éminence [ eminɑ̃s ] n. f.
• 1314; lat. eminentia
1 ♦ Anat. Saillie, protubérance. Les éminences osseuses. ⇒ apophyse, tubercule, tubérosité.
2 ♦ Cour. Élévation de terrain relativement isolée. ⇒ butte, élévation, hauteur, monticule, tertre. Observatoire établi sur une éminence. « les blessés gagnèrent le haut de l'éminence qui flanquait la route à droite » (Balzac).
3 ♦ (XVIe) Fig. Vx Haut degré, excellence. ⇒ élévation.
♢ (mil. XVIIe) Mod. Titre d'honneur qu'on donne aux cardinaux. Son Éminence le cardinal. — Hist. L'Éminence grise : le Père Joseph, qui fut le confident de Richelieu et son ministre occulte. Fig. L'éminence grise d'un homme politique, d'un parti : conseiller intime qui, dans l'ombre, exerce une grande influence.
⊗ CONTR. Creux, dépression.
● éminence nom féminin (latin eminentia, de eminere, exceller) Élévation de terrain ; hauteur isolée d'où l'on voit de tous côtés ; butte : Installer une batterie sur une éminence. ● éminence (expressions) nom féminin (latin eminentia, de eminere, exceller) Éminence conique, légère saillie de la face supérieure des incisives des bovins dont le degré d'usure renseigne sur l'âge des animaux. ● éminence (synonymes) nom féminin (latin eminentia, de eminere, exceller) Élévation de terrain ; hauteur isolée d'où l'on voit de tous...
Synonymes :
- butte
- hauteur
- mamelon
- tertre
● éminence
nom féminin
(de éminence)
Titre réservé aux cardinaux : Son Éminence le cardinal X.
Personne qui porte ce titre, cardinal : Recevoir une Éminence.
● éminence (difficultés)
nom féminin
(de éminence)
→ excellence
● éminence (expressions)
nom féminin
(de éminence)
L'Éminence grise, nom donné au P. Joseph du Tremblay, conseiller et agent personnel du cardinal de Richelieu ; avec une minuscule, conseiller privé d'un personnage important qui agit dans l'ombre, sans titre officiel.
éminence
n. f.
d1./d élévation de terrain, hauteur, monticule. Une éminence d'où l'on embrasse tout le paysage.
|| ANAT Saillie, protubérance.
d2./d Titre d'honneur donné aux cardinaux. Son éminence le cardinal Untel.
|| éminence grise: personne dont l'influence secrète inspire les actes et les décisions d'une autorité.
⇒ÉMINENCE, subst. fém.
A.— 1. Élévation de terrain, hauteur dégagée, permettant de voir de tous côtés. Monter sur une éminence; éminence et monticule. Le Sphinx et Œdipe se rencontrent sur une éminence qui domine la ville (COCTEAU, Machine infern., 1934, p. 61). Une éminence lointaine qui, sans surplomber les remparts, permettait un regard rasant (SAINT-EXUP., Citad., 1944, p. 838). Ils arrivèrent à une sorte d'éminence aplatie, faite de rochers friables (CAMUS, Exil et Roy., 1957, p. 1620) :
• 1. ... du haut d'une de ces éminences que, nous autres Français, nous nommons assez vaniteusement une montagne (...) j'avais aperçu la longue vallée des Aigues...
BALZAC, Les Paysans, 1844-50, p. 4.
SYNT. Éminence abrupte, élevée, escarpée, isolée, ronde; éminence du terrain; au sommet, en haut d'une éminence; la cime d'une éminence; juché, bâti sur une éminence; enfoncements et éminences.
2. P. anal., ANAT. Saillie. Éminence cartilagineuse, charnue, osseuse; éminence mentonnière; éminence thénar. Diminution du volume de l'éminence hypothénar et amincissement du bord cubital de la main (QUILLET Méd. 1965, p. 369).
B.— Au fig.
1. Littér. Haut degré d'élévation, de supériorité (de quelqu'un, de quelque chose). Grandeur et éminence (de qqc.). Comment douter que la puissante famille à qui elle [Mlle de Lahourque] appartenait ne vînt un jour la revendiquer pour lui rendre l'éminence de son rang (TOULET, J. fille verte, 1918, p. 91). L'éminence même d'un spécialiste le rend plus dangereux (CARREL, L'Homme, 1935, p. 53) :
• 2. ... Gracian (...) parle d'une éminence transcendante sans laquelle tout est fade et qui est la « perfection des perfections ».
JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, p. 97.
