écrouer [ ekrue ] v. tr. <conjug. : 1>
• escrouer 1642; de 1. écrou
♦ Inscrire sur le registre d'écrou. ⇒ emprisonner, incarcérer. Le malfaiteur a été appréhendé et écroué. « Cet homme était écroué sous le no 9 430 et se nommait Jean Valjean » (Hugo).
⊗ CONTR. Élargir, libérer.
● écrouer verbe transitif Dresser un acte d'écrou pour quelqu'un. Mettre quelqu'un en prison, l'incarcérer. ● écrouer (synonymes) verbe transitif Mettre quelqu'un en prison, l'incarcérer.
Synonymes :
- boucler (familier)
- coffrer (familier)
- incarcérer
Contraires :
- élargir
- libérer
- relâcher
- relaxer
écrouer
v. tr. DR Inscrire (qqn) sur le registre d'écrou (1).
|| Par ext. Emprisonner.
⇒ÉCROUER, verbe trans.
[Le compl. désigne un prisonnier, un condamné]
A.— Inscrire sur le registre d'écrou (cf. écrou2). Cet homme était écroué sous le numéro 9430 et se nommait Jean Valjean (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 451). Les lignes dansantes s'immobilisèrent tout à coup, lui jetèrent aux yeux d'autres mots : A été écroué le... A subi l'emprisonnement cellulaire à... (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 113).
B.— P. méton. Emprisonner. On apprit un jour qu'il avait été arrêté et écroué dans la prison (FRANCE, Putois, 1904, p. 70) :
• ... la détention pour dettes est un fait judiciaire si rare en province que, dans la plupart des villes de France, il n'existe pas de maison d'arrêt. Dans ce cas, le débiteur est écroué à la prison où l'on incarcère les inculpés, les prévenus, les accusés et les condamnés.
BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 730.
Rem. On rencontre ds la docum. qq. emplois (essentiellement chez Hugo et Huysmans) p. métaph., dans le domaine de la vie intellectuelle ou spirituelle. Toute terre est un bagne Où la vie en pleurant, jusqu'au jour du réveil, Vient écrouer l'esprit qui tombe du soleil (HUGO, Contempl., t. 2, 1856, p. 187). Pourquoi les âmes élues seraient-elles-écrouées dans des geôles charnelles différentes des autres? (HUYSMANS, En route, t. 2, 1895, p. 245). Emploi pronom. Ah! s'écrouer dans le passé, revivre au loin, ne plus même lire un journal, ne pas savoir si des théâtres existent, quel rêve! (ID., Là-bas, t. 1, 1891, p. 26).
Prononc. et Orth. :[], (j')écroue []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1642 escrouer (Oudin ds DG). Dér. de écrou2; dés. -er. Fréq. abs. littér. :35. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 290.
écrouer [ekʀue] v. tr.
ÉTYM. 1642, escrouer; de 1. écrou, et -er.
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1 Dr. Inscrire sur le registre d'écrou. || Il a été arrêté et écroué.
1 Il se loue fort du procédé de ces messieurs; on ne saurait être écroué avec plus de civilité, interrogé plus sagement, ni élargi plus promptement qu'il n'a été (…)
P.-L. Courier, Collection d'articles, 1er nov. 1823.
2 Cet homme était écroué sous le no 9430 et se nommait Jean Valjean.
Hugo, les Misérables, II, II, 3.
2 Cour. Emprisonner, enfermer dans une prison. ⇒ Incarcérer.
3 (…) le débiteur est écroué à la prison où l'on incarcère les inculpés, les prévenus, les accusés et les condamnés.
Balzac, Illusions perdues, Pl., p. 730, in T. L. F.
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CONTR. Élargir, libérer, relâcher.
Encyclopédie Universelle. 2012.