Akademik

diversion

diversion [ divɛrsjɔ̃ ] n. f.
• 1314; bas lat. diversio, de divertere « détourner »
1Opération militaire destinée à détourner l'ennemi d'un point. Opérer une diversion avant d'attaquer. Manœuvre de diversion.
2Fig. Littér. Action qui détourne qqn de ce qui le préoccupe, le chagrine, l'ennuie. dérivatif, distraction, divertissement. « Je souhaite une diversion qui m'arrache à moi-même » (A. Gide). Faire diversion à (qqch.) :détourner, distraire, divertir de. « Nul répit, nulle relâche. Rien qui fasse diversion à ce labeur affolant » (R. Rolland). Absolt Son arrivée a fait diversion.

diversion nom féminin (bas latin diversio, -onis, de divertere, détourner) Manœuvre ou procédé visant à attirer l'adversaire vers une zone ou un point différent de celui sur lequel on compte attaquer : Opérer une diversion. Événement, action qui amène quelqu'un à détourner son attention d'une tâche, d'un souci : Une agréable diversion à son ennui.diversion (expressions) nom féminin (bas latin diversio, -onis, de divertere, détourner) Faire diversion, détourner l'attention de quelqu'un par une action quelconque. ● diversion (synonymes) nom féminin (bas latin diversio, -onis, de divertere, détourner) Événement, action qui amène quelqu'un à détourner son attention d'une...
Synonymes :
- distraction
- divertissement
- exutoire
- parade

diversion
n. f.
d1./d MILIT Opération destinée à détourner l'attention de l'ennemi. Tenter une diversion.
d2./d Fig. Faire diversion: détourner l'attention (de qqn) pour ne pas aborder un sujet.
|| Par ext. Distraction, dérivatif. Incident qui crée une diversion.

⇒DIVERSION, subst. fém.
A.— TECHN. MILIT. Opération stratégique consistant à détourner l'ennemi du point qu'il occupe en le poussant à déplacer ses troupes vers un autre front de défense. Front de diversion; opérer une diversion. La campagne d'Italie était, pour les Américains, une diversion qui ne devait pas amenuiser l'action principale (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 257) :
1. Nous prenions toute précaution afin de ne pas être, dans ces régions, à la merci d'attaques partielles que l'ennemi pourrait tenter en manière de diversion, en transportant en Lorraine et dans les Vosges des divisions françaises à reconstituer et des divisions américaines venues de l'armée britannique; ...
FOCH, Mémoires, t. 2, 1929.
B.— P. ext.
1. Souvent péj. Action de détourner quelqu'un ou quelque chose de son occupation première et généralement principale.
En partic. Faire, opérer une diversion. Détourner la conversation pour éluder le sujet en discussion. Il essaie (...) de faire diversion pour ne pas entrer dans la voie des aveux (ARAGON, Beaux Quart., 1936, p. 256).
2. Non péj. Événement qui, par sa survenance dans la vie d'un individu l'amène à détourner son attention de ses soucis ou préoccupations. L'arrivée de Christophe fit diversion (ROLLAND, J.-Chr., Aube, 1904, p. 35) :
2. Nous nous entretiendrons aussi de littérature, car c'est la seule chose, après l'amitié, qui puisse faire une agréable diversion aux tracas et aux ennuis de la vie; c'est la seule chose qui puisse nous consoler de nos malheurs et rendre la vigueur à notre âme abattue.
M. DE GUÉRIN, Correspondance, 1828, p. 21.
P. méton. Personne(s) qui occasionne(nt) une agréable diversion :
3. C'était la société et les entretiens avec un autre solitaire aussi sensible, plus âgé et plus malheureux que moi. Cette société était la seule diversion que j'eusse quelquefois à mon isolement.
LAMARTINE, Les Confidences, 1849, p. 341.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1314 « action de détourner (au propre) » (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, 757 ds T.-L. : saigniee ... faite pour la diversion des humours); 1587 milit. faire diversion (LANOUE, 440 ds LITTRÉ); 1588 fig. (MONTAIGNE, Essais, éd. Thibaudet, livre 3, chap. IV). Empr. au b. lat. diversio, -ionis « diversion, digression ». Fréq. abs. littér. :430. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 842, b) 357; XXe s. : a) 572, b) 574. Bbg. GOHIN 1903, p. 334.

diversion [divɛʀsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1314; bas lat. diversio, du supin de divertere « détourner ».
Action qui détourne.
1 Opération militaire destinée à détourner l'ennemi d'un point. || Opérer une diversion avant d'attaquer. || Faire une diversion efficace. — ☑ Loc. (1587). Faire diversion.
1 Phraate ne vit de ressource que dans la diversion qu'il voulait faire en Syrie (…)
Bossuet, Disc. sur l'hist. universelle, I, 9.
2 (…) une puissante diversion du côté de l'Angleterre (…)
Racine, Hist. du siège de Namur.
2 (1588). Fig. Action qui détourne qqn de ce qui le préoccupe, et, spécialt, de ce qui le chagrine, l'ennuie. Dérivatif, distraction, divertissement. || Un travail régulier sera une diversion à son ennui. || Faire diversion à qqch. : détourner, distraire, divertir de. Tromper. || Seule une diversion le sauvera de cette obsession. Changement.
3 (…) don César et sa belle-fille n'épargnèrent rien pour faire diversion à mon chagrin; ils mirent tour à tour en usage les amusements les plus propres à me dissiper (…)
A. R. Lesage, Gil Blas, XI, I.
4 Fièvreuses années ! Nul répit, nulle relâche. Rien qui fasse diversion à ce labeur affolant.
R. Rolland, Jean-Christophe, p. 143.
5 Je souhaite une diversion qui m'arrache à moi-même pour un temps, à ma table de travail, à mon piano où ma mémoire est également excédée par l'effort que je lui demande.
Gide, Journal, 22 mars 1917.
Par métonymie. Personne(s) qui constitue(nt) une diversion.
CONTR. Fixation.

Encyclopédie Universelle. 2012.