enfantin, ine [ ɑ̃fɑ̃tɛ̃, in ] adj.
• v. 1200; de enfant
1 ♦ Qui est propre à l'enfant, a le caractère de l'enfance. Le langage enfantin. Une voix enfantine. « Ce qu'il y a d'encore enfantin dans la plupart de nos émotions joyeuses » (Bergson). « Mais le vert paradis des amours enfantines » (Baudelaire).
♢ Qui est destiné aux enfants. La littérature enfantine. Chanson enfantine.
2 ♦ Péj. Qui ne convient guère qu'à un enfant. ⇒ infantile, puéril. Faire des réflexions, des remarques enfantines.
3 ♦ Qui est du niveau de l'enfant. C'est d'une simplicité enfantine. C'est enfantin (cf. C'est bête comme chou). Un problème enfantin, très facile. ⇒ élémentaire.
⊗ CONTR. Sénile ; difficile.
● enfantin, enfantine adjectif Qui tient de l'enfance par sa spontanéité, sa simplicité, sa fraîcheur : Grâce enfantine. Qui est très simple, très élémentaire : Question enfantine. Qui ne convient qu'à un enfant, qui est du niveau intellectuel d'un enfant ; puéril : Raisonnement enfantin. ● enfantin, enfantine (difficultés) adjectif Sens Ne pas employer l'un pour l'autre ces deux adjectifs de sens proches mais distincts. 1. Enfantin: relatif à l'enfant, à l'enfance ; qui évoque l'enfance ; peu compliqué, facile ou puéril. Le langage enfantin, une voix enfantine ; un problème enfantin. 2. Infantile :relatif à l'enfant en bas âge. Maladie infantile. - Péjoratif : qui a gardé à l'âge adulte certains caractères de l'enfant. Un comportement infantile. Remarque Enfantin, appliqué à un adulte, n'est pas nécessairement péjoratif ; on peut dire en bonne part d'une personne dans la force de l'âge : elle a un bon sourire, presque enfantin. En revanche, infantile, dans un contexte analogue, est toujours pris en mauvaise part : une personne infantile est immature, elle agit non pas comme un adulte devrait le faire, mais comme un enfant, de manière impulsive et irréfléchie. ● enfantin, enfantine (expressions) adjectif Classe enfantine, classe d'une école primaire ouverte aux enfants de moins de six ans lorsqu'il n'y a pas d'école maternelle dans la localité. École enfantine, en Suisse, école maternelle.
Enfantin, ine
adj.
d1./d Qui a le caractère de l'enfance.
d2./d Qui est à la portée des enfants; très facile. Ce problème est d'une simplicité enfantine.
d3./d Péjor. Qui relève de l'enfantillage. Cessez ce babillage enfantin!
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Enfantin
(Barthélemy Prosper) dit le Père Enfantin (Paris, 1796 - id., 1864), ingénieur et économiste socialiste français. Il succéda à Saint-Simon comme chef de l'école saint-simonienne.
⇒ENFANTIN, INE, adj.
A.— Adj. qualificatif
1. [En parlant d'un trait du caractère physique ou moral, du comportement] Qui est propre à l'enfant. Elle avait pris ce pli dans son âge enfantin De venir dans ma chambre un peu chaque matin (HUGO, Contempl., t. 2, 1856, p. 357). Un tapage de voix enfantines montait (ZOLA, Page amour, 1878, p. 891). Une exaspérante imitation du parler enfantin. — Beau zouzou. Il est beau, le zouzou (MALÈGUE, Augustin, t. 2, 1933, p. 215) :
• Bien que sa petite observation toujours en éveil, et qui n'oubliait rien, lui eût fait remarquer dans la conduite de son père plusieurs choses qui n'étaient pas conformes à son instinct enfantin et impérieux de justice, il continuait pourtant à l'admirer.
ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, p. 43.
2. [En parlant d'un trait du caractère physique ou moral du comportement d'une personne adulte] Qui rappelle l'enfant par son innocence, sa naïveté. Oh! du marasquin, fit-elle avec une joie enfantine (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 190). Dans l'esprit enfantin d'un campagnard, une tragédie devient parfois le dénouement de la comédie qui a ouvert le spectacle (BAUDEL., Paradis artif., 1860, p. 427). C'était une femme d'une trentaine d'années, aux traits graves, aux yeux enfantins (ARLAND, Ordre, 1929, p. 225).
