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empiler

empiler [ ɑ̃pile ] v. tr. <conjug. : 1>
• fin XIIe; de en- et pile
1Mettre en pile. Empiler du bois, des livres, des marchandises ( gerber) . Chaises, verres que l'on peut empiler (empilable adj. ). — Pronom. Les dossiers s'empilent sur le bureau.
2Entasser (des êtres vivants) dans un espace exigu. Empiler des voyageurs dans un wagon. compresser. Pronom. « Des Levantins de toute race s'empilaient dans des brasseries » (Loti).
3(fin XIXe) Fam. Duper en volant. 1. avoir, posséder, rouler. Se faire empiler.

empiler verbe transitif (de pile) Mettre des choses en pile ; entasser, amonceler : Empiler des livres dans un coin.empiler (expressions) verbe transitif (de pile) Empiler de l'argent, l'amasser. ● empiler (homonymes) verbe transitif (de pile)empiler (synonymes) verbe transitif (de pile) Mettre des choses en pile ; entasser, amonceler
Synonymes :
- amonceler
- empiler
- entasser
empiler verbe transitif (de empiler) Familier. Tromper quelqu'un, le voler : Je me suis fait empiler de dix francs.empiler (homonymes) verbe transitif (de empiler)empiler (synonymes) verbe transitif (de empiler) Familier. Tromper quelqu'un, le voler
Synonymes :
- avoir (familier)
- posséder (familier)
- refaire (familier)
- rouler (familier)

empiler
v. tr. Mettre en pile. Empiler des caisses, des pièces de monnaie.
|| Par anal. Serrer, entasser.
v. Pron. S'empiler dans une voiture.
Pp. adj. Assiettes empilées.

I.
⇒EMPILER1, verbe trans.
A.— [Le compl. d'obj. désigne des choses] Mettre en pile, disposer l'un sur l'autre. Empiler qqc. sur qqc. empiler qqc. dans. C'était elle qui rangeait l'armoire à linge, empilant les mouchoirs et étalant les draps (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 92) :
1. Pour les livres, nous nous serions fait tuer plutôt que de nous en dessaisir. On les empila dans un coin, le dictionnaire de Littré bien accessible, sur le tas, car on l'ouvrait à chaque instant, comme d'autres ouvrent la Bible.
DUHAMEL, Le Notaire du Havre, 1933, p. 196.
SYNT. Empiler du bois, des bûches, du linge, des vêtements, de la vaisselle, des assiettes.
Emploi pronom. à sens passif. Des traîneaux primitifs, (...) sur lesquels s'empilaient des caisses, des tonneaux, des charges énormes (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p. 246).
B.— P. ext.
1. [Le compl. d'obj. désigne des choses] Entasser, accumuler. Empiler en tas, en pyramide :
2. Les brocanteurs empilaient dans l'obscurité des cuirasses de fer, des armes damasquinées, le cuivre et le cuir travaillés, comment n'y eût-il pas surpris les gestes qu'on ne surveille plus dès qu'on consent à sa misère, ...
É. FAURE, Hist. de l'art, 1921, p. 43.
Expr. Empiler des écus. ,,Amasser de l'argent`` (Ac. 1932).
Emploi pronom. à sens passif. Le grain nourricier s'empilant dans les granges (HÉMON, M. Chapdelaine, 1916, p. 247). Une montagne de linge sale s'empile au beau milieu de la chambre de Michel (COCTEAU, Par. terr., 1938, I, 2, p. 193).
2.— P. anal. [Le compl. d'obj. désigne des pers.]
a) Presser, entasser dans un espace exigu. C'était une folie d'empiler cinq cents personnes dans un appartement où l'on aurait tenu deux cents à peine (ZOLA, Nana, 1880, p. 1426). Au part. passé :
3. Ils s'étaient pressés fiévreusement, ils avaient été bousculés dans la gare, ils étaient empilés dans un compartiment de seconde, où ils ne pouvaient même pas s'accouder pour dormir : ...
ROLLAND, Jean Christophe, Antoinette, 1908, p. 904.
b) Emploi pronom. Le métro fantastique où la foule est en train de s'empiler (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 48).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Quelques attest. du part. passé adj. empilé, ée dans des cont. littér. Cette masse piétinante et empilée (CLAUDEL, Visages radieux, 1947, p. 771). b) Empilade, subst. fém., synon. de empilement. Des faisceaux de fusils, des empilades de sacs, s'alignent à perte de vue sur la route (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 735). c) Empilée, subst. fém. Pile, empilement. Une formidable empilée de chapeaux de paille (A. DAUDET, Jack, t. 1, 1876, p. 236).
Prononc. et Orth. :[], (j')empile []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1er quart XIIIe s. (RENCLUS DE MOLLIENS, Miserere, 41, 4 ds T.-L.). Dér. de pile « amas d'objets les uns sur les autres »; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :331. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 133, b) 483; XXe s. : a) 706, b) 607.
DÉR. 1. Empilage, subst. masc. Synon. de empilement. L'empilage des blouses et des pantalons de treillis repliés savamment sur eux-mêmes (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 1re part., p. 82). []. 1re attest. 1679 « action, travail d'empiler » (J. SAVARY, Le Parfait négociant, Paris, t. 2, p. 480 d'apr. FEW t. 8, p. 477b); de empiler, suff. -age. Fréq. abs. littér. : 11. 2. Empileur, subst. masc. Personne qui empile. Leur génie [des Grecs] ne les conduit jamais à devenir des maçons. Ce sont des appareilleurs, c'est-à-dire des assembleurs et des empileurs de pierres (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 7). []. 1re attest. 1715 (Déclar. 22 oct., tarif ds LITTRÉ); de empiler, suff. -eur2.
BBG. — DUB. Dér. 1962, p. 30.
II.
⇒EMPILER2, verbe trans.
Fam., vx. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Duper, tromper. [L'ex-huissier :] Des aristocrates (...) étaient à la vente, je les ai roulés. (...) [Le général :] Pour ça oui (...) tu peux dire que tu les as empilés, les aristos (ESPARBÈS, Guerre sabots, 1914, p. 99).
Rem. Quelques dict. d'arg. attestent a) Empile, subst. fém. Tromperie, duperie (cf. BRUANT, p. 430). b) Empileur, subst. masc. Personne qui empile, trompe; escroc. Un empileur aussi, celui-là avec son eau bénite de cour (ibid., p. 204).
Prononc. :[], (j')empile []. Étymol. et Hist. 1889 « mentir » (MACÉ, Lundis, p. 264 ds ESNAULT, Notes). P. ext. de empiler1 cf. FEW t. 8, p. 477. Bbg. GUIRAUD (P.). Le Champ morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, pp. 96-109. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 179.

