égueuler [ egɶle ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1690 au p. p.; de é- et gueule
♦ Rare Détériorer, déformer à l'ouverture. ⇒ ébrécher. — P. p. adj. Cour. « Un pot à eau égueulé » (France). — Géol. Cratère égueulé, dont une paroi présente une dépression. — N. m. ÉGUEULEMENT .
● égueuler verbe transitif Briser le bord ou le goulot d'un objet ; ébrécher. ● égueuler (synonymes) verbe transitif Briser le bord ou le goulot d'un objet ; ébrécher.
Synonymes :
- ébrécher
⇒ÉGUEULER, verbe trans. et pronom.
I.— Emploi trans., vx. Faire une brèche au bord du col d'un récipient. Égueuler un bocal, une jarre, une cruche. Plus loin encore, dans un placard, dont le vent bat la porte, un bidet égueulé par un éclat d'obus (GONCOURT, Journal, 1871, p. 743).
— P. ext. Sa grande gaieté est de crier de temps en temps, en un rire qui égueule un coin de sa bouche (GONCOURT, Journal, 1833, p. 265).
II.— Emploi pronom.
A.— TECHN. MILIT., vieilli. [En parlant de la bouche d'un canon] S'endommager. Cette pièce de canon s'égueule (Ac. 1835, 1878).
— P. métaph. Le profil s'égueule ou s'ébrèche [dans les caricatures de Vinci], ouvrant ou diminuant son angle facial avec une incroyable puissance de ridiculisation (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 219).
B.— Se faire mal à la gorge à force de crier. S'égueuler de crier (Ac. 1835, 1878).
Prononc. et Orth. :[egœle], (j')égueule [egœl]. Ds Ac. 1694, 1740-1932. Étymol. et Hist. 1. 1396 « égorger » (Récit d'un bourgeois de Valenciennes, p. 233, Kervyn ds GDF.) — XVe s. (Chron., ibid.); 2. a) 1564 esgueulé de crier (THIERRY); b) 1690 cruche esgueulée (FUR.). Dér. de gueule; préf. é-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :2.
1. égueuler [egœle] v. tr.
ÉTYM. 1690, au p. p.; de é-, gueule (III.), et suff. verbal.
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♦ Rare. Détériorer, déformer (un récipient) par le bord, l'orifice. ⇒ Ébrécher. — Milit. || Égueuler la bouche d'un canon, l'endommager soit par un accident, soit par un long usage. — Pron. || S'égueuler. Se déformer, être déformé à l'ouverture.
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égueulé, ée p. p. adj.
♦ Plus cour. || Bocal égueulé, seau égueulé, dont le pourtour de l'ouverture est ébréché. — Spécialt (géol.). || Cône égueulé d'un volcan.
1 (…) un pot à eau égueulé dans lequel trempait une botte de myosotis.
France, Jocaste, Œ., t. II, p. 89.
2 Au type strombolien correspondent principalement des cônes de débris, formés exclusivement d'entassements de bombes et de lapilli (…) Les cratères, à parois abruptes, sont d'ordinaire égueulés sur l'un des côtés. C'est par cette dépression que s'épanchent des coulées de laves plus ou moins étroites. Les volcans éteints à cratères de la chaîne des Puys (…) et du Vivarais ont conservé encore ces divers caractères, souvent avec une netteté et une fraîcheur qui révèlent leur âge récent.
Émile Haug, Traité de géologie, t. I.
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DÉR. Égueulement.
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2. égueuler (s') [egœle] v. pron.
ÉTYM. 1564, au p. p.; de é-, gueule (II.), et suff. verbal; cf. égueuler « égorger », 1396 (jusqu'au XVIe); aussi « vomir » (→ Dégueuler).
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♦ Pop. et vx. Se fatiguer la gorge, la voix à force de crier.
1 Je m'égueule de rire, écrivant d'une broche
En mots de Pathelin ce grotesque sonnet.
Saint-Amant, Sonnet, Œuvres poétiques, p. 94.
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égueulé, ée p. p. adj.
♦ Pop. et vx. Qui a la voix cassée à force de crier. — (1656). Qui se fait à gueule ouverte, en ouvrant la gueule. || Rire égueulé.
2 (…) la fille de la duchesse de la Ferté qui ne me le pardonnerait point si j'y manquais, et qui était une égueulée sans aucun ménagement.
Saint-Simon, Mémoires, t. I, IX.
Encyclopédie Universelle. 2012.