ecclésiastique [ eklezjastik ] adj. et n. m.
• 1324; lat. ecclés. ecclesiasticus, gr. ekklêsiastikos
1 ♦ Relatif, propre à une église, et spécialt à l'Église catholique et à son clergé. L'état, la vie ecclésiastique. « son attachement à l'habit ecclésiastique » (Stendhal). « Deux tribunaux s'organisèrent, l'un ecclésiastique [...] l'autre civil » (Huysmans). Ordres ecclésiastiques. ⇒ religieux. Les dignitaires ecclésiastiques. ⇒ prélat. Bénéfice, revenu ecclésiastique. Divisions ecclésiastiques. ⇒ diocèse, paroisse.
2 ♦ N. m. (1507) Membre du clergé. ⇒ ministre, pasteur , prêtre, religieux. Réunion d'ecclésiastiques.
⊗ CONTR. Civil, laïque.
● ecclésiastique adjectif (latin ecclesiasticus, du grec ekklêsiastikos) Qui concerne l'Église, le clergé : État ecclésiastique. ● ecclésiastique (expressions) adjectif (latin ecclesiasticus, du grec ekklêsiastikos) Administration ecclésiastique, émanation du pouvoir exécutif de l'Église. Division ecclésiastique, division territoriale établie en fonction de la juridiction ecclésiastique. (Les principales sont le diocèse et la paroisse.) Droit civil ecclésiastique, partie du droit canon qui s'intéresse aux affaires de l'Église dans la mesure où celles-ci interfèrent sur l'ordre public et l'intérêt commun de la nation. Fonctions ecclésiastiques, celles qui demandent pour leur exercice valide et licite le pouvoir d'ordre et la réception de la juridiction nécessaire. ● ecclésiastique nom masculin Membre du clergé.
ecclésiastique
adj. et n. m. Qui a rapport au clergé. Fonctions ecclésiastiques.
|| n. m. Membre du clergé. Un jeune ecclésiastique.
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ecclésiastique
(livre de l') livre sapiential de la Bible; écrit en hébr. (v. 200 av. J.-C.) par Jésus Ben Sirach, il fut traduit en grec (132 av. J.-C.).
⇒ECCLÉSIASTIQUE, adj. et subst. masc.
A.— Adj. [Toujours postposé]
1. [Correspond à église I]
a) [En parlant d'une pers.] Qui appartient à l'Église comme membre du clergé. Anton. laïc/laïque. Le nom des patrons laïcs et des collateurs ecclésiastiques [d'une localité] (PROUST, Sodome, 1922, p. 926). Trois personnalités ecclésiastiques — un pasteur réformé, un évêque anglican, un prêtre catholique (Monde, 19 janv. 1952, p. 9).
— En partic., parfois péj. [En parlant de l'attitude, de l'expression d'une pers.] Qui est typique d'un membre du clergé. Sa bonhomie tout ecclésiastique désarmait les préventions (HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 35).
b) [En parlant d'un inanimé abstr. ou concr.]
— Qui concerne l'Église. Les acquéreurs des biens ecclésiastiques aliénés (Doc. hist. contemp., 1785-1850, p. 107). Quelle honte de n'avoir point encore relu l'histoire ecclésiastique depuis ma sortie du séminaire (DUPANLOUP, Journal, 1851-76, p. 46). Dispenses ecclésiastiques pour l'union entre parents (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 520).
♦ ADMIN. Division ecclésiastique. Circonscription territoriale (par exemple diocèse, paroisse) ressortissant à la juridiction d'un membre du clergé. La province ecclésiastique de Reims (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p. 237). Les diverses Églises de la diaspora anglicane sont organisées en provinces ecclésiastiques autonomes (Philos., Relig., 1957, p. 5013).
— Qui concerne le clergé. Habit ecclésiastique. Le sommet du crâne coiffé d'une calotte ecclésiastique (ZOLA, Œuvre, 1886, p. 195).
