enlaidir [ ɑ̃ledir ] v. <conjug. : 2>
1 ♦ V. tr. Rendre ou faire paraître laid. ⇒ défigurer, déparer. Une grimace qui enlaidit un visage. « Le haut-de-forme l'enlaidit et le feutre mou l'embellit » (Colette). Bord de mer enlaidi par des constructions. ⇒ abîmé. Absolt La colère enlaidit. — Pronom. Elle ne craint pas de s'enlaidir.
2 ♦ V. intr. Devenir laid. J'ai trouvé qu'elle avait enlaidi.
⊗ CONTR. Embellir, enjoliver, 1. parer.
● enlaidir verbe transitif Rendre ou faire paraître laid quelqu'un, quelque chose ; défigurer : Cette coiffure vous enlaidit. La haine l'enlaidit. ● enlaidir (synonymes) verbe transitif Rendre ou faire paraître laid quelqu'un, quelque chose ; défigurer
Synonymes :
- défigurer
- déparer
- gâter
Contraires :
- agrémenter
- embellir
- orner
- parer
● enlaidir
verbe intransitif
s'enlaidir
verbe pronominal
être enlaidi
verbe passif
Devenir laid : Je l'ai trouvé enlaidi.
enlaidir
v. tr. Rendre laid. Ce chapeau vous enlaidit.
|| v. intr. Devenir laid. Il enlaidit de jour en jour.
|| v. Pron. Se rendre laid. Ant. embellir.
⇒ENLAIDIR, verbe.
A.— Emploi trans. Rendre laid. Une pendule, (...) d'un modèle ridicule, (...) enlaidit ma cheminée (PONCHON, Muse cabaret, Pendule, 1920, p. 300) :
• 1. ... la grimace, les sourires niais, les tics, les plis qui n'expriment rien de durable, enlaidissent les visages qui seraient, au repos, les plus agréables.
ALAIN, Système des Beaux-arts, 1920, p. 70.
♦ Absolument :
• 2. Mais ne prenez pas le deuil.
C'est moi qui vous le dis
Ça noircit le blanc de l'œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
(...).
PRÉVERT, Paroles, 1946, p. 90.
♦ Emploi pronom. réfl. et passif. Mon écriture s'enlaidit (GIDE, Journal, 1906, p. 196). Tant de femmes s'enlaidissent en suivant la mode! (FRANCE, Dieux ont soif, 1912, p. 125).
— Au fig. :
• 3. ... les moindres détails ont été visiblement choisis sous l'empire d'une idée unique et tenace, qui est d'avilir la créature humaine, d'enlaidir encore la laideur des vices inconscients et bas.
LEMAITRE, Les Contemporains, 1885, p. 260.
B.— Emploi intrans. Devenir laid. Pendant ce temps, la malheureuse oasis enlaidissait à vue d'œil. Un riche industriel du Nord, (...) avait créé au bord de l'oued un délicieux jardin (THARAUD, Fête arabe, 1912, p. 236). Tous les jours elle [Anne-Marie] craignait un peu plus d'enlaidir (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 183).
Rem. On rencontre ds la docum. a) Le part. prés. adj. enlaidissant, ante. Qui rend laid. Tant que les choses sont possibles, on les diffère, (...) elles sont soustraites à la submersion alourdissante, enlaidissante du milieu vital? (PROUST, Fugit., 1922, p. 508). b) Le part. passé adj. enlaidi, ie. Devenu laid. Je la [Mme Foucaud] trouve enlaidie (FLAUB., Corresp., 1845, p. 163). Nous trouvons la nature enlaidie et détournons les yeux (AMIEL, Journal, 1866, p. 171).
Prononc. et Orth. :[] ou, p. hamonis. vocalique, []; (j')enlaidis [], []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1165 intrans. « devenir laid » (B. DE SAINTE-MAURE, Troie, 17507 ds T.-L.); 2. ca 1175 « rendre laid » (ID., Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 15661). Dér. de laid; préf. en-; dés. -ir. Fréq. abs. littér. :155.
DÉR. Enlaidissement, subst. masc. Action d'enlaidir; résultat de cette action. Le point de Paris où se trouvait Jean Valjean, (...) est un de ceux qu'ont transformés de fond en comble les travaux récents, enlaidissements selon les uns, transfiguration selon les autres (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 542). L'envahissement par la laideur est (...) désastreux pour la femme. (...) l'enlaidissement est la dissolution qui s'essaie, la cadavérisation qui s'ébauche (AMIEL, Journal, 1866, p. 69). — [] ou, p. harmonis. vocalique, []. Ds Ac. 1835-1932. — 1re attest. ca 1470 (G. CHASTELLAIN, Vérité mal prise, éd. Buchon, p. 587 ds GDF. Compl.); du rad. de enlaidir, suff. -(isse)ment1. — Fréq. abs. littér. :6.
enlaidir [ɑ̃lediʀ; ɑ̃lɛdiʀ] v.
ÉTYM. XIIe; de en-, laid, et suff. verbal.
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1 V. tr. Rendre ou faire paraître laid. || Cette maladie de peau l'enlaidit. ⇒ Défigurer; (fam.) amochir. || La maternité l'a déformée et enlaidie. || Ce chapeau l'enlaidit. ⇒ Déparer. || Les usines enlaidissent ce paysage.
1 Une femme coquette (…) regarde le temps et les années comme quelque chose seulement qui ride et qui enlaidit les autres femmes (…)
La Bruyère, les Caractères, III, 7.
2 Ma mère en est la cause, et ce qu'elle me dit
Me brouille tout le teint, me sèche et m'enlaidit.
J.-F. Regnard, le Distrait, III, 1.
3 (…) on eût un peu enlaidi cette pernicieuse beauté (Cléopâtre), et la face du monde y eût peut-être gagné.
Valéry, Variété V, Discours aux chirurgiens, p. 44.
♦ Rendre vil. ⇒ Avilir. || Le vice enlaidit l'âme.
4 Tous les vices de notre âge corrompaient notre innocence et enlaidissaient nos jeux.
Rousseau, les Confessions, I.
♦ Absolt. || La colère enlaidit.
2 V. intr. Devenir laid. || Il enlaidit en vieillissant. || J'ai trouvé qu'elle avait beaucoup enlaidi, qu'elle était beaucoup enlaidie.
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s'enlaidir v. pron.
♦ Se rendre laid. || S'enlaidir en faisant des grimaces. || Elle ne craint pas de s'enlaidir (→ Déguisement, cit. 6).
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enlaidi, ie p. p. adj.
♦ || Je l'ai trouvée plutôt enlaidie.
5 C'était quelque chose de hideux à voir que ces malades aux physionomies terreuses et verdâtres, encore enlaidies par la rapacité, allongeant avec lenteur leurs doigts convulsifs pour saisir leur proie.
Th. Gautier, Voyage en Espagne, p. 225.
6 Véronique, irréparablement enlaidie, deviendrait (…) cette quasi-sœur qu'on avait rêvée et que la jolie femme ne pouvait être.
Léon Bloy, le Désespéré, III, Le retour, p. 132 (→ Compagne, cit. 6).
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CONTR. Agrémenter, embellir, enjoliver, orner, parer.
DÉR. Enlaidissant, enlaidissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.