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enquiquiner

enquiquiner [ ɑ̃kikine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1830; formation expressive, de en- et arg. quiqui « gorge, cou »
Fam. Agacer, ennuyer, importuner (euphém. pour emmerder dont il a tous les sens figurés). « les ministres, je m'en sers quand j'en ai besoin. Et puis je les enquiquine » (Duhamel). Pronom. Je ne vais pas m'enquiquiner avec ça.

enquiquiner verbe transitif (onomatopée kik-) Familier. Synonyme euphémique de emmerder. ● enquiquiner (synonymes) verbe transitif (onomatopée kik-)
Synonymes :
- agacer
- barber (familier)
- embêter (familier)
- emmerder
- empoisonner (familier)
- ennuyer
- fatiguer
- lasser
- raser (familier)
- tanner (familier)

enquiquiner
v. tr. Fam. Ennuyer, agacer. Il nous enquiquine.

⇒ENQUIQUINER, verbe trans.
Pop., p. emphém. pour emmerder.
A.— Emploi trans.
1. [Le suj. désigne une pers. ou une chose] Causer de l'agacement, de l'irritation. Ce qui l'enquiquinait le plus, c'était un tremblement de ses deux mains (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 695). J'ai été enquiquiné durant six mois par une vieille taupe de cette race-là (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 205).
2. [Comme terme de mépris; le suj. désigne une pers.] Ne pas se soucier de quelqu'un, ne faire aucun cas de son opinion. Le boucher va vous entendre (...) — Je l'enquiquine! piaula Fanny (COLETTE, Seconde, 1929, p. 88).
3. Souvent au part. passé passif ou avec un suj. impers. Mettre dans l'embarras, gêner ou inquiéter. Ce qui m'enquiquine, c'est (que)... Pour l'instant, le grand est simplement enquiquiné (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 315).
B.— Emploi pronom. Éprouver de l'ennui, de la lassitude (cf. DELVAU 1867, p. 511).
(Ne pas) s'enquiquiner à + inf. Je ne vais pas m'enquiquiner à refaire tous les calculs (DUB.).
Rem. On rencontre ds la docum. le part. prés. adj. enquiquinant, ante, pop. Qui enquiquine. a) [En parlant d'une pers.] Qui importune, agace, qui est d'humeur tracassière. Je les connais, moi, ces fonctionnaires tchèques (...) ce qu'ils peuvent être enquiquinants (SARTRE, Sursis, 1945, p. 88). b) [En parlant d'une chose ou d'une pers.] Qui fait éprouver de l'ennui, de la lassitude. Quelle belle invention que l'école de droit pour vous emmerder! C'est à coup sûr la plus enkikinante de la création (FLAUB., Corresp., 1844, p. 151).
Prononc. et Orth. :[], (j')enquiquine []. Var. enkikiner mais considérée comme rare ds ROB. Étymol. et Hist. 1844 fam. « causer une vive contrariété » ici part. prés. adj. la plus enkikinante de la création (FLAUB., loc. cit.); 1858 enquiquiner (LARCH., p. 507 [au sens de « insulter »]). Prob. dér. du rad. onomatopéique kik- que l'on trouve dans des mots fam. tels kiki « cou »; préf. en-, suff. -iner. Fréq. abs. littér. : 7.
DÉR. Enquiquinement, subst. masc. Chose désagréable, qui ennuie, tracasse. Et merde pour le Père Nivoloz, ses tocards, son turf (...) ses reports, ses déports, ses enquiquinements (ARNOUX, Solde, 1958, p. 21). []. 1re attest. 1883, 14 août (Le Voltaire ds LARCH. Nouv. Suppl. 1889, p. 93); du rad. de enquiquiner, suff. -(e)ment1.
BBG. — QUEM. 2e s. t. 1 1970. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 309.

enquiquiner [ɑ̃kikine] v. tr.
ÉTYM. 1830, in D. D. L.; p. prés., 1844; « insulter », 1858; formation expressive de en-, et quiqui, argot pour « gorge, cou ».
Fam. Agacer, ennuyer, importuner, vexer.REM. Il se dit par euphémisme pour emmerder dont il a tous les sens figurés. — Il commence à nous enquiquiner, celui-là. || On ne va pas s'enquiquiner avec ça.
(Passif et p. p.). || On a été bien enquiquinés quand il nous a dit… || Le plus enquiquiné, c'était moi.
(En interj.). || Toi, je t'enquiquine !
0 Mais non, mon petit gars, les ministres, je m'en sers quand j'en ai besoin. Et puis, je les enquiquine.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, X, V, p. 370.
REM. On a écrit aussi enkikiner.
DÉR. Enquiquinant, enquiquinement, enquiquineur.

Encyclopédie Universelle. 2012.