1. empiler [ɑ̃pile] v. tr.
ÉTYM. Fin XIIe; de em- (en-), pile, et suff. verbal.
1 Mettre en pile, entasser. || Empiler du bois, des livres, des vêtements, de la vaisselle. || Empiler du linge dans une armoire.
1 Sur la petite table du kiosque il y a les journaux du soir pliés et empilés.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XV, p. 153.
Loc. fig. et vx. Empiler des écus : amasser de l'argent.
2 Par ext. Entasser (des êtres vivants) dans un espace exigu. || Empiler des voyageurs dans un wagon. Presser.
Argot techn. (aviat.). Faire attendre (des avions) à des altitudes différentes au-dessus d'un aérodrome (l'Express, 14 juil. 1971).
3 (Fin XIXe). Fam. Tromper (qqn), voler. Avoir (fam.), duper, posséder (fam.), refaire (fam.). || Il s'est fait empiler.
1.1 (…) il s'agit de l'état de santé de M. d'Espivant, qui est assez gravement atteint pour…
— Pour qu'il t'empile, dit Coco Vatard.
Colette, Julie de Carneilhan, p. 104.
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s'empiler v. pron. passif.
Être mis en pile. || Les livres s'empilent sur la table.(Sujet n. de personne). S'entasser. || Aux heures d'affluence, les Parisiens s'empilent dans les voitures du métro.
2 Il prépare ainsi vingt dessins à la fois avec une pétulance et une joie charmantes, amusantes même pour lui; les croquis s'empilent et se superposent par dizaines, par centaines, par milliers.
Baudelaire, Curiosités esthétiques, « Le peintre de la vie moderne », V.
3 Là, des Levantins de toute race (et quelques jeunes Turcs aussi, hélas !) […] s'empilaient dans des brasseries, des « beuglants » ineptes, ou autour des tables de poker, dans les cercles de la haute élégance pérote (…)
Loti, les Désenchantées, XVII, p. 124.
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empilé, ée p. p. adj.
|| Livres empilés, formant une pile.Des voyageurs empilés dans l'autobus.
DÉR. Empilable, 1. empilage, empilement, empileur.
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2. empiler [ɑ̃pile] v. tr.
ÉTYM. 1769; de em- (en-), pile « petites cordes en pile sur la ligne », 1765, et suff. verbal.
Techn. (pêche). Attacher (un hameçon) à l'empile.
DÉR. 2. Empilage, empile.

Encyclopédie Universelle. 2012.