ensorcellement [ ɑ̃sɔrsɛlmɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Pratique de sorcellerie; état d'un être ensorcelé. ⇒ enchantement, envoûtement, sortilège. Les rites de l'ensorcellement.
2 ♦ Fig. Séduction irrésistible. ⇒ fascination. « Il subissait cet ensorcellement féminin, mystérieux et tout-puissant » (Maupassant).
⊗ CONTR. Désenchantement.
● ensorcellement nom masculin Action d'ensorceler ; enchantement, envoûtement. Charme irrésistible, séduction, fascination : L'ensorcellement de la musique. ● ensorcellement (difficultés) nom masculin Orthographe Avec deux l, à la différence d'ensorceler (alors qu'on écrit écartèlement de écarteler). ● ensorcellement (synonymes) nom masculin Action d' ensorceler ; enchantement, envoÛtement.
Synonymes :
- envoûtement
Charme irrésistible, séduction, fascination
Synonymes :
- attrait
- séduction
ensorcellement
n. m. Fait d'ensorceler ou d'être ensorcelé.
⇒ENSORCELLEMENT, subst. masc.
A.— OCCULT. Action d'ensorceler; résultat de cette action. (Quasi-) synon. charme, enchantement, envoûtement. Dans tous les temps, et chez tous les peuples, n'a-t-on pas cru aux ensorcellements, aux mauvais regards, aux esprits follets, et à mille autres chimères? (P. LEROUX, Humanité, t. 2, 1840, p. 867). Rien de plus exact, de plus minutieux, que les rites de l'ensorcellement et de l'évocation des esprits (BÉGUIN, Âme romant., 1939, p. 207).
B.— Au fig. Forte emprise (d'une personne, d'un inanimé abstrait sur une personne). Il n'y a point d'ensorcellement sans art et sans habileté. L'esprit de Fénélon avait quelque chose de plus doux que la douceur même, de plus patient que la patience (JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 170). Avec quelle puissance ces petits êtres frêles et charmants s'emparent de notre cœur et l'enlacent d'un réseau invisible d'affection, qu'on ne sait vraiment comment rompre. C'est un ensorcellement (...) Est-ce à la faiblesse? à l'innocence? à la grâce que l'enfance doit sa puissance d'attraction? (AMIEL, Journal, 1866, p. 144).
— En partic. Forte emprise amoureuse, grand pouvoir de séduction. Cela me fait penser aux longs cheveux, blonds ou noirs, accordés par la légende à toutes les dames de volupté, enchanteresses, magiciennes d'amour, qui entortillent les hommes dans le réseau de leurs attractions et les enlacent d'une irrésistible langueur. Cet ensorcellement est malsain, énervant, épuisant (AMIEL, Journal, 1866 p. 366).
Rem. On rencontre ds la docum. le synon. ensorcellerie, subst. fém., rare, en emploi fig. Cf. ensorceler. Il n'est pas de regard plus plein de grâce, d'abandon, d'ensorcellerie sans y songer, que ce regard qui vous tombe si mollement dans le vôtre, comme en se détournant (BARB. D'AUREV., 1er Memor., 1838, p. 223).
Prononc. et Orth. :[]. LAND. 1834 est le 1er à proposer l'élision du e muet, en transcrivant an-çor-cèle-man, en 4 syll., contre 5 à GATTEL 1841, NOD. 1844, LITTRÉ. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1330 ensorcerement (G. DE DIGULLEVILLE, Pèlerinage vie hum., 9299 ds T.-L.); ca 1390 ensorcelement (Reg. du Chât., I, 328 ds GDF. Compl.). Dér. du rad. de ensorceler; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér. :38.
ensorcellement [ɑ̃sɔʀsɛlmɑ̃] n. m.
ÉTYM. V. 1390; ensorcerement, v. 1330; de ensorceler.
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1 Action d'ensorceler. ⇒ Enchantement, envoûtement. || L'ensorcellement de qqn par un sorcier. ⇒ aussi Maraboutage (franç. d'Afrique).
1 L'idée de condamnation, d'ensorcellement, reparaissait ainsi, mais de superstitieuse devenant religieuse, et d'absurde, presque raisonnable.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, II, p. 14.
♦ Par métonymie. (Un, des ensorcellements). Pratique de sorcellerie; état d'un être ensorcelé. ⇒ Charme, enchantement, envoûtement, maléfice, sortilège. || Il a fait un pacte avec le diable, je crains ses ensorcellements.
2 Fig. Séduction irrésistible, notamment dans le domaine amoureux. ⇒ Fascination. || L'ensorcellement féminin (→ Domination, cit. 4). || Mélomane qui éprouve l'ensorcellement de la musique.
2 Je disais au Régent des raisons dont il sentait toute la force, mais son ensorcellement pour l'abbé Dubois était encore plus fort.
Saint-Simon, Mémoires, 467, 251.
3 Il eut l'idée de recourir à Hérodias. Il la haïssait pourtant. Mais elle lui donnerait du courage; et tous les liens n'étaient pas rompus de l'ensorcellement qu'il avait autrefois subi.
Flaubert, Trois contes, « Hérodias », II, p. 218.
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Encyclopédie Universelle. 2012.