2. [Correspond à église II] Qui se rapporte à l'église. Les huit tons du chant ecclésiastique (R. LENORMAND, Harm. mod., 1913, p. 91).
B.— Subst. masc. Membre du clergé. Un ecclésiastique luthérien en grosse perruque batave (ADAM, Enf. Aust., 1902 p. 339). L'entrée dans le salon d'un ecclésiastique âgé, vêtu d'une sontane à lisérés violets (BOURGET, Actes suivent, 1926, p. 61).
Rem. Dans le domaine biblique, on rencontre a) Ecclésiastique, subst. masc. (précédé de l'art. déf. et avec majuscule). Un des livres sapientiaux deutérocanoniques de l'Ancien Testament. Quatrième verset du septième chapitre de l'Ecclésiastique (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 359). Louis de Grenade, citant l'Ecclésiastique, nous recommande de ne pas laisser se perdre, dans l'oraison, la grâce du jour heureux (JANKÉL., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 124). b) Ecclésiaste, subst. masc. (précédé de l'art. déf. et gén. avec majuscule). Titre de l'auteur d'un des livres sapientiaux de l'Ancien Testament (du grec « orateur, prédicateur de l'assemblée »); p. méton., le livre lui-même. L'Ecclésiaste assis sous les cèdres bibliques (LECONTE DE LISLE, Poèmes barb., 1878, p. 350). Ce verset de l'Ecclésiaste :« Malheur à la ville dont le prince est un enfant! » (MONTHERL., Ville dont prince, 1951, III, 7, p. 934).
Prononc. et Orth. :[eklezjastik]. Mais [] ouvert à l'initiale ds LITTRÉ, PASSY 1914 et à titre de var. ds WARN. 1968. Cette prononc. s'explique par la position du 1er e devant 2 c qui sont pourtant uniquement graph. et peuvent néanmoins influencer la prononc. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. I. [XIIIe s. d'apr. BL.-W.1-5]; 1324 adj. eclésiastique « relatif à l'église ou au clergé » (Dit des Mais, éd. A. Jubinal, I, 189); 1507-08 subst. « membre du clergé » (ELOY D'AMERVAL, Livre de la Deablerie, éd. Ch.-Fr. Ward, 2246). II. 1284 [date du ms.] subst. masc. (BRUNET LATIN, Trésor, éd. P. Chabaille, p. 63). I empr. au lat. chrét. ecclesiasticus attesté comme adj. et subst. gr. eccl. « id. » (class. « relatif à l'assemblée du peuple »). II empr. au lat. chrét. Ecclesiasticus (gr. ; Théol. cath.), de même sens, l'ouvrage étant, selon Rufin, le livre « ecclésiastique » par excellence, celui qu'on utilisait de préférence dans les églises pour l'instruction des catéchumènes (Catholicisme). Fréq. abs. littér. :1 389. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 626, b) 2 349; XXe s. : a) 2 318, b) 1 012.
DÉR. Ecclésiastiquement, adv., rare. a) À la manière des ecclésiastiques. Ses grasses mains, ecclésiastiquement croisées sur sa serviette (E. DE GONCOURT, La Faustin, 1882, p. 169). b) Au point de vue des lois de l'Église. Ecclésiastiquement et catholiquement parlant, il ne peut y avoir de divorce (MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, t. 1, 1870, p. 267). — []. Pour [] ouvert à l'initiale ds LITTRÉ et BARBEAU-RODHE 1930, cf. supra. Le mot est admis ds Ac. 1694-1932. — 1re attest. 1422 (Reg. Consul. de Lyon, I, 328, Guigne ds R. Hist. litt. Fr., t. 11, p. 493); de ecclésiastique, suff. -ment2. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — QUEM. 2e s. t. 3 1972 (s.v. ecclésiastiquement).
ecclésiastique [eklezjastik] adj. et n. m.
ÉTYM. 1324; lat. ecclesiasticus, grec ekklêsiastikos, de ekklêsiastês. → Ecclésiaste.
