ennuager [ ɑ̃nɥaʒe ] v. tr. <conjug. : 3> ♦ Couvrir de nuages. Pronom. Le ciel s'ennuage. Un ciel ennuagé.
♢ Littér. Couvrir de choses vaporeuses. « Mme Henningsen, ennuagée de mousseline et de tulle » (Duhamel).
● ennuager verbe transitif Littéraire Couvrir de nuages le ciel, un lieu : Les vents ont ennuagé la montagne. Couvrir comme d'un nuage, de quelque chose de vaporeux. ● ennuager (difficultés) verbe transitif Littéraire Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : il ennuage, nous ennuageons ; il ennuagea.
ennuager
v. tr. Couvrir de nuages.
— Fig. Elle est apparue ennuagée de dentelles.
|| v. Pron. Ciel qui s'ennuage.
⇒ENNUAGER, verbe trans.
A.— Usuel
1. Couvrir de nuages.
Rem. Selon Lar. Lang. fr., employé surtout au passif.
— Emploi pronom. Le ciel s'ennuage. (Quasi-)synon. s'assombrir, se couvrir. Ils n'avaient pas remarqué que l'horizon s'ennuageait, et ils furent surpris par les premières gouttes (MARTIN DU G., Thib., Belle sais., 1923, p. 1033).
2. P. anal. ou p. métaph., littér. Recouvrir, entourer (quelque chose) comme d'un nuage, d'un voile de brume. De longs peignoirs blancs ennuagés de dentelles (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Ami Patience, 1883, p. 1244). Je trouvais la duchesse ennuagée dans la brume d'une robe en crêpe de Chine gris, j'acceptais cet aspect (PROUST, Prisonn., 1922, p. 33).
— Emploi pronom. à sens passif. Les cimes des trembles et des peupliers semblaient s'ennuager de jeunes feuilles (GENEVOIX, Mains vides, 1928, p. 111).
B.— Au fig. [P. réf. aux nuages en tant qu'ils assombrissent le ciel et annoncent l'orage] Synon. assombrir (cf. ce mot I B 2), brouiller, obscurcir. La maladie a ennuagé le bonheur de ce jeune couple (Lar. Lang. fr.).
— Emploi pronom. Comme la réputation de Wilde s'ennuageait (GIDE, Si le grain, 1924, p. 583). Depuis deux ou trois ans j'ai baissé. (...) Ma force s'est ennuagée (J. BOUSQUET, Trad. du silence, 1935-36, p. 148). De nouveau déjà elle s'ennuageait, reprenait ce ton de voix nocturne (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 24).
Rem. La docum. atteste a) Ennuageant, ante, part. prés. en emploi adj. Synon. assombrissant. Depuis ce boulet auquel vous êtes enchaîné et qui vous entraînerait aux fonds asphyxiés de cet océan d'ennui (...) de routines usantes et ennuageantes d'inconscience où elle [Henriette] se traîne, si vous n'aviez pas ce salut, Cécile, (...) jusqu'à cette magicienne (BUTOR, Modif., 1957, p. 35). b) Ennuagement, subst. masc. État de ce qui est ennuagé. Des Botticelli elle avait aussi, cette figure de femme, l'ennuagement de gazes et d'étoffes transparentes aux plis harmonieux et précis (LORRAIN, Sens. et souv., 1895, p. 305).
Prononc. :[], (il)ennuage []. Étymol. et Hist. 1. 1611 trans. « couvrir de nuages » (COTGR.), attest. isolée; de nouv. 1866 pronom. (AMIEL, Journal, p. 203); 2. av. 1633 « couvrir de choses vaporeuses » (TABARIN, Œuvres complètes, éd. A. Veinant, t. 2, p. 139). Dér. de nuage; préf. en-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :13.
ennuager [ɑ̃nɥaʒe] v. tr.
ÉTYM. 1611; de en-, nuage, et suff. verbal.
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1 Couvrir de nuages, d'un nuage.
2 (Av. 1890). Fig. et littér. Couvrir de choses vaporeuses.
1 Mme Henningsen, ennuagée de mousseline et de tulle (…)
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, II, XVII, p. 390.
3 (XXe). Fig. Assombrir, attrister. — Rendre brumeux, flou. || « Le cœur (…) ennuage (…) le regard » (Amiel).
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s'ennuager v. pron.
ÉTYM. (1920, Gide).
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1.1 Le ciel s'était ennuagé dans la matinée, mais après-midi, à la première heure, il devint très bleu.
M. Aymé, la Vouivre, p. 244 (1943).
♦ Fig. S'assombrir.
2 (…) comme la réputation de Wilde s'ennuageait (…)
Gide, Si le grain ne meurt, II, 2, p. 332.
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ennuagé, ée p. p. adj.
♦ || Ciel ennuagé. ⇒ Nuageux. — Par analogie :
3 L'atmosphère étant très ennuagée car tout le monde fumait, Luce demanda à Jean si cela ne lui était pas désagréable et lui offrit une cigarette.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 562.
♦ Fig. || Perspectives ennuagées, assombries.
♦ Brouillé comme par un nuage. || « Ses yeux ennuagés » (Proust, À la recherche du temps perdu, Pl., t. III, p. 1018).
Encyclopédie Universelle. 2012.