ébrouement [ ebrumɑ̃ ] n. m.
• 1611; de ébrouer
♦ Expiration bruyante, sorte d'éternuement du cheval et de certains animaux. « un ébrouement rauque et profond comme en ont les chevaux abattus » (Genevoix).
♢ Par anal. « Un dernier ébrouement d'ailes s'apaisa dans les arbres » (F. Mauriac).
● ébrouement nom masculin Action de s'ébrouer, en parlant d'un animal. ● ébrouement (difficultés) nom masculin Orthographe S'écrit avec un e muet intérieur. Ébrouement correspond à s'ébrouer, verbe du 1er groupe (comme aboiement correspond à aboyer. → aboiement).
⇒ÉBROUEMENT, subst. masc.
A.— [En parlant d'animaux domestiques et notamment du cheval] Éternuement bruyant. Et le silence n'était troublé que par l'ébrouement d'un cheval, ou le bruit d'un ongle qui frappait la terre (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p. 31) :
• 1. De temps en temps un cliquetis de sabre, un ébrouement de cheval, quelques paroles à voix basse dans une langue dure et barbare qui écorche la brume.
A. DAUDET, Robert Helmont, 1874, p. 72.
• 2. ... les mammifères toussent. La toux se produit par irritation de la muqueuse des voies respiratoires. (...) chez le cheval en bonne santé, cette toux provoquée ne se répète pas. Un fort ébrouement la suit généralement.
GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 87.
— MAN. Ronflement du cheval dû à une excitation physique, à la surprise, à la peur. Des colères de charretiers faisant claquer leurs fouets, un ébrouement de cheval soufflant de peur (ZOLA, Page amour, 1878, p. 1090).
— P. anal. [En parlant d'animaux en gén.] Des ébrouements de bêtes impatientes (A. DAUDET, N. Roumestan, 1881, p. 144). Un dernier ébrouement d'ailes s'apaisa dans les arbres chargés d'oiseaux (MAURIAC, Génitrix, 1923, p. 347). Ce marsouin dont les brusques ébrouements et les jeux brutaux dans l'écume de la mer (VALÉRY, Variété I, 1924, p. 88).
B.— Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] Excitation, réveil, comme après un moment de torpeur ou de forte attention. Puis il y a cinq minutes d'entr'acte, un ébrouement général de la salle qui se remet, s'étire (A. DAUDET, Rois en exil, 1879, p. 292) :
• 3. Serons-nous de simples utilités anonymes dans notre époque? Rangés, classés, résignés après quelques ébrouements de jeunesse, laisserons-nous échoir à d'autres le dépôt de la force?
BARRÈS, Les Déracinés, 1897, p. 260.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) 1611 esbrouement « éternuement de certains animaux » (COTGR.) — 1660, OUDIN Fr.-Esp.; de nouv. 1755 (Encyclop.); b) 1755 « expiration forte et sonore du cheval effrayé » (ibid.); 2. 1879 de pers. (A. DAUDET, loc. cit.); 3. 1888 d'oiseaux (ID., Trente ans Paris, p. 288). Dér. du rad. de (s')ébrouer; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :15.
ébrouement [ebʀumɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1611; de s'ébrouer.
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1 (1755). Expiration bruyante (du cheval et de certains animaux).
1 Il ne cessa de discourir de sa promenade à cheval (…) des ébrouements de son cheval dans les terres labourées (…)
1.1 Le coupé était tout attelé, et c'était l'ébrouement du cheval qui l'avait fait découvrir.
Zola, Son Excellence Eugène Rougon, t. II, p. 107.
2 Un long moment il (le cerf) nagea dans le clair, suivi, poussé par les regards tendus. Les chiens s'étaient remis à japper. Dans l'intervalle de leurs abois on entendait le souffle de la bête, un ébrouement rauque et profond comme en ont les chevaux abattus.
M. Genevoix, Forêt voisine, XII, p. 167.
2 Par anal. Bruit comparable à un ébrouement.
3 (…) il distinguait vers le chenil le souffle ronflant de son vieux chien Pillon, le choc mou d'un lapin qui se retournait dans sa caisse, l'ébrouement d'ailes d'une poule au perchoir, ou celui d'un faisan dans la volière d'élevage.
M. Genevoix, Raboliot, I, p. 10.
4 Un dernier ébrouement d'ailes s'apaisa dans les arbres chargés d'oiseaux.
F. Mauriac, Génitrix, V.
♦ Fig. Bruit et mouvement d'animaux, de personnes qui s'ébrouent (2.). || « Puis il y a cinq minutes d'entracte, un ébrouement général de la salle qui se remet, s'étire » (A. Daudet, Rois en exil, 1879, p. 292, in T. L. F.).
Encyclopédie Universelle. 2012.