Akademik

dissection

dissection [ disɛksjɔ̃ ] n. f.
• 1538; lat. dissectio, de dissecare « couper »
1Action de disséquer, de séparer et d'analyser méthodiquement les parties (d'un corps organisé). La dissection du corps humain, d'un cadavre. autopsie. Dissection pratiquée sur un animal vivant. vivisection. Instrument de dissection : érigne, scalpel. Amphithéâtre, table de dissection.
2Fig. Analyse fouillée, approfondie. La dissection d'un problème.

dissection nom féminin (bas latin dissectio, -onis) Opération qui consiste à séparer méthodiquement et à individualiser les différentes parties d'un organisme. Action d'analyser minutieusement en distinguant les diverses parties : Dissection d'une œuvre littéraire. Entaille linéaire du sol faite par un ruissellement concentré. ● dissection (expressions) nom féminin (bas latin dissectio, -onis) Dissection aortique, rupture longitudinale de la média (tunique moyenne de la paroi artérielle) de l'aorte.

dissection
n. f. Action de disséquer. Instruments de dissection.

⇒DISSECTION, subst. fém.
A.— ANAT. Action de disséquer; résultat de cette action. Dissection d'un cadavre, des vaisseaux, d'une graine. Chaque coup [de knout] fait voler en l'air le sang et les chairs, et bientôt le malheureux n'est plus qu'un squelette sanglant, une espèce de dissection vivante (J. DE MAISTRE, Corresp., 1806-07, p. 269). Michel-Ange, Cellini, sont des anatomistes passionnés de dissections sur le cadavre, et dessinent d'après nature des muscles, des os (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 148).
Table à (de) dissection. Beau (...) comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie (LAUTRÉAM., Chants Maldoror, 1869, p. 327).
SYNT. Planche, cuve à dissection; pince, aiguille à dissection; salle, amphithéâtre de dissection.
B.— P. métaph. ou au fig.
1. Analyse du comportement, des sentiments (d'un être humain). On gâte la plus belle femme en en faisant la dissection; c'est son portrait qu'il faudrait faire (STENDHAL, Journal, 1809-11, p. 95) :
Je trouve une preuve de ce que je vous ai raconté sur mon goût précoce de la dissection intime dans ce fait que je me sentis (...) séduit d'une manière presque passionnée par la confession.
BOURGET, Le Disciple, 1889, p. 83.
2. Décomposition de quelque chose en éléments simples. Nous nous éloignons de la nature, à force de la sonder. Cela est bien; il faut continuer : la vie est au bout de cette dissection à outrance (RENAN, Souv. enfance, 1883, p. IX); Une dissection minutieuse est parfois nuisible si l'anatomie ainsi révélée attire notre attention au détriment de la physiologie de la vie dans une œuvre d'art (KŒCHLIN, Harm., t. 2, 1927-30, p. 265). Une époque qui pousse à un point incroyable, sur le chantier, dans l'arène, au laboratoire, ou dans les bureaux, la dissection du travail (VALÉRY, Variété III, 1936, p. 47).
Prononc. et Orth. :[]. [s] ou [ss] ds BARBEAU-RODHE 1930 et WARN. 1968. [ss] ds LAND. 1834 et ds BESCH. 1845. Le mot est ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1538 (J. CANAPPE, 13e livre de la Méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod. t. 18, p. 271); 2. av. 1648 fig. dissection de notre âme (BOURDALOUE, Pensées, I, I, p. 364 ds LITTRÉ). Empr. au lat. impé rial dissectio du verbe dissecare, v. disséquer. Fréq. abs. littér. : 99. Bbg. GOHIN 1903, p. 363.

dissection [disɛksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1538; lat. dissectio, du supin de dissecare « couper ». → Disséquer.
1 Action de disséquer, de séparer et d'analyser méthodiquement les différentes parties d'un corps organisé. Anatomie (cit. 3). || La dissection du corps humain. || Dissection des animaux. Zootomie. || Dissection anatomique. || Dissection ou anatomie cadavérique ( Autopsie). || Dissection des artères. Artériotomie. || Dissection pratiquée sur un animal vivant. Vivisection. || Le sujet d'une dissection : le cadavre que l'on dissèque. || Instrument de dissection (érigne, scalpel…). || Pratiquer une dissection ( Anatomiste, 2., dissecteur). || Amphithéâtre, table de dissection.
1 L'anatomie de l'homme semblait donc devoir être la base de la physiologie et de la médecine humaines. Cependant les préjugés s'opposèrent à la dissection des cadavres, et l'on disséqua, à défaut de corps humains, des cadavres d'animaux aussi rapprochés de l'homme que possible par les organisations : c'est ainsi que toute l'anatomie et la physiologie de Galien furent faites principalement sur des singes. Galien pratiquait en même temps des dissections cadavériques et des expériences sur des animaux vivants, ce qui prouve qu'il avait parfaitement compris que la dissection cadavérique n'a d'intérêt qu'autant qu'on la met en comparaison avec la dissection sur le vivant.
Cl. Bernard, Introd. à la médecine expérimentale, p. 154.
tableau Lexique de la chirurgie.
Par métaphore :
2 (…) je voulais étudier l'homme à fond, l'anatomiser fibre par fibre avec un scalpel inexorable et le tenir tout vif et tout palpitant sur ma table de dissection (…)
Th. Gautier, Mlle de Maupin, V, p. 75.
2 Fig. Analyse fouillée, approfondie.
3 Faisons, autant qu'il nous est possible, la même dissection de notre âme que Dieu en fera dans son jugement dernier (…)
Bourdaloue, Pensées, t. I, p. 364.
Division en éléments simples. || « La dissection du travail » (Valéry).

Encyclopédie Universelle. 2012.