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entre-temps

entre-temps [ ɑ̃trətɑ̃ ] adv. et n. m.
XVe; altér. a. fr. entretant (1155), de tant, par attract. de temps
1 Adv. Dans cet intervalle de temps. « Entre-temps il m'était arrivé plus d'une fois d'asseoir Gertrude devant le petit harmonium » (A. Gide).
2 N. m. Vx (écrit aussiENTRETEMPS) Intervalle de temps entre deux actions, deux faits. « Dans l'entretemps, les religieuses avaient muré leur porte de clôture » (Racine).

entre-temps adverbe (ancien français entretant, de tant, refait sur temps) Dans l'intervalle. (On écrit aussi entre temps.)

entre-temps
loc. adv. Pendant ce temps, dans cet intervalle.

⇒ENTRE-TEMPS, ENTRE TEMPS, loc. adv.
Pendant ce temps, dans l'intervalle. Tous [les livres de Diderot] méritaient les honneurs du feu. Le premier, les « Pensées philosophiques », les avait obtenus. Entre temps, il avait préparé l'« Encyclopédie », avait appris tous les métiers (GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, p. 269) :
Au début du repas, on discutait avec chaleur la qualité des cantaloups; à la fin, on comparait les saveurs de diverses espèces de poires. Entre-temps, on mangeait beaucoup et on parlait peu.
BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 78.
Rem. Jusqu'en son éd. de 1878, Ac. ne donne le mot que comme subst. masc. Ac. 1932 en fait un adv. tout en disant qu'il s'emploie aussi comme subst. avec pour ex. ,,je n'ai fait qu'aller et venir, dans cet entre-temps vous êtes arrivé. Il profita de l'entre-temps``. En réalité, ce dernier emploi est sorti de l'usage. Lar. Lang. fr. signale cependant chez Duhamel dans l'entre-temps comme var. de l'adverbe.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. entre-. ROB., à côté de la graph. avec trait d'union, n'admet pas celle avec soudure, mais celle sans trait d'union entre temps (cf. aussi GREV. 1964, § 854, note 2). ,,La graphie entre-tant est, peut-être conforme à l'étymologie, mais elle contredit le sens actuel du mot, qui indique très nettement une idée de temps`` (DUPRÉ 1972, p. 855). Noter que entretant survit dans les dial. mérid. (cf. GREV., loc. cit.). Étymol. et Hist. 1155 adv. entretant (WACE, Brut, éd. J. Arnold, 6117); 2e moitié XVe s. entre-temps (ici ds la loc. conj. entre-temps que) (G. CHASTELLAIN, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, I, 254, 5). Composé de entre et de tant avec réfection, par fausse étymol., sur temps. Fréq. abs. littér. :33.

entre-temps [ɑ̃tʀətɑ̃] adv. et n. m.
ÉTYM. XVe; altér. de l'anc. franç. entretant (1155), de tant, par attr. de temps.
1 Adv. Dans cet intervalle de temps, pendant ce temps. || Vous vous êtes absenté quelques minutes; il est arrivé entre-temps.
1 Boire et manger largement du souper de ceux qui, entre-temps, au lit se devisaient, à son grand préjudice.
Cent nouvelles nouvelles, in Littré.
2 Entre-temps il m'était arrivé plus d'une fois d'asseoir Gertrude devant le petit harmonium de notre chapelle (…)
Gide, la Symphonie pastorale, p. 71.
2 N. m. (Aussi entretemps). Vx. Intervalle de temps entre deux actions, deux faits. || Il profita de l'entre-temps (Académie).
3 (…) tout est à craindre dans cet entre-temps (…)
Mme de Sévigné, 421, 31 juil. 1675.
4 Dans l'entretemps, les religieuses avaient muré leur porte de clôture.
Racine, Port-Royal.
5 (…) un indigène plus jeune, armé d'une baguette, brise le rythme implacable par un système régulier de syncopes dans l'entre-temps.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 706.

Encyclopédie Universelle. 2012.