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1 (1324). Adj. Relatif, propre au clergé d'une église chrétienne, et, spécialt, de l'Église catholique. || L'état ecclésiastique; la vie, la carrière ecclésiastique. || Discipline, règle ecclésiastique. || Célibat ecclésiastique. || Ordres ecclésiastiques. ⇒ Religieux. || Autorité (cit. 25), puissance ecclésiastique. || Histoire ecclésiastique. || Charges (cit. 17), fonctions ecclésiastiques (→ Article, cit. 7). || Dignités, honneurs ecclésiastiques. || L'archiprêtre, le chanoine, sont des dignitaires ecclésiastiques (⇒ Prélat). — Droit, loi ecclésiastique. ⇒ 2. Canon. || Juridiction, tribunal ecclésiastique (⇒ Officialité). || Chambre ecclésiastique. || Censure ecclésiastique. || Délit ecclésiastique. — Bénéfice ecclésiastique. || Revenu ecclésiastique. ⇒ Mense. || Chancellerie ecclésiastique. || Biens ecclésiastiques. || Province ecclésiastique. || Divisions ecclésiastiques. ⇒ Diocèse, paroisse. || Calendrier ecclésiastique. — Habit, costume ecclésiastique. || L'onction ecclésiastique.
1 Eh bien ! se dit-il (Julien….) Je sais choisir l'uniforme de mon siècle. Et il sentit redoubler son ambition et son attachement à l'habit ecclésiastique.
Stendhal, le Rouge et le Noir, II, XIII.
2 Les paysans les tenaient pour les chefs laïques de la paroisse, comme le curé était le chef ecclésiastique.
Renan, Souvenirs d'enfance, I, III, p. 38.
3 Aussitôt que Gilles (de Rais) et ses complices furent incarcérés, deux tribunaux s'organisèrent : l'un ecclésiastique, pour juger les crimes qui relevaient de l'Église, l'autre, civil (…) A vrai dire, le tribunal civil qui assista aux débats ecclésiastiques s'effaça complètement (…) les procédures ecclésiastiques durèrent un mois et huit jours (…)
Huysmans, Là-bas, XVI, p. 222.
2 N. m. (1507). Membre d'un clergé. ⇒ Clergé, église. || Ecclésiastiques catholiques romains. ⇒ Abbé, chanoine, clerc, curé, ministre, pasteur, prêtre, religieux; fam. calotin, calotte, curaillon, curé (fam.), cureton. || Ecclésiastique protestant. ⇒ Pasteur; ministre. — (Sans précision). Membre du clergé catholique. || Formation de l'ecclésiastique au séminaire. || Ecclésiastique appartenant au clergé séculier, régulier. || Costume d'ecclésiastique. ⇒ Barrette, calotte, camail, douillette, rabat, soutane. || Chapeau, ceinture, col d'ecclésiastique. || Les ecclésiastiques ne portent plus la soutane, en France et dans de nombreux pays. || Honoraires, casuel d'un ecclésiastique. || Le prieur (cit. 1) était un très bon ecclésiastique.
4 Chacun de nous avait dans une petite armoire un fourniment complet d'ecclésiastique : une soutane noire avec une longue queue, une aube, un surplis (…) des bas de soie noire, deux calottes (…) des rabats bordés de petites perles blanches, tout ce qu'il fallait.
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, II, p. 24.
5 Je veux croire que votre père spirituel est un excellent ecclésiastique, pavé et briqueté des plus évangéliques intentions.
Léon Bloy, le Désespéré, IV, p. 175.
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II N. m. Un des livres sapientiaux de l'Ancien Testament, considéré comme apocryphe par les israélites et les protestants. || « Dans les manuscrits grecs, l'Ecclésiastique est désigné sous le nom de La sagesse de Jésus, fils de Sirach… » (Crampon, Bible). ⇒ aussi Ecclésiaste.
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CONTR. Civil, laïque, temporel.
DÉR. Ecclésiastiquement.
Encyclopédie Universelle. 2012.