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encrasser

encrasser [ ɑ̃krase ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1580; de en- et crasse
1Couvrir de crasse. La graisse qui encrassait le four. salir. P. p. adj. « ses cheveux encrassés et emmêlés » (Baudelaire ).
2Couvrir d'un dépôt (suie, rouille, saletés diverses) qui empêche le bon fonctionnement. Le calcaire qui encrasse la bouilloire. entartrer. « Une essence qui encrasse les bougies » (Romains). Pronom. On a laissé la chaudière s'encrasser. se calaminer.
Fig. et littér. « Il n'est pas d'outil qui ne s'use et qui ne s'encrasse. Le langage ne fait pas exception » (Caillois).
⊗ CONTR. Décrasser, désencrasser.

encrasser verbe transitif Salir, recouvrir quelque chose d'une couche de crasse : Fumée qui encrasse les conduits.encrasser (synonymes) verbe transitif Salir, recouvrir quelque chose d'une couche de crasse
Synonymes :
- barbouiller
- maculer
Contraires :
- décrasser

encrasser
v. tr.
d1./d Recouvrir de crasse.
d2./d Obstruer, recouvrir d'un dépôt nuisible au bon fonctionnement.
|| v. Pron. Bougies d'allumage qui s'encrassent.

⇒ENCRASSER, verbe trans.
A.— Domaine concr.
1. Emploi trans.
a) [Le suj. désigne une pers.] Salir en couvrant de crasse. On ne se figure pas assez que, même en jouant avec les mains parfaitement nettoyées, la personne la plus soignée ne peut éviter d'encrasser l'instrument (LALLEMENT, Dyn. instrum. archet, 1925, p. 12).
b) [Le suj. désigne une chose; avec un compl. prép. désignant ce qui constitue la crasse] Salir, souiller en recouvrant de (...). Les hautes cheminées encrassaient d'une fumée noire le ciel de Brahma (VERNE, Tour monde, 1873, p. 75).
c) [Le suj. désigne ce qui constitue la crasse] Recouvrir en formant une couche de crasse. Le charbon encrassait sa peau, ses habits (HAMP, Champagne, 1909, p. 30). La salle à manger avait un buffet de cauchemar en bois fendillé (...) une couleur vert-pistache encrassant le fond des fentes comme la poudre de riz encrasse le fond des rides (TRIOLET, Prem. accroc, 1945, p. 279).
2. Emploi pronom. à sens passif. Se couvrir de crasse. Les glacis deviennent opaques, le vernis s'encrasse (RÉAU, Archives, bibl., 1909, p. 160) :
1. Si les segments « racleur d'huile » sont usés, il reste de l'huile sur les parois lors de la descente du piston, l'explosion-détente consume cette huile, sa consommation devient exagérée, le moteur fume, s'encrasse et ne tire plus.
CHAPELAIN, Cours mod. de techn. automob., 1956, p. 164.
[Construit avec un compl. prép.] Le bain [de la première cuve à étain] s'encrasse d'étain restant en suspension et devient épais (GASNIER, Dépôts métall., 1927, p. 63).
Spéc. Se couvrir de nuages noirs. Vers onze heures, le ciel s'encrassa dans le sud (VERNE, Enf. Cap. Grant, t. 2, 1868, p. 50).
B.— Au fig.
1. Vieilli. [Le suj. désigne une pers.] Rendre grossier, avilir. [Bois-doré au page] (...) de quoi vous servira que je vous aide à décrasser votre naissance, si vous travaillez à encrasser vos manières? (SAND, Beaux MM. Bois-Doré, 1858, p. 75).
Emploi pronom. réfl. Se mésallier, s'avilir par la fréquentation de personnes de mauvaise compagnie. Il s'est encrassé par ce mariage (Ac. 1798-1878).
2. [Le suj. désigne une chose; le compl. d'obj. désigne une partie du corps, une faculté intellectuelle] Gêner le bon fonctionnement, le bon usage de... L'erreur des catégories livresques, fausses ou insuffisantes, qui encrassent toujours notre connaissance du langage (Arts et litt., 1935, p. 5004) :
2. Il en arrivait à déclamer contre le travail au Louvre, il se serait, disait-il, coupé le poignet, plutôt que d'y retourner gâter son œil à une de ces copies, qui encrassent pour toujours la vision du monde où l'on vit.
ZOLA, L'Œuvre, 1886, p. 43.
Emploi pronom. Synon. s'encroûter, se rouiller. Les ressorts de l'intelligence se développent, se compliquent, et par malheur aussi s'encrassent et se faussent (FAURE, Espr. formes, 1927, p. 89).
Rem. On rencontre ds la docum., une attest. du part. présent encrassant employé comme adj. L'action encrassante des goudrons et des boues (DUPONT, Bois carburant, 1941, p. 88).
Prononc. et Orth. :[], (j')encrasse []. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1. 1595 [date de l'éd.] « rendre crasseux » le palais encrassi de reume (MONTAIGNE, Essais, éd. A. Thibaudet, L II, ch. II, p. 381, note 1); 2. 1680 réfl. « se remplir de crasse » (RICH.); fig. 1680 (ibid. : L'esprit s'encrasse dans la province). Dér. de crasse; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :26.

encrasser [ɑ̃kʀase] v. tr.
ÉTYM. 1580; de en-, crasse, et suff. verbal.
1 Couvrir de crasse, de saleté. (Sujet n. de personne). || Encrasser un instrument, ses vêtements. (Sujet n. de ce qui encrasse). || La poussière qui encrasse les vêtements. Maculer, salir. || Mains encrassées par le cambouis.Pron. (1680). || Moteur, arme qui s'encrasse.Au participe passé :
1 La paresse (…) l'empêchait de souffrir du désordre de sa chambre, de son linge et de ses cheveux encrassés et emmêlés à l'excès.
Baudelaire, la Fanfarlo.
2 Couvrir d'un dépôt (suie, rouille, saletés) qui empêche le bon fonctionnement. || La poudre, la rouille qui encrasse un fusil.Pron. || Cylindre, piston qui s'encrasse.Au p. p. || Cheminée encrassée (par la suie).
2 Les salauds vous foutent une essence qui encrasse les bougies au bout de trente kilomètres.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVII, p. 288.
Fig. || « Les copies, qui encrassent (…) la vision du monde où l'on vit » (Zola, in T. L. F.).Pron. || Sa mémoire s'est encrassée.
Au p. p. adj. :
3 S'il (l'âge administratif) ne se rationalise pas, comme l'a su faire l'âge mécanique, l'organisme social encrassé ne peut que péricliter.
André Siegfried, l'Âme des peuples, I, II, p. 14.
3 (1740). Vx. Rendre vil, grossier (s'oppose à décrasser, fig.). Avilir. Pron. || « Il s'est encrassé par ce mariage » (Académie, 1878).
CONTR. Décrasser, désencrasser. — Curer, dérouiller.
DÉR. Encrassage, encrassement.
COMP. Désencrasser.

Encyclopédie Universelle. 2012.