docte [ dɔkt ] adj.
• 1509; lat. doctus, p. p. de docere « enseigner »
♦ Vieilli ou plais. Qui possède des connaissances étendues, principalement en matière littéraire ou historique. ⇒ érudit, instruit, savant. « Quant à savoir s'il a réussi à bien traduire son auteur, je le laisse à de plus doctes » (Sainte-Beuve). — Un ton docte. ⇒ doctoral.
♢ N. (1553) Les doctes : les savants. « tout ce cours d'études, au bout duquel on a coutume d'être reçu au rang des doctes » (Descartes).
⊗ CONTR. Ignorant.
● docte adjectif et nom (latin doctus, de docere, enseigner) Littéraire ou ironique. Qui a des connaissances étendues, surtout en matière littéraire ou historique, et qui en est infatué ; pédant : Un docte personnage. ● docte (synonymes) adjectif et nom (latin doctus, de docere, enseigner) Littéraire Qui a des connaissances étendues, surtout en matière littéraire ou...
Synonymes :
- pédant
- pédantesque
docte
adj. Vieilli ou plaisant Savant, érudit. Je vous laisse à ce docte entretien.
⇒DOCTE, adj.
A.— [En parlant d'une pers.] Qui possède des connaissances étendues (notamment une grande culture classique). Docte et ami des lettres (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 207). Vous êtes docte, érudit; vous employez l'érudition à haute fin, à la démonstration évangélique (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 416). Un docte médecin, un savant humaniste nourrissant de beaux textes antiques et de curiosités ardentes sa prodigieuse mémoire (L. FEBVRE, Combats pour hist., 1931, p. 252) :
• ... je ne me lasse pas d'admirer la profonde variété des connaissances du docte rédacteur, M. Sallo. Combien j'aime à lire tous ces beaux passages grecs et latins dont il orne ses dissertations, et qui me ramènent à l'étude de nos anciens classiques!
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 2, 1812, p. 23.
— Emploi subst., gén. iron. L'humble ignorant mieux qu'un docte parfait! (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., Paraboles de Dom Guy, 1878, p. 324).
— P. ext. [En parlant d'un groupe, gén. légèrement iron.] Monsieur est académicien? (...) il fait partie de la docte assemblée (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 148).
♦ Littér. Les doctes sœurs, etc. Les Muses. Les filles de l'Achéloüs, vaincues par les doctes sœurs (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 178). Amant des Muses (...) redemande à ces doctes divinités cet œil vif et brillant de la jeunesse (DELACROIX, Journal, 1824, p. 107).
B.— [En parlant d'une pers., d'un aspect de son comportement, gén. iron.] Qui montre ou qui fait montre d'une grande érudition, qui est infatué d'un savoir réel ou simulé. Ces mêmes objets, que vos doctes mépris Accueillent aujourd'hui d'un front dur et sévère (CHÉNIER, Poèmes, Invention, 1794, p. 16). Un homme, le nez surchargé de lunettes bleues, la tête chauve et le ventre proéminent, (...) vêtu d'un habit noir, cravaté de blanc, avait la docte apparence d'un avocat et d'un médecin (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 2, 1859, p. 139). Cet air docte et sérieux que sur l'écran le spectateur trouve si comique (COLETTE, Ces plaisirs, 1932, p. 90).
— P. anal. [En parlant d'une chose] Qui se caractérise par une apparence solennelle et grave. L'influence apaisante de ces antiques cloîtres, de ces verts jardins, de cet horizon docte et charmant (BOURGET, Ét. et portr., Ét. angl., 1888, p. 237). Une plaisante et noble assemblée de tours (...) de maisons doctes, d'hôtels austères (DUHAMEL, Terre promise, 1934, p. 41).
C.— [En parlant d'une œuvre humaine, gén. littér.] Qui témoigne de connaissances étendues. Les doctes et les patients ouvrages de Dom Chamart (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 214). La médecine, elle, était l'art noble, fier de ses beaux secrets, et qui prêtait à de très doctes et subtils discours (FARAL, Vie temps St Louis, 1942, p. 88).
— Iron. Le chocolat a donné lieu à de profondes dissertations (...) il faut avouer que ces doctes écrits ont peu servi à la manifestation de la vérité (BRILLAT-SAV., Physiol. goût, 1825, p. 116).
Rem. On rencontre ds la docum. doctissime, adj. au sens de « très savant ». La mère Angélique écrivait un jour à Madame de Sablé, (...) :« Vous êtes doctissime dans les passions, les dégoûts, les instances et les fourberies du monde (...) ». Pascal était « doctissime » en telle matière autant que pas un (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 357).
Prononc. et Orth. :[]. Enq. :/dokt/. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1509 adj. (Archives municipales de Bayonne, Registres gascons, I, 573 ds R. Ling. rom., t. 20, p. 80); 1553 subst. (O. DE MAGNY, Amours, éd. Courbet, 109). Empr. au lat. class. doctus part. passé, attesté comme adj. et subst. de docere « enseigner »; docte a éliminé l'anc. forme pop. duit « expérimenté, habile » (1155 WACE, Brut, éd. I. Arnold, 12114) — XVIIe s. ds LITTRÉ, s.v. duit part. de l'a. fr. duire « instruire » (ca 1160, Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 3560) issu du lat. docere. Fréq. abs. littér. :281. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 727, b) 341; XXe s. : a) 318, b) 199. Bbg. TRACC. 1907, p. 136 (s.v. doctissime).
docte [dɔkt] adj. et n.
ÉTYM. 1532, Rabelais; doct, v. 1509; lat. doctus « savant », p. p. de docere « enseigner ».
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♦ Vieilli ou littér. (mod. : souvent iron. ou plais.). Qui possède des connaissances étendues, principalement en matière littéraire ou historique. ⇒ Érudit, fort, instruit, savant. || Savant très docte. ⇒ Doctissime.
1 Docte (…) ne se dit guère qu'en parlant de l'antiquité et de ce qui s'y rapporte… (Il) s'emploie parfois dans un sens ironique ou en plaisantant.
Lafaye, Dict. des synonymes, p. 936.
2 Une personne humble, qui est ensevelie dans le cabinet, qui a médité, cherché, consulté, confronté, lu ou écrit pendant toute sa vie, est un homme docte.
La Bruyère, les Caractères, II, 28.
3 (…) Ursus était savantasse, homme de goût, et vieux poète latin. Il était docte sous les deux espèces : il hippocratisait et il pindarisait.
Hugo, l'Homme qui rit, I, I, 1.
4 Quant à savoir s'il a réussi à bien traduire son auteur, je le laisse à de plus doctes et ne dirai que mon impression. Sa traduction peut paraître très exacte, et fidèlement calquée sur l'original (…)
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, t. VI, p. 357.
♦ N. (1553). || Les doctes : les savants.
5 Mais, sitôt que j'eus achevé tout ce cours d'études, au bout duquel on a coutume d'être reçu au rang des doctes, je changeai entièrement d'opinion.
Descartes, Disc. de la méthode, I.
♦ (Choses). || Un docte entretien (→ Affaire, cit. 13; 2. dé, cit.).
6 (…) dire en beaux vers, ou bien en docte prose (…)
Molière, l'Étourdi, II, 11.
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DÉR. Doctement.
Encyclopédie Universelle. 2012.