfaits de dévotion, parce que cela règle du moins l'extérieur (…) mais le sceau de la piété, c'est-à-dire les bonnes œuvres et la conversion du cœur ne s'y trouvent pas (…)
Bossuet, Pensées détachées, V.
2 (…) il faut distinguer l'esprit de la dévotion et la pratique de la dévotion (…)
Bourdaloue, De la vraie et de la fausse dévotion.
3 Je ne doute point que la vraie dévotion ne soit la source du repos; elle fait supporter la vie et rend la mort douce : on n'en tire pas tant de l'hypocrisie.
La Bruyère, les Caractères, XIII, 30.
4 La primauté reconnue (sous Louis XV) à la raison sur la foi détourna les esprits de la religion et les porta vers la science; elle devint à la mode, même parmi les dames, et prit la place de la dévotion.
Ch. Seignobos, Hist. sincère de la nation franç., p. 230.
4.1 (…) les gens qui s'adonnent aux pratiques de la dévotion contractent un caractère de physionomie uniforme (…)
Balzac, Une double famille, Pl., t. I, p. 972.
Péj. (depuis le XVIIe). || Fausse dévotion : dévotion simulée. || Afficher sa dévotion (→ Attendre, cit. 82). || Être confit (cit. 3) en dévotion. || Tomber dans la dévotion. || Dévotion apparente (cit. 5). Dévot (cit. 9); béat (cit. 5); bigoterie, bondieuserie (1.), cafardise, cagoterie, capucinade, hypocrisie, papelardise, pharisaïsme, tartuferie.
5 De quoi nous nous plaignons, c'est que le libertin exagère tant les devoirs de la dévotion, et qu'il affecte de les porter au degré de perfection le plus éminent (…) Nous imiterons notre divin maître, qui n'usa de nul ménagement à l'égard des scribes et des pharisiens, et qui tant de fois publia leurs hypocrisies et leurs vices les plus secrets (…)
Bourdaloue, Pensées, I, Défauts à éviter dans la dévotion.
Loc. Être en dévotion : être en prière.
6 (…) la princesse (de Tarente) est en dévotion.
Mme de Sévigné, 937, 1er oct. 1684.
Fig. Respect fervent, passionné. || Il l'écoutait avec dévotion.
2 Plur. Pratiques de dévotion. Culte, exercice (spirituel), prière. || Faire des, ses dévotions : remplir ses devoirs religieux, se confesser, communier, prier.
7 Certes, il n'avait manqué à aucune de ses dévotions quotidiennes
Bernanos, M. Ouine, Pl., p. 1513.
3 Culte particulier que l'on rend (à un saint, à un lieu saint). || La dévotion à la Sainte Vierge, à saint Joseph. || Avoir une grande dévotion à telle sainte.
Par anal. || Dévotion à une église, à un lieu de pèlerinage.
Fig. Attachement, dévouement. || Ma dévotion pour vous est sans bornes. || Il a une véritable dévotion pour sa fiancée. Adoration, vénération. || Avoir une grande dévotion pour Racine, pour Rimbaud.Littér. || Une dévotion à qqn, à quelque chose.
8 J'aurai toujours pour vous, ô suave merveille,
Une dévotion à nulle autre pareille.
Molière, Tartuffe, III, 3.
9 (…) comme ce n'est qu'une fièvre intermittente et fort légère, il s'en tirera aisément par le quinquina, auquel il a, comme vous savez, grande dévotion.
Racine, Lettres, 31 août 1698, à J.-B. Racine.
4 Loc. Être à la dévotion de quelqu'un, lui être entièrement dévoué (→ Être aux genoux de qqn). || Les critiques à sa dévotion.
10 On lui manda que la ville était à sa dévotion (…)
d'Ablancourt, Arrien, I, 6, in Littré.
CONTR. Athéisme, incroyance, indévotion, indifférence, impiété, irréligion.
DÉR. Dévotionnel.
COMP. V. Indévotion.

Encyclopédie Universelle. 2012.