— Loc. adv., vx. Par éminence, en éminence. Synon. éminemment. Elle est la vertu humaine par éminence (SUARÈS, Trois hommes, Dostoïevski, V, p. 262 ds ROB.).
2. Spéc., domaine eccl. [Titre d'honneur donné aux cardinaux] Son Éminence le cardinal Un Tel (Ac.). Son Éminence avait ordonné des prières publiques afin d'obtenir la pluie (MAURIAC, Journal 1, 1934, p. 23). Je le charge d'exprimer à son Éminence mon respect en matière religieuse (DE GAULLE, Mém. guerre, 1956, p. 315).
Rem. Dans ce sens, Éminence s'écrit toujours avec une majuscule.
— P. ext. Personne qui porte le titre d'Éminence. Recevoir une Éminence (Lar. encyclop.).
♦ En partic. Éminence grise. [Nom donné au Père Joseph de Tremblay, conseiller du cardinal de Richelieu] Conseiller intime qui manœuvre dans l'ombre. Son factotum, son âme damnée, son éminence grise (DUHAMEL, Cécile, 1938, p. 90).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1314 anat. (H. MONDEVILLE, Chirurgie, 270 ds T.-L.); 2. 1546 « qualité supérieure » (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M. A. Screech, Prologue, ligne 19 : couleur, odeur, excellence, eminence); 3. 1570, 1er sept. « supériorité sociale » (MONTAIGNE, Lettres ds Œuvres, Paris, 1802, t. 4, p. 344); 4. 1690 « titre de dignité donné à un cardinal » (FUR.); 1752 éminence grise (Trév.). Empr. au lat. class. eminentia « éminence, hauteur; supériorité »; en b. lat. titre honorifique, en partic. titre donné aux évêques. Fréq. abs. littér. :393. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 181, b) 206; XXe s. : a) 452, b) 280.
éminence [eminɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1314; lat. eminentia, de eminens, -entis. → Éminent.
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♦ Qualité de ce qui est éminent.
1 Anat. Saillie, protubérance. ⇒ Apophyse, tubercule, tubérosité. || Éminence osseuse, cartilagineuse, charnue.
2 Cour. Élévation de terrain relativement isolée et d'où l'on peut voir de tous côtés. ⇒ Bosse, butte, colline, hauteur, mamelon, montagne, monticule, motte, pic, piton, pli (de terrain), sommet, tertre. || Éminence escarpée, peu élevée. || Au sommet, en haut d'une éminence. || Escalader une éminence. || Belvédère, calvaire, observatoire établi sur une éminence. || Camoufler une batterie derrière une éminence.
1 (…) les blessés gagnèrent le haut de l'éminence qui flanquait la route à droite, et y furent suivis par la moitié des Chouans qui la gravirent lestement pour en occuper le sommet (…)
Balzac, les Chouans, Pl., t. VII, p. 797.
2 Le tas de déblais faisait au bord de l'eau une sorte d'éminence qui se prolongeait en promontoire jusqu'à la muraille du quai.
Hugo, les Misérables, V, III, III.
B Fig.
1 (1570). Vx. Degré élevé de (une qualité), situation, état remarquable de (une personne, une chose). ⇒ Élévation, supériorité. || L'éminence d'un rang (→ Anoblir, cit. 5). || L'éminence de sa valeur.
♦ ☑ Loc. adv. (Vx). Par éminence, en éminence. ⇒ Éminemment, excellence (par).
3 Pitié qui n'est point vague ni fumeuse; elle ne comporte aucune faiblesse, elle ne tient pas au larmoiement : elle est la vertu humaine par éminence, la vertu des vertus, la charité sans quoi tout reste mort et vide.
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », V, p. 262.
2 (Mil. XVIIe). Spécialt. (Avec un É majuscule). Titre d'honneur qu'on donne aux cardinaux. — En abrégé : É. ou Ém. || Son Éminence le cardinal. — Par ext. Personne qui porte ce titre. — ☑ Hist. L'Éminence grise : le Père Joseph de Tremblay, célèbre capucin qui fut le confident de Richelieu et son ministre occulte. — Fig. Conseiller intime qui, dans l'ombre, manœuvre un personnage officiel ou un parti.
4 Comment savoir si, derrière tel vieillard à bout de course, ne se dissimule pas une robuste Éminence grise, et si cette faiblesse n'est pas en réalité plus redoutable que la vigueur de tel autre rival bâti en force ?
F. Mauriac, Bloc-notes 1952-1957, p. 51.
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CONTR. Abîme, bas-fond, creux, dépression, gouffre, précipice.
Encyclopédie Universelle. 2012.