émerveiller [ emɛrveje ] v. tr. <conjug. : 1> ♦ Frapper d'étonnement et d'admiration. ⇒ éblouir, enchanter, 2. fasciner, ravir. Ce spectacle m'a émerveillé. Être émerveillé par qqch. P. p. adj. Un regard émerveillé. — Absolt « Le jour, cette vallée émerveille; la nuit, elle fascine » (Hugo).
♢ S'ÉMERVEILLER v. pron. Éprouver un étonnement agréable devant qqch. d'inattendu qu'on juge merveilleux. ⇒ s'extasier. S'émerveiller de qqch., devant qqch. « Un enfant qui s'émerveille lorsque, en frappant les touches, il réussit à produire un accord » (Larbaud). Ils « s'émerveillaient de trouver les ouvriers dociles à leurs exigences » (Maurois).
⊗ CONTR. Décevoir.
● émerveiller verbe transitif (de merveille) Inspirer à quelqu'un un sentiment d'étonnement et de vive admiration ; éblouir : Ses connaissances m'ont émerveillé. ● émerveiller (synonymes) verbe transitif (de merveille) Inspirer à quelqu'un un sentiment d'étonnement et de vive admiration ;...
Synonymes :
- éblouir
- fasciner
- ravir
Contraires :
- décevoir
- désenchanter
- désillusionner
émerveiller
v. tr. Frapper d'admiration. émerveiller l'auditoire par son savoir.
|| v. Pron. être frappé d'admiration, d'étonnement devant qqch que l'on trouve merveilleux. S'émerveiller de peu de chose.
⇒ÉMERVEILLER, verbe trans.
Souvent employé au passif. Provoquer un sentiment d'admiration mêlée de surprise. Je suis tout étourdi des tableaux que j'ai vus et je suis émerveillé de l'école vénitienne (BALZAC, Corresp., 1837, p. 270). Il émerveilla le maire par ses connaissances techniques (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 257).
♦ Absolument :
• 1. Trop de souci d'émerveiller (...) engendre chez le lecteur une sensation croissante d'être la proie d'une bibliothèque soudain vertigineusement déchaînée...
VALÉRY, Variété V, 1944, p. 203.
— Emploi pronom. Ressentir un sentiment d'admiration mêlée de surprise :
• 2. Ils [les adeptes des philosophes] admirent la délicate harmonie des nombres et des formes : ils s'émerveillent quand une découverte nouvelle leur ouvre une perspective inattendue...
POINCARÉ, La Valeur de la sc., 1905, p. 139.
♦ [Avec un compl. nom.] Vous avez tort, tout de suite après, de tant vous émerveiller sur la versification de Lucain (LEMAITRE, Contemp., 1885, p. 327). Ce prisonnier délivré qui s'émerveille de l'immensité de la mer (SAINT-EXUP., Terre hommes, 1939, p. 160).
♦ [Avec un inf. prép.] Guillaume s'émerveillait à la voir devant lui (ZOLA, M. Férat, 1868, p. 99). L'on s'émerveilla de voir apparaître miraculeusement le soleil au-dessus de la sainte montagne (BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 302).
♦ [Avec une prop. complétive ou une circ.] Nous nous émerveillons comme il [le grand homme] a dénoué le nœud, fait s'évanouir l'obstacle (VALÉRY, Variété IV, 1938, p. 42). Un de ces jolis jouets dont on s'émerveille que tout y soit si bien imité (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 61).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Un ex. du part. prés. adj. émerveillant, ante. Qui émerveille. L'émerveillante beauté de ce monde vient de ceci précisément que rien n'y dure et que sans cesse ceci doit céder place et matière pour permettre à cela, qui n'a pas encore été, de se produire (GIDE, Journal, 1940, p. 20). b) L'adj. émerveillable. Digne qu'on s'en émerveille. Un ciel émerveillable, tout resplendissant de constellations, couronnait ma tête (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 679). c) Le subst. fém. arch. émerveillance. Émerveillement. Vous ne sauriez croire, mes amis, quels cris de contentement et d'émerveillance il y eut sur la place, au bruit tonnant de cette musette bourbonnaise (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 96).
Prononc. et Orth. :[] ou p. harmonis. vocalique [], (j')e (m')émerveille []. Enq. : // (il) émerveille. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1160-70 soi esmerveillier « être saisi d'une vive admiration » (M. DE FRANCE, Lais Guigemar, éd. J. Rychner, 119); 2. [1220 esmervillans « qui provoque l'admiration » (G. DE CAMBRAI, Barlaam et Josaphat, 4560 ds T.-L.)] XIIIe s. esmervellier (G. DE COINCY, éd. F. Koenig, 1 Mir. 40, 26 : var. des mss B, M, N). Dér. de merveille, préf. é-, dés. -er. Fréq. abs. littér. :408. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 238, b) 419; XXe s. : a) 713, b) 875.
émerveiller [emɛʀveje] v. tr.
ÉTYM. XIIe; de é-, merveille, et suff. verbal.
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♦ Frapper d'étonnement et d'admiration. ⇒ Éblouir, enchanter, étonner, fasciner. || Émerveiller qqn, plusieurs personnes, le public. || Le jeune Mozart émerveilla la cour par son génie précoce. || Ce film m'a émerveillé. — Absolt. || Il est toujours soucieux d'émerveiller.
0.1 Sanglé dans son uniforme de tzigane qu'il ne quittait jamais, l'habile virtuose exécutait d'étourdissants morceaux, qui avaient le don d'émerveiller les indigènes.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 382.
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s'émerveiller v. pron.
♦ Éprouver un étonnement agréable (devant qqch. d'inattendu qu'on juge merveilleux). ⇒ Admirer. || S'émerveiller de la beauté d'un spectacle. || Il s'émerveillait de voir… (→ Docile, cit. 5; doubler, cit. 8). || Enfant qui s'émerveille devant un objet (→ Accord, cit. 24). || Les moindres choses dont elle ne cessait de s'émerveiller.
1 Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,
Assise auprès du feu, dévidant et filant,
Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :
Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.
Ronsard, Sonnets pour Hélène, II, XLIII.
2 La mère Barbeau ne pouvait assez s'émerveiller de l'habileté de la petite Fadette, et, le soir, elle disait à son homme (…)
G. Sand, la Petite Fadette, XL, p. 251.
3 La terre tendre et sombre,
Ô Platane, jamais ne laissera d'un pas
S'émerveiller ton ombre !
Valéry, Poésies, « Au platane ».
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émerveillé, ée p. p. adj.
♦ Qui montre l'admiration, la surprise. || Un sourire, un regard émerveillé. || Des yeux émerveillés (→ Clocheton, cit.).
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CONTR. Décevoir, désenchanter, désillusionner, lasser.
DÉR. Émerveillable, émerveillant, émerveillement.
Encyclopédie Universelle. 2012.