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embusquer

embusquer [ ɑ̃byske ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1611; réfect. de embuschier (XIIe ), de bûche, d'apr. it. imboscare, de bosco « bois »
1Mettre (une troupe, des hommes) en embuscade, poster en vue d'une agression. « Tous deux sont embusqués au détour du chemin » (Hugo). Pronom. S'embusquer derrière une porte.
2(1914-1918) Affecter par faveur (un mobilisé) à un poste non exposé, à une unité non combattante de l'arrière. Il a réussi à se faire embusquer, ou pronom. à s'embusquer. P. p. subst. « J'en avais marre des embusqués de l'arrière » (Dorgelès). planqué.
⊗ CONTR. Débusquer.

embusquer verbe transitif (ancien français embuschier, avec l'influence de l'italien imboscare) Mettre en embuscade : Embusquer une troupe dans un défilé.embusquer (synonymes) verbe transitif (ancien français embuschier, avec l'influence de l'italien imboscare) Mettre en embuscade
Synonymes :
- poster

embusquer
v.
d1./d v. tr. Mettre en embuscade.
d2./d v. Pron. Se cacher pour attendre qqn au passage. Le malfaiteur s'était embusqué dans un recoin.

⇒EMBUSQUER, verbe trans.
A.— Emploi trans., vieilli, ART MILIT. et usuel. Poster en embuscade. Il embusqua une partie de sa troupe dans un bois voisin (Ac. 1835-1932). Le sculpteur sortit du salon, rassembla ses amis, et les embusqua dans la cour du palais (BALZAC, Sarrasine, 1831, p. 428).
B.— Emploi pronom. réfl.
1. Se poster en embuscade. Embusquons-nous derrière l'angle de sa maison. Il est nuit noire. Nous le tuerons quand il passera (HUGO, L. Borgia, 1833, II, 1, p. 128). Vingt jeunes gens des plus ardents devaient s'embusquer dans une petite rue donnant sur le quai de la Ferraille, et faire feu sur Louis-Philippe, lorsqu'il se rendrait du Palais-Royal à la Maison de ville (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 630).
2. P. ext.
a) Se dissimuler pour observer sans être vu. Frédéric attendit pour descendre que l'on fût arrivé dans la cour; puis il s'embusqua au coin de la rue de Choiseul, et aperçut Arnoux qui remontait lestement (FLAUB., Éduc. sent., 1869, p. 110).
b) En partic., usuel. [En parlant d'un militaire] Se faire affecter à un poste qui lui évite en temps de paix toute exigence et en temps de guerre tout danger sérieux.
En constr. factitive. Il est parvenu à se faire embusquer (Ac. 1932).
Prononc. et Orth. :[], (je m')embusque []. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. [XVe s. « poster dans un lieu pour surprendre l'ennemi » (Chron. de Neuchâtel ds DG)]; 1620 réfl. « se cacher, s'abriter » (A. D'AUBIGNÉ, Les Tragiques, IV, 102 ds HUG.); spéc. 1855 arg. milit. « se planquer » (ds ESN.); d'où 1883 embusqué part. passé subst. (FUSTIER, Suppl. Dict. A. Delvau, p. 515). Réfection de l'a. fr. embuschier (embûche) sur le modèle de l'ital. imboscare, attesté dep. le XIIIe s. (Épitres de Sénèque vulgarisées ds BATT., au sens de « se cacher »; « tendre une embuscade » dep. 1re moitié XIVe, Décades de Tite-Live vulgarisées, ibid.), et dér. de bosco (bois). Fréq. abs. littér. : 70.
DÉR. Embusquage, subst. masc. Action de s'embusquer; résultat de cette action. Encore fallait-il que le fidèle se prêtât à cet embusquage, et elle était désolée de voir Morel feindre de vouloir s'y montrer récalcitrant (PROUST, Temps retr., 1922, p. 768). Arg. milit. Action de se mettre à l'abri du danger; résultat de cette action. Obéir passivement et loyalement, c'est déjà un embusquage (MAC ORLAN, Bob, bataillonnaire, Paris, Michel, 1919, p. 118). []. 1re attest. 1919 id.; de embusquer, suff. -age. Fréq. abs. littér. : 3.
Bbg. — CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 513. — HOPE 1971, p. 37.

embusquer [ɑ̃byske] v. tr.
ÉTYM. XVe; réfection de embûcher (XIIe), de bûche, d'après l'ital. imboscare, de bosco « bois ».
1 Mettre (une troupe, des hommes) en embuscade, poster en vue d'une agression. || Il embusqua ses hommes derrière un petit bois (→ Détour, cit. 3).
1 (…) nous conduisons au gibet un malheureux que l'indigence embusque sur un grand chemin (…) et l'on fera grâce à un brigand infiniment plus dangereux (…)
G.-T. Raynal, Hist. philosophique…, XVIII, 14, in Littré.
2 (1914-1918). Affecter par faveur (un mobilisé) à un poste non exposé, à une unité non combattante de l'arrière (rare, sauf en emploi factitif et au pron.; → ci-dessous). || Avoir assez de protections pour se faire embusquer.Par ext. Soustraire par faveur un civil à la mobilisation et en général à ses obligations militaires.
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s'embusquer v. pron.
1 Se cacher, se poster en embuscade, pour surprendre qqn. || Les assaillants s'embusquèrent derrière un taillis.
Fig. Se dissimuler. Enfermer (s'); → Agitation, cit. 15.
2 Aucune expérience n'avait enseigné à Thérèse que derrière toute bizarrerie, qu'à l'abri d'une outrance, d'une affectation, souvent des vices s'embusquent.
F. Mauriac, le Mal, p. 20.
2 Se faire affecter à un poste sans danger. Planquer (se). || Militaire qui a réussi à s'embusquer.
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embusqué, ée p. p. adj. et n. m.
1 En embuscade. || Troupe embusquée au fond d'un ravin.
3 Aimons-nous doucement. L'Amour dans sa guérite,
Ténébreux, embusqué, bande son arc fatal.
Baudelaire, Spleen et idéal, LXIV, « Sonnet d'automne ».
2 Par ext. Caché, dissimulé.
4 Je ne suis pas de ces démons pusillanimes, terrés dans la cave, embusqués sous l'auvent du toit, ou grelottants dans le puits.
Colette, la Paix chez les bêtes, « Poum », p. 5.
3 N. m. || Un embusqué, militaire ou civil qui s'est fait embusquer en temps de guerre, militaire qui bénéficie d'un poste facile en temps de paix.REM. Le fém. est virtuel.
5 Le producteur sera déifié, le mercanti prendra dans la haine publique la place de l'embusqué (…)
A. Maurois, les Discours du Dr O'Grady, XIV, p. 147.
6 (…) c'est d'un hochement de tête philosophe, sans haine, que, prêt à repartir pour la guerre, il disait en voyant se bousculer les embusqués retenant leurs tables : « On ne dirait pas que c'est la guerre ici ».
Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 735.
CONTR. Découvrir, exposer, montrer.
DÉR. Embusquage.

Encyclopédie Universelle. 2012.