entregent [ ɑ̃trəʒɑ̃ ] n. m.
1 ♦ Vx Art de se conduire parmi les gens. ⇒ civilité. « Vous êtes honnête homme, et savez l'entregent » (M. Régnier).
2 ♦ Mod. Adresse à se conduire en société, à lier d'utiles relations. ⇒ doigté, habileté, savoir-faire. Avoir de l'entregent.
⊗ CONTR. Gaucherie, maladresse.
● entregent nom masculin Adresse à se conduire, à se faire valoir en société, à jouer de ses relations : Avoir de l'entregent. ● entregent (difficultés) nom masculin Orthographe En un seul mot. ● entregent (synonymes) nom masculin Adresse à se conduire, à se faire valoir en société...
Synonymes :
- doigté
entregent
n. m. Manière habile de se conduire, de nouer des relations utiles. Avoir de l'entregent.
⇒ENTREGENT, subst. masc.
Habileté à évoluer dans des milieux influents et à faire jouer ses relations. [Mlle de Vertus] était pleine d'entregent et des plus allantes, comme on dit. Elle s'entremettait sans cesse, et pour le bien (SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 497). Toute gloire a sa claque, c'est-à-dire son ombre, son côté de supercherie (...) que l'on pourrait nommer, en général, l'entregent, l'intrigue, le savoir-faire, la réclame (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 83) :
• 1. Elle avait maintenant une situation à n'avoir pas à dispenser d'autres grâces que celles que sa présence répandait. Mais habituée jadis à l'entregent, aux manèges, aux services à rendre, elle y persévérait bien qu'ils ne fussent plus nécessaires.
PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, p. 668.
• 2. Camille avait un entregent naturel qui l'entraînait au-delà de sa sphère, au-delà de la sphère étroite où sa nonchalance sensuelle et étourdie le confinait. Il plaisait à des gens d'assez haute volée qui étaient frappés de la vivacité de son esprit. Cela l'amenait à un ordre d'affaires supérieur.
DRIEU LA ROCHELLE, Rêveuse bourgeoisie, 1939, p. 90.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1718-1932. Cf. entre-. Étymol. et Hist. 1427 (Journal d'un bourgeois de Paris, éd. Tuetey, 220 ds IGLF), considéré comme ,,vieilli`` ds RICH. 1680, classé dans les mots anc. qui rentrent dans l'usage au XVIIIe s. par GOHIN, p. 313. Composé de entre et de gent. Fréq. abs. littér. :21. Bbg. GOHIN 1903, p. 313. — LEW. 1960, pp. 136-137.
entregent [ɑ̃tʀəʒɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1427; de entre-, et 1. gent.
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1 Vx. Art de se conduire au milieu des gens. ⇒ Civilité.
1 C'est (…) une très utile science que la science de l'entregent.
Montaigne, Essais, I, XIV.
2 Vous êtes honnête homme, et savez l'entregent.
Mathurin Régnier, Satires, XI.
2 Mod. Habileté à lier d'utiles relations, à obtenir ce qu'on désire. ⇒ Doigté, habileté, savoir-faire. || Avoir de l'entregent. || Manquer d'entregent. || C'est un homme bourru, tout à fait dépourvu d'entregent.
3 Ayant vécu dans deux des plus brillantes maisons de Paris, je n'avais pas laissé, malgré mon peu d'entregent, d'y faire quelques connaissances.
Rousseau, les Confessions, VIII.
4 En tout cas, ce qu'ils ne savaient peut-être qu'à peu près, ce dont ils ne s'entretenaient pas, même entre membres du corps diplomatique, deux invités qu'aucun uniforme, aucune décoration ne signalait à cette réception du Palais-Neuf, en causaient à voix base et paraissaient avoir reçu des informations assez précises. Comment, par quelle voie, grâce à quel entregent, ces deux simples mortels savaient-ils ce que tant d'autres personnages, et des plus considérables, soupçonnaient à peine ? on n'eût pu le dire.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 7.
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CONTR. Gaucherie, maladresse, rudesse.
Encyclopédie Universelle. 2012.