B.— Adj. déterminatif
1. [En parlant d'un groupe] Qui est composé d'enfants. L'auditoire enfantin assemblé devant la guérite des marionnettes (COPPÉE, Bonne souffr., 1898, p. 34).
♦ Classe enfantine. Qui est composée d'enfants entre quatre et six ans. Synon. classe maternelle. Les communes comptant moins de 2.000 habitants (...) peuvent réaliser l'objectif de l'école maternelle par la création d'une classe, dite classe enfantine (Encyclop. éduc., 1960, p. 99).
2. [En parlant d'une œuvre, d'un spectacle, d'un jeu, etc.] Qui est/semble préparé à l'intention d'enfants. Loterie enfantine (AMIEL, Journal, 1866, p. 189). Un air de ronde enfantine (ZOLA, Terre, 1887, p. 433).
— P. ext. [En parlant d'une chose à faire] Dont la production est simple, à la portée d'un enfant. Il me semblait être dupe « d'un tour de prestidigitation dont le truc est enfantin, mais qu'on n'arrive pas à deviner » (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 221).
Rem. La docum. atteste enfantinement, adv., rare. D'une manière enfantine. Elle s'occupait enfantinement à pelotonner des rubans de crêpe (GIDE, Isabelle, 1911, p. 668).
Prononc. et Orth. :[], fém. [-in]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 « qui se rapporte à l'enfant, à l'enfance » (Dialogue Gregoire, 65, 3 ds T.-L.); 2. 1816 « simple, sans détours; puéril » (MAINE DE BIRAN, Journal, p. 143 : le petit bavardage enfantin de ma nièce m'amuse). Dér. de enfant; suff. -in. Fréq. abs. littér. :1 534. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 757, b) 1 641; XXe s. : a) 3 095, b) 3 131.
enfantin, ine [ɑ̃fɑ̃tɛ̃, in] adj.
ÉTYM. V. 1200; de enfant.
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1 Qui appartient à l'enfant, a le caractère de l'enfance. || Visage enfantin. || Une âme enfantine (→ Argentin, cit. 3). || Le langage enfantin. || Grâce, insouciance, joie enfantine. || Innocence enfantine (→ Attendrir, cit. 17). || La logique enfantine.
1 (…) tous ces petits jeux que l'on nomme enfantins.
Molière, le Malade imaginaire, II, 5.
2 La jolie mine de la petite personne, sa bouche si fraîche, son air enfantin, sa gaucherie même (…)
Laclos, les Liaisons dangereuses, Lettre XCVI.
3 Sur le palais doré des amours enfantines !
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Rolla », V.
4 Mais le vert paradis des amours enfantines (…)
Baudelaire, Spleen et Idéal, LXII, « Mœsta et Errabunda ».
♦ Digne d'un enfant.
5 L'ingénuité de ses amusements, la puérilité de ses manières et la maladresse enfantine de ses gestes (…)
France, le Petit Pierre, XXXII, p. 229.
6 (…) nous méconnaissons ce qu'il y a d'encore enfantin, pour ainsi dire, dans la plupart de nos émotions joyeuses.
H. Bergson, le Rire, p. 68.
2 (Déb. XXe). Péj., en parlant d'adultes. Qui ne convient guère qu'à un enfant. ⇒ Puéril (→ Chose, cit. 33). || Faire des remarques enfantines.
7 À côté de réflexions enfantines — qui auraient pu d'ailleurs être dans la bouche de n'importe quel garçon de douze ans — il en avait d'autres qui montraient du sérieux, et une sorte de maturité précoce.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXIII, p. 205.
3 (Déb. XXe). Qui est du niveau de l'enfant. || C'est d'une simplicité enfantine. || Un problème enfantin, très facile. ⇒ Élémentaire (→ Enfance de l'art, jeu d'enfant).
B (Comme déterminatif). Formé d'enfants; destiné aux jeunes enfants. || Un auditoire enfantin. || Classe enfantine. (En Suisse). || École enfantine. ⇒ Maternelle. || Maîtresse enfantine : institutrice de maternelle. — Chanson, ronde enfantine.
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CONTR. Sénile. — (Du sens A, 3) Difficile.
DÉR. Enfantinement.
Encyclopédie Universelle. 2012.